En vue d’assurer la durabilité de gestion des ressources en eau pour les systèmes alimentaires fragiles de la région, l’Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD), en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), a organisé le 30 et le 31 mai dernier, à Nairobi au Kenya, un symposium de deux jours visant à mettre en place des partenariats, des solutions innovantes et des opportunités d’impact.

La gestion durable des ressources en eau est l’un des plus grands défis auxquels les pays de la région de l’IGAD sont confrontés. Les systèmes alimentaires fragiles, qui sont généralement situés dans des zones arides ou semi-arides, sont particulièrement vulnérables à la pénurie d’eau et au changement climatique.

Pour pallier à cette problématique et garantir la sécurité alimentaire et la durabilité de ces systèmes, l’Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD), en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), a réuni le 30 et 31 mai dernier, à Nairobi au Kenya, le Directeur de la Division de l’Agriculture et de l’Environnement de l’IGAD, Daher Elmi, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Envoyée spéciale pour la Corne de l’Afrique, Hanna Tetteh, des représentants des pays membres, et une pléthore de représentants d’institutions publiques et privées tels que le Boston Consulting Group, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD),  le Fonds mondial pour la nature (WWF), le Centre mondial sur l’adaptation (GCA), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE),  l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Centre de prévision et d’applications climatiques de l’IGAD (IGAD CPAC) et le Centre de l’IGAD pour les zones pastorales et le développement de l’élevage (IGAD CPALD), pour discuter et mettre en place des recommandations et de stratégies d’investissement permettant d’enrichir et de faire progresser le processus de gestion des ressources en eau en particulier dans les contextes fragiles, complexes et sujets aux conflits. Placé sous le thème «La gestion des ressources en eau pour les systèmes alimentaires fragiles : partenariats, solutions et opportunités d’impact » ledit symposium vise à développer une compréhension commune des défis, un «énoncé du problème» commun, à examiner ensemble les options potentielles d’investissement et d’action s’accordant sur les actions prioritaires à court, moyen et long terme.

Il s’agit là pour le département ‘‘Agriculture et Environnement’’ de l’IGAD, principal instigateur de ce programme, de tisser par ce biais des liens de coordination entre les différents acteurs impliqués, y compris les gouvernements, les organisations de la société civile, les entreprises et les communautés locales pour mobiliser des ressources, partager des connaissances et des compétences, et pour mettre en place des stratégies efficaces pour une gestion durable de l’eau, d’une part et de l’autre trouver des solutions innovantes permettant d’économiser l’eau tout en augmentant la productivité agricole et notamment mettre en place des politiques et des pratiques qui favorisent une gestion de l’eau efficace et durable.

Pour le Directeur de la Division ‘‘Agriculture et Environnement’’ de l’IGAD, Daher Elmi, «ce forum n’est pas seulement une rencontre d’esprits ». Il s’agit a-t-il précisé dans son discours d’ouverture «d’une confluence de cœurs déterminés à assurer la pérennité de notre région». « Tels des détectives chargés d’une curieuse affaire, nous nous trouvons au carrefour du changement climatique, de la paix et de la sécurité. Nous nous réunissons aujourd’hui, armés non pas de loupes mais avec une foi inébranlable en notre sagesse et nos capacités collectives», a-t-il ajouté. « Ensemble, nous pourrions être les artisans de la solution dont notre région a un urgent besoin», a-t-il dit par la suite aux nombreux représentants d’organisations internationales. 

Pour sa part, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Envoyée spéciale pour la Corne de l’Afrique, Hanna Tetteh, a salué les efforts déployés au sein du Secrétariat des Nations Unies, des Fonds et des Programmes des Agences pour travailler avec l’IGAD et ses États membres ainsi qu’avec d’autres organisations internationales non gouvernementales , organisations de la société civile  et partenaires critiques du secteur privé sur le partage d’informations et d’analyses ainsi que les initiatives axées dans ce domaine qui selon elle, ont fait des résultats positifs.

Rachid Bayleh

Le point avec …Daher Elmi

Directeur de la Division ‘‘Agriculture et environnement’’ de l’IGAD

 « Notre détermination à protéger notre région et notre peuple est aussi inflexible que le plus puissant des arbres contre la tempête »

«Dans le grand tableau de notre région, une image se démarque: le petit agriculteur diligent. Ces agriculteurs, éleveurs et agro-éleveurs, souvent armés d’un peu plus que des technologies traditionnelles et d’une compréhension héritée de la terre, fournissent un impressionnant 75% de notre production agricole totale. Pourtant, dans ce jeu de la nature et de l’homme, les défis sont rarement loin derrière. Nous nous retrouvons face aux spectres de l’insécurité alimentaire, du changement climatique, de la rareté des ressources et des chocs économiques. Ces défis donnent parfois l’impression de courir en montée dans une tempête – le sol est glissant, le chemin est raide et la pluie est incessante.

Pourtant, l’IGAD reste ferme, se concentrant sur l’amélioration de la production et de la productivité agricoles pour lutter contre ces épreuves. Notre détermination à protéger notre région et notre peuple est aussi inflexible que le plus puissant des arbres contre la tempête.

Depuis sa création en 1986, l’IGAD s’est révélée être un acteur résilient sur la scène régionale. Nos efforts incessants ont permis :· de mettre en œuvre le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), un acte audacieux visant à équilibrer la croissance économique, la réduction de la pauvreté et la coopération régionale ;

· d’établir le Centre d’analyse de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la résilience de l’IGAD (IFRAH), notre sentinelle sur la tour de guet, surveillant sans cesse les menaces à la sécurité alimentaire et nutritionnelle régionale;

· de participer au Programme de résilience des systèmes alimentaires pour l’Afrique orientale et australe de la banque Mondiale destiné à accroître la résilience des systèmes alimentaires et la préparation à l’insécurité alimentaire et qui pour l’instant fait intervenir l’Ethiopie, le Kenya et la Somalie dans notre region ;

·  de mettre en œuvre des programmes, des projets et des interventions transformateurs dans des secteurs cruciaux tels que l’agriculture, l’élevage, l’économie bleue, l’intégration régionale, la santé et le développement social, ainsi que la paix et la sécurité ;

· de canaliser des investissements importants vers la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région.

Ces projets, activités et investissements visent à accroître la productivité de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et d’autres secteurs de l’économie bleue, à faciliter le commerce des produits agricoles, à renforcer les systèmes sanitaires et phytosanitaires et à gérer les pertes après récolte ; et d’établir une unité dédiée à la gestion durable de l’eau, renforçant l’engagement total des États membres de l’IGAD à mettre en œuvre les politiques régionales des ressources en eau et le Protocole sur l’eau (…) Rappelons-nous que nous sommes la boussole qui peut guider notre région vers un avenir résilient et durable. Ensemble, nous pouvons créer les voies qui mènent à des solutions durables, en jetant des ponts sur les fleuves de défis».