En vue de mieux protéger, notre milieu marin des espèces aquatiques envahissantes, le ministère de l’environnement et du développement durable (MEDD), en collaboration avec le PERSGA, a réuni le mercredi matin dernier, au palais du peuple, l’ensemble des acteurs concernés (représentants d’institutions privées et publiques, de la société civile …etc), dans le but de les outiller sur les méthodes de contrôle et de suivi axés dans le domaine de la gestion de l’encrassement biologiques des navires.

Le conseiller technique du ministère de l’environnement et du développement durable qui assure l’intérim du secrétaire général de ce département ministériel, Aden Hassan Elmi, a présidé le mercredi 7 juin dernier, au palais du peuple, un atelier de formation sur la gestion de l’encrassement biologique des navires.

Organisé par le ministère de l’environnement et du développement durable, en collaboration avec l’Organisation régionale pour la conservation de l’environnement de la mer Rouge et du golfe d’Aden de son acronyme en anglais PERSGA et du projet mondial Glofouling mise en œuvre par l’Organisation Maritime Internationale, ledit atelier qui vise à réduire le transfert d’espèces aquatiques envahissantes, sous nos cieux a réuni sur place, les représentants des départements ministériels liés dans le domaine de la mer, la marine nationale et des institutions portuaires telles que le DMP, le terminal pétrolier de Doraleh, le SGTD, le PDSA, les ports de Tadjourah et du Goubet…etc. 

L’objectif étant de fournir à tous ces acteurs nationaux du milieu marin, les outils et les connaissances pratiques sur les méthodes de contrôle et de suivi axés dans le domaine de gestion de l’encrassement biologique des navires.

Il est à noter qu’à travers cet atelier de formation, le MEDD, initiateur du programme, compte appliquer les normes environnementales en vigueur au niveau international pour mieux protéger notre pays contre les d’espèces aquatiques attachées sur les coques des navires qui sont selon les professionnels du secteur, nuisibles et pathogènes à l’environnement auquel elles sont relâchées.

Dirigé par un expert international dépêché sur les lieux par la PERSGA, en l’occurrence, Dr. Mahmoud Ahmed, ledit atelier de formation permettrait d’autre part à notre pays, de disposer d’éléments fiables permettant de préfigurer une stratégie nationale sur l’encrassement biologique ainsi que les plans et les initiatives connexes. 

Au cours de la cérémonie d’ouverture des travaux de cet atelier d’importance capitale dans le domaine de la réduction de la pollution de notre milieu marin, le conseiller technique du MEDD, également secrétaire général par intérim, Aden Hassan Elmi, a indiqué que «les écosystèmes marins qui fournissent des biens et des services écologiques essentiels et diversifiés», sont menacés par la pollution due aux espèces aquatiques envahissantes, lesquelles sont introduites selon lui «dans des nouveaux milieux naturels (principalement dans les ports d’importation) par le biais des eaux de ballast transportées par les navires ou des salissures de la coque des navires».

En vue d’apporter des solutions appropriées face à ce nouveau genre de fléau, le MEDD a selon lui organisé cet atelier.

Des raisons, assez convaincantes lorsqu’il s’agit de protéger la santé la biodiversité marine de notre pays, particulièrement précieuse pour sa richesse.

«Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable a souhaité réaliser une évaluation de la gestion de l’encrassement biologique, pour évaluer les risques à l’échelle nationale et les minimiser» a-t-il déclaré avant de préciser également qu’il s’agit là, pour le MEDD, d’outiller «les parties prenantes concernées par la Convention internationale de 2004 pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires et sur les directives pour le contrôle et la gestion de l’encrassement biologiques des navires en vue de réduire au minimum le transfert d’espèces aquatiques envahissantes».

Deux instruments juridiques internationaux qui ont pour objectif selon ce haut cadre du MEDD, «de mettre en place des mesures militant en faveur de la réduction de la pollution due aux espèces aquatiques envahissantes dans les milieux marins».

A l’issue de cette intervention, l’expert international chargé de cette formation, a pris la parole. Le Dr. Mahmoud Ahmed a d’abord présenté les conclusions du rapport de l’évaluation nationale de l’état de gestion de l’encrassement biologique en République de Djibouti avant de faire le tour d’horizon sur les espèces végétales et animales étrangères qui pourraient avoir un impact négatif sur le plan sanitaire et environnemental de notre milieu marin et de fournir également toutes les ficelles permettant de mieux lutter contre leurs expansions.

Rachid Bayleh              

Le point avec…

Aden Hassan Elmi

Secrétaire général par intérim du MEDD

 « La République de Djibouti à travers le MEDD, a jugé important de jeter les jalons d’une évaluation sur la problématique liée à ces espèces aquatiques envahissantes »

«Selon les conclusions préliminaires d’une nouvelle étude publiée par le projet mondial Glofouling de l’Organisation Maritime International, et lancée lors de la COP 26 à Glasgow en 2021, garder les coques des navires exemptes d’une fine couche d’encrassements peut réduire les émissions de Gaz à effet de Serre d’un navire jusqu’à 25 %. D’autre part, la bioaccumulation des encrassements dus aux organismes végétaux ou animaux sur les coques de navires peuvent contribuer à l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes lesquelles peuvent par la suite entraîner une destruction considérable de la biodiversité et des précieuses ressources naturelles de la planète, desquelles les populations sont tributaires (…)

A titre d’illustration, trois secteurs de l’économie littorale sont vulnérables à cette menace : la pêche côtière (nourriceries et zones de reproduction de poissons, zones de pêche), l’aquaculture et la santé publique (touristes et consommateurs de fruits de mer).

En vue d’emboiter le pas au concert des nations, la République de Djibouti à travers le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable a jugé important de jeter les jalons d’une évaluation sur la problématique liée à ces espèces aquatiques envahissantes et d’appliquer les normes environnementales en vigueur au niveau international. Ces dernières années, notre pays connaît un essor économique important dont le corollaire est la diversification et la multiplication des infrastructures portuaires au niveau national. C’est pourquoi, la gestion des espèces aquatiques envahissantes devient une question cruciale pour laquelle notre pays doit être outillé».