M. Régis Barriac le nouveau Directeur Général de la BCIMR nous a accordé cette interview dans laquelle il nous donne ses premières impressions sur Djibouti, la situation de la plus  vielle institution bancaire de notre pays, mais aussi les  perspectives d’avenir de cette banque qui  demeure le leader d’un secteur en pleine recomposition.

Bonjour M. Barriac,  vous venez de prendre la tête de la BCIMR l’une des plus importante banque djiboutienne. Quelle est votre première impression sur le pays et sur les djiboutiens en général ?

Des Impressions très positives : tout d’abord un pays magnifique, avec des paysages somptueux, le Lac Assal et ses étendues salines, les paysages volcaniques autour, les Iles Mouscha, le Golfe de Tadjoura, le Grand Bara, vraiment très impressionné

Et si on replace Djibouti sur la carte, une position géostratégique unique avec son port en eaux profondes et un hinterland porteur de grandes promesses économiques. Djibouti est un vrai carrefour maritime  pour une position unique entre l’Afrique et le Moyen Orient, une route reliant l’Europe à l’Asie

Et quel potentiel au niveau des énergies renouvelables, solaire, éolien et géothermie ! Djibouti peut envisager réellement l’autonomie énergétique!

Comment avez-vous trouvé cette banque ?

Une banque en bien meilleure forme! Il y a eu des hauts et des bas, mon prédécesseur a fait un travail remarquable de remise en route. Et j’arrive avec un siège très moderne après avoir quitté notre lieu historique. Cela nous redonne à tous un souffle incroyable et projette réellement la banque dans la modernité et le XXIe siècle. Pour les équipes ce sont des conditions de travail incomparables, qui permettront aussi à nos clients d’apprécier la nouvelle BCIMR, mieux accueillis au siège et dans les agences. Donc un sentiment de renouveau et d’ambitions positives.

Le paysage bancaire djiboutien s’est élargi ces dernières années et la concurrence semble rude dans ce secteur, comment la BCI veut se positionner avec cette nouvelle donne ?

Pour être transparent, je préfère la compétition au duopole que Djibouti a connu : la concurrence est saine, nous rend meilleur, plus agile et permet aux clients d’avoir le choix de la qualité. Aussi je suis très à l’aise avec cette situation ; Je revendique toujours le leadership bancaire à Djibouti, ce qui n’empêche pas les banques de Djibouti de travailler ensemble au sein de l’APEC pour améliorer toujours plus la place financière et bancaire de Djibouti.

Mes collègues et amis, DG des autres banques, ont bien voulu me reconduire à leur tête de notre association professionnelle pour, avec la banque centrale, continuer de moderniser notre système bancaire djiboutien.

Djibouti arrive maintenant à un niveau mature de bancarisation pour le pays, un niveau suffisant et satisfaisant.

Avec les nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, les offres bancaires se modernisent, comment votre institution projette-t-elle  de se conformer à cette situation inédite ?

Avec appétit et envie : la révolution technologique apporte un monde d’opportunité aux banques. Je n’ai aucune appréhension sur les Fintechs et les Telcos qui voudraient entrer sur le marché bancaire car cela ne se fera qu’en partenariat avec les banques.

Les Régulateurs ont imposé, à juste titre, de nouvelles méthodes de travail pour protéger les clients, rendre plus solvables les banques et prévenir les fraudes et les trafics. La digitalisation va nous aider à atteindre ces objectifs.

En même temps, le e-commerce, les paiements dématérialisés et sans contacts sont le futur de l’industrie et je suis persuadé que l’Afrique sera un continental digital en profitant des sauts technologiques. Même une crise comme celle du Covid rend nécessaire la digitalisation et dématérialisation de nos transactions pour les rendre plus sûres au sens littéral du terme.

J’explore et j’explorerai tous les partenariats internes et externes possibles pour digitaliser la BCIMR avec un respect des meilleurs standards internationaux qui protègent  nos clients et mes actionnaires.

Quelle  est votre feuille de route ou votre plan de développement pour la BCIMR à court, moyen et long terme ?

Cela sera assez simple pour moi : sortir de nos bureaux, même s’ils sont très beaux, donner plus de commercialité à mes équipes pour être à l’écoute de nos clients et convaincre les prospects de devenir client.

J’ai entendu parler de la BCIMR comme une belle endormie : ces 3 dernières années tout a été mis en place pour repartir plein gaz ; c’est ce que j’entends faire avec mes équipes.

Je suis un DG tout terrain, donc peu souvent à mon bureau, très souvent chez les clients pour financer tous les bons projets, les projets rentables et à valeur ajoutée

Quel  message lancez-vous  à  votre personnel, à votre clientèle et autres usagers de votre banque ?

Soyez exigeants avec nous, nous serons à la hauteur de vos attentes.

Je regarderai tous les dossiers, certains je ne pourrai pas les faire, je le dirai vite et en transparence, et quand nous déciderons d’avancer ensemble avec nos clients, nous le ferons de manière réactive avec les meilleurs standards internationaux.

Enfin, j’ai à cœur personnellement de trouver plus d’opportunités en région ; nous sommes à Tadjourah et  Ali Sabieh sur le long terme et je voudrai trouver les bons partenariats pour d’autres villes du pays.

Je suis au service du pays et des Djiboutiens pour financer la croissance et le développement de tous, Entreprises publiques, privées et les projets personnels. C’est mon Engagement !

Propos recueillis par Kenedid Ibrahim

Portrait du nouveau DG de la BCIMR

Difficile d’avoir un rendez avec le nouveau  Directeur Général de la BCIMR. L’homme est très occupé. Normal quand on dirige la plus grande banque à Djibouti.  Avec cette nouvelle aventure qui commence, M Régis Barriac a du pain sur la planche. Il est sur tous les fronts.  Au four et au moulin. Comme il nous a confié lors de notre rencontre, il n’est pas un bureaucrate, il  est plutôt un homme d’action et de terrain : « Je suis un DG tout terrain, donc peu souvent à mon bureau, très souvent chez les clients pour financer tous les bons projets, les projets rentables et à valeur ajoutée ». La BCIMR a à sa tête un homme expérimenté qui a roulé sa bosse dans le milieu de la finance internationale. Un homme aguerri et qui a fait ses preuves dans de nombreuses institutions. Son dernier poste avant de débarquer à Djibouti ? Il était Directeur de la grande  Clientèle entreprise au sein de la BRED depuis 2018. A HSBC(le plus grand réseau bancaire international), où il a passé plus de vingt ans,  il a été  Directeur Europe des marchés Internationaux, Auparavant il a occupé le poste de directeur de l’international pour HSBC  France durant cinq ans. L’homme qui a pris les rênes de la BCIMR maitrise les rouages de la finance internationale.

Avec M. Abdallah Ibrahim Abdallah, Directeur Général Adjoint, ils forment un binôme à la tête de la BCIMR. Un bon attelage qui fonctionne très bien. « Je décide, mais je ne « manage » pas tout seul. », nous a-t-il déclaré. Il passe beaucoup de temps à écouter.M. Barriac est originaire du Sud de la France et notamment de la ville rose de Toulouse, Quinquagénaire fringant, il est marié et père d’un fils de 15 ans. Il maitrise parfaitement l’anglais. Nous lui souhaitons bon vent.

KI