
Réunis à l’hôtel Kempinski, hier matin, les acteurs de l’INSTAD, leurs partenaires techniques et financiers, ainsi que les représentants des différents départements ministériels et institutions publics, ont contribué à la validation de la troisième édition de la Stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS 3). Il s’agit d’un document fondamental permettant de moderniser la production de données à Djibouti.

L’Institut National de la Statistique de Djibouti (INSTAD) a réuni hier matin à l’hôtel Kempinski, les statisticiens des différents départements ministériels et les institutions publics. L’objectif étant de valider le document national axé dans le domaine de la statistique prévu pour le prochain quinquennat 2025-2029. Rappelons qu’il s’agit là d’un programme qui a bénéficié d’un financement issu d’une collaboration du ministère de l’économie et des finances chargé de l’industrie et du groupe de la Banque Mondiale.
Dans une salle animée par les échanges d’experts, de hauts fonctionnaires et de partenaires techniques, l’atelier a permis d’examiner, de discuter et de consolider les orientations clés de cette nouvelle stratégie. Plus qu’un simple exercice technique, il s’agit là d’un moment stratégique pour l’avenir de la planification, de la transparence et de la prise de décision fondée sur des données probantes à Djibouti.
Lors de la cérémonie inaugurale de cet atelier, le Directeur général de l’INSTAD, Dr. Ibrahim Abdi Hadi, a mis l’accent sur l’importance de ce document pour le pays.
Cette stratégie incarne a-t-il précisé « une vision partagée, une ambition commune, et surtout un engagement renouvelé à faire de la statistique un levier essentiel pour le développement économique et social de notre pays. »
Ce nouveau plan stratégique s’inscrit selon le directeur général de l’INSTAD, Dr. Ibrahim Abdi, « dans la continuité des réformes entamées ces dernières années, mais marque aussi une étape de consolidation et de modernisation du système statistique national, dans un contexte où l’information fiable est devenue un bien public indispensable à toute gouvernance efficace ».
La SNDS 2025-2029 repose selon les acteurs de cette institution chargé du développement des données statistiques « sur trois axes majeurs, élaborés à l’issue d’un processus participatif, inclusif et rigoureux, mené par une équipe de consultants – dont un expert international et quatre experts nationaux – appuyés étroitement par l’INSTAD».
Le premier axe vise la consolidation des acquis de la réforme institutionnelle du système statistique. « Depuis quelques années, le paysage statistique djiboutien s’est renforcé grâce à une structuration plus claire des missions, mais cette dynamique doit se poursuivre » a indiqué Dr. Ibrahim Abdi, directeur général à l’INSTAD. L’accent est mis sur une meilleure coordination entre les producteurs de données, une clarification des mandats et une gestion efficace des ressources pour une production harmonisée et cohérente.
Le deuxième axe porte sur le renforcement des capacités humaines et techniques. La stratégie prévoit de former davantage de statisticiens et d’ingénieurs, en collaboration avec les établissements d’enseignement supérieur spécialisés. L’objectif est double : former une nouvelle génération de professionnels de la donnée et maintenir à niveau les compétences par une formation continue. Ce pilier est jugé indispensable pour soutenir l’innovation, l’intégration de nouvelles technologies et l’expansion des champs couverts par la statistique, y compris les données environnementales, sociales, et sectorielles.
Enfin, le troisième axe concerne l’amélioration de la diffusion et de l’utilisation des données statistiques. Pour Dr. Ibrahim, les données produites ne doivent pas rester confinées aux rapports techniques. Elles doivent être accessibles, compréhensibles et exploitables par tous : décideurs publics, chercheurs, société civile, journalistes et citoyens.L’accent est donc mis sur une politique de diffusion dynamique, interactive et transparente.
Lors de la présentation technique du document stratégique, le consultant principal a tenu à saluer l’ouverture et la disponibilité des différentes parties prenantes rencontrées. « Je tiens à remercier toutes les institutions et les directions qui nous ont accueillis. Ce travail n’aurait pu aboutir sans leur implication. » Il a rappelé que la stratégie s’est construite au fil de rencontres avec les directions techniques, les ministères sectoriels, mais aussi grâce à l’apport précieux des partenaires techniques et financiers engagés dans l’appui au développement statistique. Le consultant a présenté les grandes lignes de la stratégie, évoquant les défis à relever pour les cinq prochaines années, notamment la digitalisation de la collecte de données, l’interopérabilité des bases de données administratives, et le besoin croissant de produire des statistiques désagrégées pour suivre les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Tout au long de la journée, les participants ont pu échanger leurs retours, partager leurs préoccupations et proposer des recommandations concrètes.
Les représentants ministériels, les partenaires techniques et les experts ont activement contribué à l’enrichissement du contenu du document, désormais en bonne voie pour une adoption formelle dans les prochaines semaines.
Il est à noter que cette stratégie permettra non seulement de répondre aux exigences croissantes en matière de données pour le pilotage des politiques publiques, mais aussi de garantir l’accès équitable à l’information, socle de toute démocratie.
RACHID BAYLEH