La salle de réunion du palais du peuple a abrité mardi dernier la conférence autour du thème « les migrations autour du bassin de la mer rouge : regards croisés ». Organisé par l’institut de recherche indépendant de la corne de l’Afrique (IRICA) et l’organisation internationale pour les migrations(OIM), cette conférence scientifique et académique a réuni des chercheurs et des conférenciers pour discuter de la question migratoire dans cette partie de l’Afrique.

122 participants issus de diverses institutions gouvernementales, diplomatiques et du secteur de la recherche ainsi que de nombreux étudiants se sont réunis mardi matin  au palais du peuple pour la première conférence internationale sur la migration.

Organisée par l’organisation internationale pour la migration, l’institut de recherche indépendant de la corne de l’Afrique (l’IRICA) , le centre d’études et de recherche de Djibouti( CERD) , et l’union européenne, cette conférence première du genre a vu la participation d’experts venus de la Somalie, de l’Ethiopie, du Kenya  de la Belgique et de France.

La chargée de mission de l’OIM à Djibouti, Lalini Veerassamy,  le chargé de la coopération de l’Union Européenne ainsi que plusieurs ambassadeurs et des personnalités du monde académique djiboutien ont pris part à cette journée de réflexion.

Dans son allocution, Amina Saïd Chireh, présidente de l’IRICA, a déclaré que les migrations humaines sont considérées comme des processus normaux du système international bien qu’elles puissent avoir des effets négatifs sur les états concernés. A ce titre, les experts les considèrent comme des formes de respiration et de la communication des sociétés et au final comme des éléments de stabilisation du système international.

La présidente de l’IRICA a précisé que du point de vue de la recherche, le bassin migratoire de la Mer Rouge est peu investi. « Notre objectif est donc de l’étudier pour lui apporter toute notre attention et de combler les lacunes dû à la méconnaissance de la région. Cette conférence scientifique et académique internationale est la  première du genre à Djibouti car les migrations avaient été traitées auparavant sous l’angle administratif mais jamais sous l’angle de la recherche. Il s’agira donc d’explorer la thématique en la questionnant sous différents angles, et poser les jalons d’une contribution majeure de la recherche scientifique à la réflexion qui est menée sur la question migratoire en général et sur le bassin de la mer rouge en particulier», a-t-elle souligné en substance.

De son côté, La chargée de mission de l’OIM, Lalini Veerassamy, a précisé qu’au niveau de son institution plusieurs outils de recherche et statistiques ont été développé ici à Djibouti pour mieux comprendre cette problématique,  « Sans comprendre les chiffres et les tendances, c’est difficile de développer de vrais politiques migratoire. On compte vraiment sur le monde de la recherche scientifique pour comprendre et accompagner toutes ces démarches administratives. Au niveau global, l’OIM encourage beaucoup ces initiatives » a-t-elle ajouté. Le chargé de coopération de l’Union Européenne à Djibouti a, pour sa part, rappelé le projet développé par l’UE et intitulé Solutions « solution pérennes pour les populations hôtes ; les refugies et les migrants le plus vulnérables à Djibouti ». « Ce qui est important pour nous, c’est de soutenir les efforts du gouvernement qui a adhéré de façon pionnière au cadre de réponse globale aux réfugiés ou CRRF »,  a-t-il indiqué.

La conférence internationale sur la migration dans les bassins de la mer rouge s’est poursuivie par trois tables rondes qui avaient pour objectif de varier les réflexions sur la question migratoire dans la Corne de l’Afrique.

Le premier panel a présenté la région comme étant une région de parcours et de transit. Au-delà des différents flux migratoires, de la réussite et de l’échec de la migration, il s’agissait dans ce premier panel de mieux comprendre comment l’espace régional s’imprègne de ces flux.

Le second panel a mis en lumière  une double réalité, certes paradoxale , de cette région , à la fois point de départ et d’entrée de migrations internationales .

Et enfin, le dernier panel a traité de la migration sous l’angle de la gestion de l’état, des organismes internationales et par les acteurs tiers.

N. Kadassiya