Au cours de ce reportage, nous avons eu un entretien avec le Directeur du département projet de la DDID, M. Robleh Abdallah Abdillahi, qui a bien voulu nous recevoir et répondre à nos questions. Nous publions ici cette interview réalisée par le journal “La Nation”, pour donner une note supplémentaire à ce dossier. Voici les réponses à nos questions.

Qui est l’initiateur du projet DDID ?

L’initiateur du projet est le gouvernement djiboutien et l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti (APZFD). C’est le 2 décembre 2013 que le Président de la République a publié un décret présidentiel portant sur la création du Parc Industriel Djibouti Damerjog et ceci dans le cadre de la « Vision 2035 ». Ce projet de parc industriel bénéficie de toutes les facilités administratives et fiscales pour favoriser son développement.

Quel est le rôle de la DDID dans ce projet ?

DDID est une société dont les actions sont détenues à 100% par la Holding « Great Horn Investment » (GHIH). Cette société est chargée de la gestion globale du projet depuis sa construction jusqu’à son exploitation en passant par tous les stades nécessaires à son développement. Notamment un parc industriel lourd à forte intensité technologique qui accueillera particulièrement les cinq industries piliers qui sont : l’énergie, la pétrochimie, la marine, la fabrication de matériaux de construction et la métallurgie. Tout en mettant l’accent sur l’importance de la protection de l’environnement et l’équilibre de l’écosystème.

Quelle est la durée réelle de ce projet ?

La période de construction est de 15 ans, divisée en trois phases, chaque phase durera 5 ans et cette première phase qui a débuté en 2018 s’achèvera en 2023. Le projet couvre une superficie de 30 km², dont 10 km² sur la terre ferme et 20 km² gagnés sur la mer. La zone est projetée en 3 zones fonctionnelles : communauté internationale, zone de production et zone de services portuaires. La zone pilote est de 2,51 km² et sa construction sera achevée en 2020.

Dans la phase que vous venez de citer, il y a un important projet de terminal pétrolier ?

Comme chacun le sait, Djibouti est le principal port maritime d’Afrique de l’Est, gardant l’un des canaux de navigation les plus importants au monde. L’énorme demande des produits pétroliers induite par le commerce international et le transport de marchandises dans les pays voisins comme l’Éthiopie, le Yémen et la Somalie a créé d’excellentes opportunités de marché pour le commerce régional du pétrole. C’est vrai donc qu’il existe dans la phase pilote du DDID, un tout nouveau complexe comprenant un terminal pétrolier, une zone de stockage avec une capacité de 300 000 mètres cubes et un terminal ferroviaire. Ce projet aura une retombée de 3 millions de tonnes par an et pourra générer des bénéfices inestimables financièrement et en termes d’emplois.

Quelle sera la contribution réelle du projet à l’économie nationale ?

Le parc industriel de Damerjog est le seul en Afrique de l’Est équipé d’un système intégré de collecte et de distribution utilisant toutes les voies de communication routières, ferroviaires, aériennes et maritimes. Avec toutes les facilités logistiques avancées, DDID permettra à Djibouti de s’intégrer davantage dans l’économie régionale et mondiale, devenant la zone pilote du développement industriel africain, le moteur du développement économique en Afrique de l’Est, le hub d’interconnexion pour les continents et la plate-forme de bénéfice mutuel pour la coopération internationale. De plus, en développant une toute nouvelle zone industrielle intégrée et environnementale, visualisant l’idée de “port-parc-ville”, DDID apportera sa contribution sociale en créant plus de 20.000 emplois en faveur de la main-d’œuvre locale. Affichant ainsi les avantages sociaux du projet industriel.

Propos recueillis par A.A.-Mahe