80 millions de dollars US d’investissements, 22 000 tonnes de bromure de sodium qui passeront à 52.000 tonnes, 200 emplois directs et 800.000 dollars de recettes pour l’Etat d’ores et déjà. L’usine de production de bromure de sodium inaugurée en grande pompe par le président de la République, Ismail Omar Guelleh, jeudi dernier, au Lac Assal, a de quoi faire saliver.  

…Une entrée en matière des plus réussies

A quelques encablures, de l’ile du diable, le parc industriel du Lac Assal, la Société Salt Investment et ses partenaires chinois du China Communications Construction Company (CCCC) Industrial et « Shandong Haiwang Chemical, Co LTD. », ont mis les petits plats dans les grands pour l’inauguration de l’usine de production du Bromure de Sodium.

Un décorum raffiné dans le merveilleux pavillon central et les tentes adjacentes, paillettes et confettis dans les mains d’une armée de jolies hôtesses, mais aussi et surtout un service de communication spécialisé pour assurer un éclat particulier à cette cérémonie d’inauguration inédite dans ses moindres détails.

Le conglomérat Djibouto-Chinois a fait appel au cabinet de communication et marketing « Goarketing », de Mme Amina Houmed Hassan et Mohamed Gohar, qui ont fait dans la perfection, jeudi dernier. De quoi provoquer un long standing ovation du chef de l’Etat, des officiels et du grand public lorsque la co-fondatrice du cabinet, Amina Houmed, a fait le tour des avancées industrielles, mais aussi économiques de cette nouvelle usine pour notre pays.

Réduire la pauvreté par l’industrialisation 

Les officiels de CCCC Industrial et de la  Shandong Haiwang Chemical, Co LTD se sont réjouis des capacités de cette usine capable de produire 22 000 tonnes de bromure de sodium dans sa première phase. Ces volumes devront atteindre 52 000 tonnes dans les deux années car le bromure de sodium est une substance particulièrement appréciée par l’industrie pharmaceutique et des cosmétiques qui devront satisfaire l’énorme marché chinois et dans le monde plus généralement.

Il faut noter l’importance de ces investissements de 80 Millions de Dollars US mais qui atteindra plus de 200 millions de dollars au total, les phases une et deux comprise. Si le bromure de sodium est actuellement transporté par conteneurs vers le port de Djibouti, le port minéralier du Ghoubet à proximité, inauguré en 2017, doit permettre à terme l’exportation du produit.

L’ambassadeur de Chine à Djibouti, Zhuo Ruisheng, y a vu un bond de géant dans le renforcement de la coopération économique et la relation d’amitié qui se concrétise dans le programme de la Route de la Soie, initiée par l’empire du Milieu.

Le ministre de l’économie et des finances, Ilyas Moussa Dawaleh a annoncé que « cette première industrie chimique transformera la principale ressource minérale de notre pays (le Sel) en bromure de sodium, un produit  chimique multi-usages qui entre dans la fabrication des produits médicaux, pharmaceutiques, Cosmétiques, des Agents Nettoyants et désinfectants, mais aussi dans la fibre optique grâce notamment à ses propriétés de transparence indispensable dans l’infrarouge ». 

Il s’est dit assuré que « l’industrialisation aidera l’élimination de la pauvreté. Car l’industrie crée des emplois, accroît les revenus, valorise la chaîne des valeurs, favorise le progrès technologique, améliore la performance de notre balance commerciale, ouvre des perspectives économiques aux jeunes et aux femmes, et enfin, génère des revenus qui permettent aux gouvernements de réduire la pauvreté ». Il a remercié les « investisseurs privés qui ont injecté des millions de dollars pour mettre sur pied ce complexe industriel  pour accompagner notre pays dans sa Quête vers une transformation économique ». 

… Mettre en valeur les dérivés chimiques du sel

Il faut dire que la production du bromure de sodium sera complétée aussi par la production sur place de la soude caustique et du chlore. C’est d’ailleurs le président Ismaïl Omar Guelleh, qui a salué le choix judicieux de la société Salt Investment qui a préféré « se focaliser sur la production des dérivés du sel, car il a une rationalité économique et industrielle incontestable ». Pour lui, c’est «un choix stratégique, pas du tout évident à priori pour notre pays où la culture des industries, surtout des industries chimiques, accuse un vrai déficit » Cela prouve surtout « l’immense potentiel du développement du secteur industriel de notre pays » selon le chef de l’Etat.

Dans une seconde étape, l’usine étendra ses productions à la fabrication d’autres composantes chimiques, également très prisées, telles que la soude caustique et le chlore. Il faut dire que les productions industrielles variées du parc industriel du Lac Assal devraient attirer d’autres usines et unités de productions sur la base des dérivés du sel, la denrée de base qui reste très répandue.

… Zone économique spéciale

Le président de la République a indiqué que dans un avenir proche, la région du Lac Assal deviendrait une zone économique. C’est le pôle industriel, destiné à devenir un  fleuron de notre industrie touristique et énergétique, qui permettra l’essor économique et social de la région. 

Le président Ismaïl Omar Guelleh, a mis un accent particulier sur cet aspect du « développement économique intégré du Lac Assal » qui a « la particularité de réunir les conditions d’un développement multiforme, sur plusieurs niveaux (…) minier bien sûr, mais aussi énergétique et touristique » Pour lui, « l’erreur serait de privilégier l’un au détriment de l’autre. L’erreur serait de sacrifier l’un par rapport à l’autre ». 

Le chef de l’Etat a assuré que « ce site unique au monde » garderait son « attractivité touristique » à travers notamment «l’exploitation minière et énergétique qui préserve l’écologie et l’environnement ».

Ce sera l’objet d’un effort collectif, a indiqué le président qui a invité « le gouvernement mais aussi les acteurs régionaux ainsi que les entreprises » à « prendre nos responsabilités et veiller à ce que le développement économique du Lac assal soit inclusif, intégré et durable ».

MAS