«Avec l’augmentation des volumes des échanges, nous souhaitons que ce port puisse répondre à cette forte demande et être le moteur de croissance de la région»
Dans le cadre de ce reportage, nous avons rencontré le directeur administratif de l’APZFD, Mohamed Aden Cheikh qui est également le président du conseil d’administration du port de Tadjourah. Il a bien voulu nous accorder une interview pour nous faire part des projets en cours et les perspectives d’avenir de ce fleuron économique de la région nord de notre territoire national.
Le port de Tadjourah était destiné à l’exportation de la potasse. Où en sommes-nous aujourd’hui quant aux activités de ce minéral dans ce port ?
Comme vous le savez, le Port de Tadjourah a été construit pour les activités d’exportation des minéraux en provenance des hauts plateaux éthiopiens dont notamment la potasse. D’ailleurs nous avons prévus lors des études sur les activités de ce port à ce que trois sociétés exploitant ce minéral puissent s’installer dans ce port. Ainsi nous avons pu signer en mars 2019, un contrat commercial avec une société Norvégienne dénommée «YARA DALLOL». Lors de la signature de ce contrat, nous avons eu avec le directeur général de cette société, des discussions concernant la construction d’infrastructures qui leur permettraient d’exporter 600 000 tonnes de potasse par an. Le démarrage des travaux mise en place de ces infrastructures, ont malheureusement été freiné par la pandémie du COVID-19, mais je pense qu’ils vont commencer bientôt ces travaux.
Outre l’exportation de la potasse, quels sont les autres activités de ce port ?
A part cette activité de potasse, le port de Tadjourah accueille les navires transportant les marchandises en vrac, comme par exemple les matériaux de construction et les navires gaziers. Il est également équipé d’un quai ‘‘RoRo’’ long de 190 mètres et profond de 12 mètres, accueille en outre, les navires chargés des véhicules destinées au secteur septentrionale du pays et ceux de la région éthiopienne. En plus il sera bientôt doté d’un terminal destiné à accueillir les navires transportant le Gaz de Pétrole Liquéfié plus connue sous son acronyme en anglais LPG (liquified Petroleum Gas) en vue de développer dans l’enceinte de ce port moderne, des activités liées au commerce de ce gaz. Dans ce domaine, nous avons signé, avec une société libanaise «UNIGAS» un accord de construction de ses infrastructures. Les travaux ont été retardés par le COVID-19. La société débutera prochainement les constructions des dépôts et des autres infrastructures nécessaires. Ce Gaz qui va provenir de l’étranger et va par la suite être transformé pour être ensuite exporter vers l’Ethiopie via la route Tadjourah-Balho.
Quelles sont les perspectives d’avenir à court, moyen et long terme de ce fleuron de l’économie de cette région du nord de Djibouti ?
Nous ne sommes actuellement que dans la première phase, il nous reste à réaliser la phase 2, la phase 3 etc.…, pour le moment nous n’avons pas encore atteint le pourcentage d’une deuxième phase mais nous disposons le terrain nécessaire qui nous permettront de faire des extensions.
Pour ce qui concerne, les perspectives à moyen et long termes, comme vous le savez, le port de Tadjourah est adossé d’une route, le corridor Tadjourah-Balho, long de 122 km qui lui permettra de fluidifier le transport des biens exportés ou importés par l’Ethiopie et son fabuleux marché de 110 millions de consommateurs.
Qu’en est-il de la stratégie de valorisation des ressources humaines tant attendue de ce port par les jeunes de cette région ?
Le Port n’a pas de dépôt, ce qui fait que l’opération de déchargement se passe actuellement du navire au camion directement. Cependant la société dénommée «Tadjourah Service Company» en charge des emplois dans ce port a commencé ses activités en juin 2017, date d’inauguration de ce port, mais depuis la mise en service du corridor routier Tadjourah-Balho, ses activités sont en croissance. Et le nombre d’emploi a augmenté significativement mais n’a pas encore atteint le volume attendu. Mais avec la construction prochaine de ces dépôts et le démarrage des activités de la potasse, ce port générera quelque 1000 emplois directs (dont 700 dockers) et près de 2000 emplois indirects.
Votre mot pour conclure ?
Ce port est destiné à désengorger les autres ports de Djibouti qui font des activités similaires. Donc c’est un port qui travaille en complément avec les autres ports de notre pays et nous souhaitons avec l’augmentation des volumes des échanges, dans le domaine de l’export ou de l’import, qu’il puisse répondre à cette forte demande et être le moteur de croissance de la région.
Interview réalisée par Rachid Bayleh