L’auteur-compositeur-interprète et dramaturge le plus populaire et le plus apprécié aussi bien à Djibouti que par les autres communautés de la région, le grand indépendantiste Aden Farah Samatar s’est éteint le 9 juillet dernier à l’hôpital Général Peltier. Emporté par une mort subite, à l’âge de quatre-vingt ans, il a été inhumé soir même de son décès au cimetière de PK 12. Sa voix, son talent et son engagement à promouvoir la culture et l’identité artistique de notre pays, resteront à jamais dans les mémoires des Djiboutiens. L’ensemble des artistes nationaux pleurent son décès. Aden Farah a laissé orphelins 2 filles et 3 garçons mais également beaucoup de Djiboutiens qui l’admiraient énormement. En effet, le pays vient de perdre un grand homme de culture. Adieu l’artiste, repose en paix !
Issu d’une famille de nomades de la région d’Ali Sabieh, Aden Farah Samatar est né en 1943 et a grandi dans cette région du sud de Djibouti. Adolescent, il avait déjà l’étoffe d’un poète. Il composait et chantait pour le bétail familial qu’il gardait sur les montagnes rouges de cette région.
Las de courir derrière les brebis et les chameaux, Aden Farah Samatar quitta par la suite la brousse et s’installa dans les années 1966-1967 à Djibouti-ville. Le pays est en ce temps, sous le joug des colons. En 1968, Aden Farah Samatar intègre alors la célèbre troupe Mont Arreh et s’engage dans la lutte pour l’indépendance par la chanson. Il trouve dans l’art, une autre façon de lutter et compose une pièce de théâtre intitulée Hammo Rag iyo Hinaaso Dumar dont le succès lui apportera la notoriété au sein de cette troupe.
Il y côtoie ainsi Ibrahim Barreh Darar, qui deviendra par la suite son père spirituel, et bien d’autres figures indépendantistes comme Yonis Salah Youssouf ou encore Hassan Ali Chirdon, etc.
Auréolé de ce succès, Aden Farah s’est imposé avec les années comme un artiste reconnu, tissant étape par étape un lien unique avec son public à qui il est resté fidèle, instaurant avec lui un sentiment de confiance accompagné d’un fort capital de sympathie.
Il multipliera les compositions des chansons, notamment celles qui appellent avec intelligence l’auditeur à se lever comme un seul homme pour mettre à terme la triste période coloniale, celle de la liberté et de la dignité. Et comme la censure, était très rigoureuse en ce temps, il utilisait l’humour comme sa célèbre chanson ‘‘ADHIGAAN JOROOW DACAWADA HAWTAGIN’’, ‘‘GILGILO GILGILO JILAAL BAXYEE’’, pour masquer ses vers. Mais ce n’était pas chose facile et Aden Farah fût en ce temps emprisonné à plusieurs reprises et exilé de la capitale.
Quelques années plus tard, il cofondera la Troupe Ga’an Ma’an avec Ibrahim Barreh, Ibrahim Gadhleh, Hassan Elmi, Abdi Robleh Qarshile, Abdi Nour Allaleh ….etc.
Menant parallèlement sa carrière de dramaturge, à celle d’auteur-compositeur-interprète Aden Farah Samatar deviendra l’année suivante, président de la cette troupe. Leur collaboration a été un témoignage vivant de leur dévouement commun à la cause de l’indépendance et à la préservation de l’unité nationale.
Sa passion pour la musique et son talent en tant qu’auteur-compositeur-interprète mais également en tant que dramaturge ont sans aucun doute touché de nombreuses personnes tout au long de sa carrière.
La contribution d’Aden Farah Samatar en tant qu’artiste, parolier et compositeur est inestimable. Sa musique a transcendé les frontières et a touché les cœurs de nombreuses personnes.
Rappelé à Dieu, le dimanche après-midi du 9 juillet dernier, sa disparition constitue, à l’instar des autres artistes nationaux, tels que Hassan Elmi, Ibrahim Cheikh Souleiman alias Ibrahim Gadhleh, Mohamed Ali Guelleh ‘‘Fourchette’’, Saïd Ismail Bouh, Abdallah Ley, Gigjigawi, Mohamed Ali Talha, Abdo Hamargod “Goffaneh ” Cheikh Ahmed, Salem Zed, Fatouma Ahmed et beaucoup d’autres, une perte immense pour la nation djiboutienne.
Les hommes passent mais leurs œuvres restent et les prolongent. Aden Farah, tu seras toujours présent dans nos cœurs. Car le sillage de lumière que tu as tracé derrière toi, telle une étoile filante, pourra inspirer et guider d’autres sur le chemin de la création artistique.
Emporté par une mort subite, à l’âge de quatre-vingt ans, il a été inhumé le dimanche soir même aux cimetières de PK 12. Sa voix, son talent et son engagement à promouvoir la culture et l’identité artistique de notre pays, resteront à jamais dans les mémoires des djiboutiens, c’est un immense poète qui vient de nous quitter définitivement.
L’ensemble des artistes nationaux pleurent son décès.
Le défunt grand auteur-compositeur-interprète, le président des artistes nationaux, Aden Farah Samatar a laissé orphelins 2 filles et 3 garçons mais également beaucoup de Djiboutiens qui l’admiraient beaucoup. En effet, le pays vient de perdre un grand homme de culture.
Le ministre de la Communication, chargé des Postes et Télécommunications, Radwan Abdillahi Bahdon, les hauts responsables de son cabinet ministériel, le secrétaire général du MCPT, Ahmed Youssouf Elmi, les directeurs des différents départements, notamment les directions et les journalistes du quotidien La Nation, de l’ADI, Al-Qarni et Djibouti-Post, adressent leurs condoléances les plus attristées aux enfants, à la famille ainsi qu’à tous les proches et amis.
Rachid Bayleh