
Sous la présidence de Djibouti, les ministres en charge de l’enfance des États membres de l’IGAD ont, au cours d’une réunion qui s’est tenu du 11 au 13 décembre dernier à Addis-Abeba en Ethiopie, adopté jeudi, un cadre politique et une feuille de route visant à promouvoir les droits et la protection des enfants dans la région. Présidée par la ministre de la femme et de la famille, Mme Mouna Osman Aden cette rencontre ministérielle a été marquée par la participation d’enfants parlementaires et de partenaires internationaux. Il s’agit là pour l’IGAD principale organisatrice de cette réunion d’ouvrir la voie à une meilleure coordination des actions pour l’épanouissement des jeunes générations.

La ministre de la femme et de la famille, Mme Mouna Osman Aden accompagnée d’une importante délégation de son département et d’un Enfant parlementaire s’est rendue du 11 au 13 décembre 2024 à Addis-Ababa en Ethiopie pour prendre part à la réunion de validation du cadre de politique de l’Enfance de l’IGAD.
Présidée par Djibouti, cette réunion a réuni les ministres responsables des affaires de l’enfance des pays membres, des organisations partenaires telles que l’Agence suisse et Save the Children, ainsi que des enfants parlementaires. L’objectif étant d’adopter un cadre politique régional pour la protection et l’épanouissement des enfants.
Ce cadre politique s’articule autour de dix axes clés, permettant de promouvoir le développement de l’enfant dans les pays membres de l’IGAD. Il s’agit de la protection de l’enfant, de l’éducation, de la santé et la nutrition, de l’accès à l’eau et l’hygiène (WASH), de la justice, de la paix et la sécurité et de la participation active des enfants, entre autres. Dix domaines cadres sur lesquels les ministres de la région de l’IGAD devraient en discuter pour donner aux enfants la chance de s’épanouir convenablement et d’avoir une vie meilleure. L’accent a été mis sur l’harmonisation des politiques nationales pour garantir que chaque enfant de la région bénéficie d’un environnement propice à son épanouissement.
Ces axes stratégiques visent à répondre aux problématiques complexes qui affectent les enfants dans une région souvent confrontée à des conflits, à la pauvreté et aux effets du changement climatique.
Dans une importante allocution prononcée lors de cette réunion, la ministre djiboutienne de la femme et de la famille, Mme Mouna Osman Aden a insisté sur l’importance de l’harmonisation des politiques existantes dans les États membres. « Une telle politique viendra renforcer les politiques déjà existantes dans chaque pays membre afin de pouvoir harmoniser nos actions et permettre à nos enfants de s’épanouir et jouir de tous leurs droits » a-t-elle indiqué. « La participation des enfants dans l’élaboration de cette politique régionale était essentielle et très utile pour les pays membres car ils sont les bénéficiaires et doivent être les meilleurs adultes de demain. Et l’engagement des Etats membres doit être plus visible et réaliste » a expliqué la ministre djiboutienne à ses homologues de la région.
« Cette réunion nous permettra de s’engager sur les actions qui incombent chacun de nous en tant que ministère responsable de la famille, de l’Enfant et des Affaires Sociales » a précisé la ministre djiboutienne Mouna Osman Aden avant de lancer officiellement les travaux de cet atelier de 3 jours.
Il est à noter que la réunion ministérielle a débouché sur deux résultats majeurs, la signature d’une déclaration ministérielle officialisant l’adoption du cadre politique et l’élaboration d’une feuille de route qui servira de guide pour la mise en œuvre effective du cadre dans chaque pays membre.
Un comité technique régional sera créé pour assurer le suivi des actions, garantissant ainsi la responsabilité et la transparence dans l’exécution des engagements pris. Les enfants parlementaires présents ont joué un rôle crucial en exprimant leurs perspectives, soulignant que les enfants doivent être considérés comme des partenaires actifs dans l’élaboration des politiques qui les concernent.
Djibouti, qui occupe actuellement la présidence de l’IGAD, a profité de cet événement pour présenter ses efforts en faveur des droits des enfants. Parmi les initiatives phares mentionnées par la ministre de la femme et de la famille, Mme Mouna Osman Aden dans son discours, figurent l’’élaboration d’une étude sur les enfants de la rue ; la mise en place d’un centre de transit pour enfants migrants ; la création d’un code juridique spécifique pour les mineurs ; la nomination d’un juge pour mineurs ; la mise en place d’un conseil national pour les droits des enfants, présidé par le Premier ministre ; ainsi que la création d’un parlement pour enfants, permettant une participation active des jeunes dans les processus décisionnels.
Ces actions illustrent la volonté du gouvernement djiboutien de placer les enfants au cœur des priorités du pays. La politique nationale de l’enfance 2022-2026 de Djibouti s’aligne déjà sur les dix domaines stratégiques du cadre régional adopté jeudi par l’IGAD.
Rappelons que les partenaires internationaux, notamment l’Agence Suisse de développement et l’organisation ‘‘Save the Children’’, ont apporté un soutien financier et technique précieux à cette initiative. Leur participation active à cette réunion marque l’importance de la collaboration entre les gouvernements et les acteurs non étatiques dans la promotion des droits de l’enfant.
Sous la présidence de Djibouti, cette réunion prometteuse pose les bases d’une coopération renforcée, où les défis communs sont abordés collectivement pour créer un environnement propice garantissant un avenir meilleur aux enfants de la région des pays de l’IGAD.
RACHID BAYLEH