Ce 27 juin 1977, la République de Djibouti accède à son indépendance dans une ferveur indescriptible. Or, depuis cette proclamation et à l’accession à l’indépendance, que retenir de ces quatre décennies et demi de liberté, et quel bilan peut-on dresser de cette souveraineté trouvée ?

L’indépendance ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen de libération nationale, un moyen qui doit, sur le plan national, être porteur de changements des structures socio-économiques, juridiques et politiques héritées de la domination coloniale. Or, on peut dire qu’en 45 ans beaucoup de choses ont été réalisées à Djibouti et eu des avancées notables dans beaucoup de domaines.

Lorsqu’on regarde la période après les indépendances c’est-à-dire de 1977 à 1990 on a eu une croissance en net progrès et dans les années 90/95 on a eu la dévaluation avec la cohabitation avec le FMI, puis la croissance est repartie en 1999 à la hausse avec la montée au pouvoir exécutif de son Excellence le président Ismael Omar Guelleh qui a su apporter à la république de Djibouti une politique macro-économique stable, et c’est à partir de 2012 nous entrons dans une phase de croissance grâce à notre port international , le tourisme, et à la guerre dans la sous-région, en passant de 2,5% de croissance soutenue en 4 ans et atteignant aujourd’hui plus de 6%. Ces faits montrant ces évolutions émanent des grandes institutions financières et économiques internationales telles que la Banque Mondiale et bien d’autres encore.

Notre port autonome et international est au cœur des économies du monde, une charnière entre l’Occident et l’Orient comme le Moyen-Orient, et notre histoire est largement déterminée par ces relations extérieures.

Une chose est sûre. Ce que le poid de l’ancien colonisateur étant la France, ne pèse plus sur notre petite république, vu qu’on travaille actuellement et de façon décomplexé avec des partenaires divers et variés tels que la Chine, la Turquie, l’Arabie Saoudite, avec l’Ethiopie, l’Inde …etc. C’est vrai que notre langue officielle est le Français, héritage du colonialisme, mais nous pensons avant Djiboutien et africain. La République fait désormais partie de la ligue Arabe étant donné qu’une bonne quantité de la population maîtrise bien la langue arabe et sommes aussi affiliés à plusieurs autres institutions tels que l’ UA, l’ONU … etc…

Croissance et développement. Nous rendons d’abord hommage et adressons nos remerciements à nos pères fondateurs de notre République car sans eux nous n’aurions pas une monnaie stable et une souveraineté.

Exemple de belle réussite depuis son accession à l’indépendance, la République de Djibouti oriente son économie vers les services, le commerce et le tourisme à tel point que ce petit pays de 23.000 km² devient un partenaire privilégié des bailleurs de fonds. Selon le ministre de l’Economie et de l’Industrie Mr Ilyas Moussa Dawaleh « Depuis 2015, nous avons développé une stratégie qui a pour but de transformer en profondeur le contexte socio-économique de Djibouti, c’est-à-dire que nous avons baissé la fiscalité pour les entreprises comme pour les particuliers ». Avec des taux de croissance annuelle dépassant parfois les 5%, Djibouti a connu une croissance économique soutenue au cours des 15 dernières années. Ceci a fait souffler un vent d’optimisme sur les perspectives de voir enfin tourner le dos à la pauvreté et au sous-développement, et le premier ministre M. Abdallah Kamil Mohamed lors de sa dernière tournée dans les régions, confirme cela en déclarant :

« Notre première vision en matière de développement est de faire de Djibouti un prestataire de qualité dans les services, surtout le tourisme qui reste un moteur de notre croissance, mais également dans la finance et les TIC. »

Investissement en capital humain : Éducation et Santé

Redynamisé en 1983 pour devenir le « Centre de Formation du Personnel de la Santé » il est transformé par le décret n°2007-0805/PR/MS en Institut Supérieur des Sciences de la Santé (ISSS). Puis par décret n°2013-058/PRE, l’ISSS est devenu un établissement public doté d’une autonomie administrative et financière avec une orientation vers l’enseignement supérieur et la recherche.

L’ISSS a pour mission de continuer à fournir aux structures de santé du pays des professionnels qualifiés, qui sont en mesure de répondre aux besoins de développement du système national de santé. A cet effet, l’institut est chargé de dispenser des formations de qualité conformes aux standards internationaux sur les plans scientifiques et pédagogiques.

MINISTRE DE L’INSTITUT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE

A Djibouti, le cadre légal et la possibilité des transferts technologiques chez les jeunes existent puisqu’il y’a des lois qui nous obligent à former les jeunes, à les financer en cas de besoin, qui permettent aux jeunes entrepreneurs de contracter des contrats avec des entreprises locales et étrangères de telle manière à ce que les compétences soient transférées.

Changement climatique et moyen politique. Le pays étant confronté à un intense changement climatique, Djibouti a mis en œuvre de nombreux plans et programmes nationaux pour réduire la vulnérabilité à la sécheresse, se protéger de la montée des eaux, développer l’accès à l’eau potable, protéger la biodiversité et renforcer la résilience des populations rurales. Un approvisionnement énergétique fiable étant donné le potentiel du pays en matière d’énergies renouvelables.  

Selon M. Djama Ali Guelleh Directeur de l’Electricité de Djibouti « Le développement du solaire, de l’éolien et de la géothermie se poursuit, afin de répondre aux besoins nationaux en électricité pour une éventuelle réduction du prix de l’électricité, et d’atteindre un max énergétique 100 % vert en 2025».

Les femmes essentielles à la croissance économique. Depuis la création de notre souveraineté nationale en 1977, les femmes effectuent 60% du travail national, prennent 80% des décisions d’achats et sont 10% à vouloir s’approprier des entreprise.  A l’image de la première dame Mme Kadra Mahamoud Haid qui a tant contribué au développement du pays, à l’émancipation de la femme et pour son engagement au profit des femmes tant rurales qu’urbaine. En 2018, c’est sous son impulsion que les femmes sont représentées à hauteur de 25% à l’Assemblée Nationale soit 16 femmes députés sur 65..etc.pour lutter contre la pauvreté, la maladie, la misère et les exclusions de toute nature en milieu urbain et rural, Madame Kadra Mahamoud Haid, épouse du Chef de l’État djiboutien, a décidé de créer la Fondation Daryel..L’objectif principal poursuivi par la Fondation étant  l’aide aux couches sociales défavorisées et la lutte contre les souffrances qui sont :

La protection, l’éducation et les actions sociales et sanitaires en faveur de la mère et de l’enfant :

– L’assistance aux malades démunis

– L’assistance et l’encadrement des enfants abandonnés

–  L’assistance aux personnes âgées;

–  La lutte contre la pauvreté et la misère ;

–  La protection de la famille ;

–  L’assistance en matériels et en médicaments aux hôpitaux et centres de santé nécessiteux.

La Première Dame concourt inlassablement pour le bien-être de la femme, en leur fournissant une alphabétisation massive à l’UNFD, l’accès de l’eau dans zones ruraux et au microcrédit, trois éléments importants qui peuvent transformer et améliorer leur vie et celle de leur famille. Ceci dit, la femme a beaucoup œuvré pour la croissance et la prospérité du pays, même si bon nombre d’entre nous refusent de croire en cela et préfèrent être enfermés dans leurs préjugés.

Saleh Ibrahim Rayaleh