Le 51ème Forum sur les perspectives climatiques (GHACOF 51), organisé par le Centre de prévision et d’applications du climat de l’IGAD (ICPAC) en collaboration avec l’Agence météorologique nationale ougandaise (UNMA) et ses partenaires, s’est tenu du 11 au 12 février 2019 à Entebbe, en Ouganda . Placées sous le thème «Préparation des actions visant à réduire les risques liés au climat pour des communautés sûres et résilientes » ces assises ont réuni des experts issus de différents horzons professionnels. Parrainé  par la BAD, la Banque mondiale et l’USAID, le  51ème forum sur les perspectives climatiques (GHACOF51) a conjointement été organisé par les services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) en vue de formuler un consensus autour des perspectives climatiques régionales pour la saison des pluies de mars et mai 2019 dans la région de la grande corne de l’Afrique ou GHA.

C’est sous le parrainage de Songa Lawrence, président du Forum parlementaire sur les changements climatiques (PFCC) au Parlement ougandais, que s’est ouvert le 11 février dernier le 51ème forum sur les perspectives climatiques ou GHACOF 51.

La délégation djiboutienne, conduite par le directeur général de l’agence nationale de la météorologie de Djibouti, Mohamed Ismaël Nour, comprenait le chef de service de l’information et de la gestion des bases de données au secrétariat exécutif chargé des risques et catastrophes, Radwan Aden Mahamoud,  une ingénieure prévisionniste à l’agence nationale de la météo , la directrice des ressources humaines de l’agence nationale de la météorologie, Ikram Ibrahim , le chef de la subdivision santé animale de la direction de l’élevage, Ibrahim Djama Ismaïl, l’ophtalmologue et consultant en climat et santé, Abdi Daher Sahal. Ces assises regroupent des experts du climat, des décideurs, des organisations non gouvernementales, des acteurs de la société civile, des utilisateurs d’informations sur le climat et des représentants de secteurs sensibles au climat, tels que l’agriculture, l’élevage et la sécurité alimentaire, l’énergie et l’hydroélectricité, les ressources en eau, la santé et la sécurité publique, la  gestion des catastrophes, le tourisme et la faune, la planification marine et économique, et les médias.

Objectifs du GHACOF 51

Les objectifs principaux de ce forum sont principalement de passer en revue les leçons tirées des prévisions saisonnières passées, d’établir un suivi de la mise en œuvre des mesures d’atténuation proposées par la dernière prévision, d’élaborer conjointement un consensus sur les perspectives climatiques régionales pour la saison des pluies de mars à mai 2019, de discuter des impacts sur les secteurs socio-économiques clés et diffuser les stratégies d’atténuation mais aussi de fournir une plate-forme d’interaction régionale aux décideurs, aux climatologues, aux chercheurs et aux utilisateurs d’informations sur le climat. Dans son allocution d’ouverture, Songa Lawrence a encouragé les climatologues à identifier les lacunes et a appelé les décideurs à jouer leur rôle pour combler ces lacunes. Il a souligné que les décideurs devraient être convaincus du rôle crucial de la prévision du climat et de la diffusion de l’information auprès des utilisateurs finaux.

De son côté, le directeur de l’ICPAC, Guleid Artan, a déclaré qu’en «réunissant des pays ayant des caractéristiques climatologiques communes, le forum garantissait la cohérence de l’accès aux informations sur le climat et de leur interprétation».

Le  directeur exécutif de l’Autorité météorologique nationale ougandaise, Festus Luboyera , le représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Justus Kabyemera, et le représentant du programme WISER, John Mungai, ont également pris la parole lors de la séance d’ouverture.

Consensus climatiques pour les mois de mars, avril et mai 2019

Les prévisions climatiques consensuelles régionales pour les saisons de mars, avril et mai (MAM 2019) font ressortir une probabilité accrue de précipitations presque normales sur une grande partie de la région de la GHA.

Une probabilité accrue d’humidité est indiquée sur le centre et le nord-ouest de la Tanzanie, le Burundi, le Rwanda, une grande partie de l’Ouganda, l’ouest et le nord du Kenya, ainsi que sur le sud et le sud-est de l’Éthiopie. Dans l’extrême sud de la Tanzanie et les régions côtières centrales de la Somalie, le consensus indique une suppression des précipitations. Il est également probable que les températures moyennes soient supérieures à la normale sur une grande partie des pays de  la grande Corne de l’Afrique(GHA), tandis que des températures plus basses ou proches de la normale sont indiquées sur les parties centrales de la GHA.

Les perspectives climatiques font état également d’un début des pluies plus précoce que la normale sur la majeure partie de la région équatoriale. Toutefois, il est très probable que les précipitations cessent plus tôt que la normale dans le sud-est de l’Éthiopie, le centre et le sud de la Somalie, l’est du Kenya, le sud-est de l’Ouganda et le nord de la Tanzanie. Il y a de fortes chances d’un retrait des précipitions au sud-est de l’Éthiopie, du centre et du sud de la Somalie, de l’est du Kenya, du sud-est de l’Ouganda et du nord de la Tanzanie.

Sous la coordination de l’Organisation météorologique mondiale(OMM), les centres climatologiques mondiaux continueront à fournir l’état du climat mondial, y compris les mises à jour El Niño.

L’ICPAC fournira également des mises à jour régionales de manière régulière  tandis que les services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) fourniront des mises à jour nationales et sous-nationales.

A noter que le centre de prévision et d’applications du climat de l’IGAD (ICPAC) est l’institution spécialisée de l’IGAD qui couvre les États membres de l’IGAD, ainsi que la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi et a pour mission de promouvoir les services et les connaissances climatologiques afin d’améliorer la résilience pour la prospérité dans la Corne de l’Afrique.

Ces domaines d’activités sont l’eau et l’énergie, l’agriculture et la sécurité alimentaire, la santé et la gestion des risques  et des catastrophes.

N. Kadassiya