Conformément au programme de renforcement des capacités en matière du patrimoine culturel immatériel lancé par Moumin Hassan Barreh, ministre des affaires musulmanes, de la culture et des biens waqfs, en partenariat avec l’UNESCO, la direction de la culture avait réalisé dans un premier temps à Djibouti-ville l’inventaire des 3 éléments du patrimoine culturel immatériel de la communauté arabe du 6 au 10 juillet 2020. Dans une seconde étape concernant les régions, la direction de la culture a entamé et finalisé l’inventaire pilote des 3 éléments du patrimoine culturel immatériel de la communauté afar de Tadjourah durant la période allant du 13 au 16 juillet 2020.
Cet inventaire a été précédé par une séance de formation et d’information sur la Convention de 2003, ses définitions et ses buts, les différents aspects et domaines relatifs au patrimoine culturel immatériel conduite par l’expert national Idriss Moussa Ahmed.
L’inventaire-pilote, placé sous la supervision du directeur de la culture, Doualeh Hassan Ahmed, a porté sur les 3 éléments, à savoir :- Le Kassow – Le Malabo – Le Fiddima.
1- Le Kassow est une danse traditionnelle masculine pratiquée lors de veillées de nuit dans toutes les régions afars. Il se distingue par ses joutes oratoires poétiques interprétés par 2 poètes ou chanteurs opposés, relancé par un médiateur et départagé par un jury de sages.
Le kassow se particularise initialement par les thèmes développés selon les contextes, par les coiffures, la position des bâtons coincés dans les aisselles. La vigueur des claquements des mains et les intonations verbales sont de mise.
2- Le Malabo, chants des éloges initialement réservés aux mariés et à l’intronisation du sultan, interprété en chœur exclusivement par les femmes. C’est une œuvre de la création poétique renouvelée par le génie artistique féminin.
Ce dernier est produit avec la danse traditionnelle féminine “Dabal” exécutée par des femmes alignées horizontalement se tenant avec le bras gauche par les tailles pour former un ensemble uni, effectuant des balancements du corps de gauche à droite, synchronisé avec les mouvements des bras droits placés au niveau de la poitrine tenant le poignards afars .
Les femmes ou danseuses répètent les chants et suivent le rythme des mélodies sur place ou évoluent lentement avec des pas de danses bien précises avançant selon le thème du contexte.
Les femmes portent des habits scintillants, des parures en or et des coiffures spécifiques.
3- Le Fiddima, c’est un genre d’artisanat portant spécifiquement sur les nattes traditionnelles.
Hautement apprécié de par le monde, le fiddima comprend plusieurs variétés de nattes tressées avec précisions et comprenant de multiples couleurs dont les plus connus sont les célèbres “Saqoudita” et “Qaygabi” réservées au marié.
Elles sont fabriquées à partir des fibres tirées des lianes des palmiers et tressées avec des formes géométriques alignées parfaitement et servant de distinction entre les différentes nattes.
Néanmoins, il existe également des nattes en miniatures placées dans des cadres vitrés et destinées aux touristes. Ces différentes nattes riches en couleurs et finement confectionnés sont réputées.