Le Premier ministre a inauguré jeudi dernier les nouveaux locaux du Bureau de la Coordination Nationale de la Migration. L’opérationnalisation de ce bureau répond à la ferme volonté de notre gouvernement de concrétiser les engagements auxquels a souscrit notre pays lors de son adhésion au pacte mondial sur les migrations durant la conférence intergouvernementale de Marrakech…
Une nouvelle page s’est écrite jeudi pour la question migratoire à Djibouti. En effet, c’est lors d’une cérémonie officielle que le Premier Ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a inauguré les nouveaux locaux destinés à abriter le bureau de la Coordination Nationale de la Migration.
Le ministre de l’Intérieur Said Nouh Hassan, le Ministre de la Défense Hassan Omar Mohamed, la Ministre de la Femme et de la Famille Mouna Osman Aden, l’Ambassadeur de l’Union Européenne, des Etats-Unis, de l’Ethiopie, du chargé d’affaires de l’ambassade du Japon et la Cheffe de mission de l’OIM Stéphanie Daviot ont pris part à cette cérémonie.
La mise en œuvre de ces nouveaux locaux répond à la volonté de notre gouvernement de mettre en place des politiques et des structures qui permettront une migration maitrisée, sécurisée et parfaitement conforme et respectueuse de la dignité humaine.
De ce fait, le Bureau de Coordination Nationale de la Migration dont le siège vient d’être inauguré aura pour mission de gérer dans les meilleures conditions les flux migratoires en étroite collaboration avec les partenaires non gouvernementaux et internationaux et en étroite concertation avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
Placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, il coordonnera l’ensemble des questions migratoires dans le pays et sera l’interlocuteur principal des partenaires travaillant sur la migration au niveau national, régional et global.
Il permettra au gouvernement djiboutien de faire face aux défis auxquels le pays est confronté en matière de migration mais aussi de saisir les opportunités liées au phénomène migratoire.
Dans son allocution, la cheffe de mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations, Stéphanie Daviot a tenu à féliciter le gouvernement pour tous les efforts qui ont été déployés en vue de répondre efficacement à la crise migratoire. « L’objectif de ce bureau est de réunir tous les partenaires et de devenir un interlocuteur pour les acteurs régionaux et internationaux sur la question migratoire. Je tiens ici à réiterer le soutien de l’Organisation Internationale pour les Migrations au gouvernement djiboutien dans la gestion de toutes les questions migratoires et dans la mise en place de ce bureau, qui, je l’espère, permettra à Djibouti de répondre à tous les défis migratoires auxquels le pays fait face, mais également à saisir les opportunités économiques et sociales que représentent la migration dans le pays. »
Le ministre de l’Intérieur Said Nouh Hassan a déclaré que la mise en place de ce nouveau bureau dédié à la migration s’inscrit dans une batterie de mesures et d’activités menées par le gouvernement afin de renforcer et de consolider les capacités nationales en matière de gestion de ce phénomène migratoire.
« Dans notre région, force est de constater que les catastrophes naturelles, les conflits à répétition, les changements climatiques et la dégradation de l’environnement sont à l’origine de mouvement de population en quête de cieux plus cléments. Forte de ce constat, la mise en place de mécanisme de coordination vise à assurer la coordination des politiques et des activités liées à la migration et s’insère parfaitement dans la feuille de route tracée par le chef de l’état pour la mise en œuvre d’une véritable politique de migration respectueuse des normes internationales. »
La journée s’est clôturée par l’installation officielle du nouveau coordinateur nationale de la migration, le Colonel Abdoulkader Ibrahim Gona.
N.Kadassiya
Le point avec le Colonel Abdoulkader Ibrahim Gona, Coordinateur National de la Migration
« Ce bureau de coordination est destiné à servir de cadre de concertation et de dialogue entres les représentants (des points focaux) des différents institutions de l’Etat en rapport avec la migration. Il aura la charge de définir et de proposer les priorités, des défis et les opportunités à l’organe de décision pour assurer une gestion sûre, ordonnée et régulière de la migration dans le respect des normes internationales. Aussi, il permettra les rencontres périodiques des points focaux, organisés en 3 groupes de travail thématique (migration/protection, migration /sécurité et migration /développement) qui sont amenés à réfléchir et à proposer des recommandations pour que la migration se fasse dans la sécurité et la légalité. Ces recommandations des groupes techniques de travail serviront également pour l’établissement d’un cadre de politique nationale pour la bonne gouvernance de la migration. Il aura également la charge de mettre en place un système de gestion centralisée des données migratoires provenant des différentes sources d’administration en charge migratoire. Ce qui permettra de combler les lacunes constatées dans la communication des donnés collectées par chaque institution afin de créer une base de données fiables pour analyser, l’exploitation et le suivi de l’évolution de ces données migratoires sur le plan national. Le rôle du coordinateur national est d’assurer le secrétariat du comité, de rédiger et de diffuser les comptes rendues des réunions, d’organiser, de faciliter et d’animer les séances des groupes de travails sur des thèmes identifiés, de proposer des recommandation issues des débats et concertation de groupes techniques et enfin de définir les défis prioritaires pour la bonnes gouvernance de la migration sue le plan national, régional et international pour la libre circulation des personnes et des biens. »
Il a dit
Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier Ministre
« Au cours des dernières décennies, force est de constater, que notre région a été constamment confrontée à des défis multiples : catastrophes naturelles, conflits à répétition, changements climatiques et ses conséquences, un tas de facteurs qui malheureusement enclenchent des mouvements de populations en quête d’une terre d’accueil plus bienveillante.
La République de Djibouti depuis son accession à l’indépendance a toujours été une terre d’accueil malgré ses ressources limitées. C’est une constante léguée par nos ainés et savamment entretenue et renforcée par la vision en la matière du Président de la République, SEM ISMAÏL OMAR GUELLEH et de son gouvernement.
Aujourd’hui plus que jamais, Djibouti est perçue comme un havre de paix, un pays de transit et de destination pour un grand nombre de migrants de la Corne de l’Afrique souhaitant rejoindre la péninsule arabique mais également un pays où les migrants et les réfugiés peuvent travailler en toute quiétude et où les enfants des réfugiés peuvent aller à l’école et bénéficier des soins de santé sans discrimination.
Cependant, il est primordial que l’ouverture de notre pays à ces personnes en quête de sécurité et de stabilité se fasse dans l’harmonie par une approche holistique, encadrée et dûment renseignée.
C’est désormais, la mission dévolue à ce Bureau de Coordination Nationale de la Migration à qui je souhaite au passage plein succès.
Enfin avant de conclure mon intervention, je tiens à féliciter le Directeur Général de la Police Nationale et son équipe pour l’aboutissement de cette initiative et également remercier l’OIM, pour son soutien continu et son excellent engagement à nos côtés dans la gestion des flux migratoires et dans bien d’autres domaines. »