Les travaux d’un atelier de trois jours sur la gestion axée des résultats pour accélérer l’abandon des mutilations génitales féminines à Djibouti, se sont clôturés le jeudi 19 novembre dernier dans la salle de conférence de la chambre de commerce de Djibouti. Organisé par le ministère de la femme et de la famille (MFF) en collaboration avec le bureau local du FNUAP, l’événement a permis à une vingtaine de participants issue des différents ministères sectoriels du pays de bénéficier d’une formation de haut niveau du consultant national, M. Silah-Eddine Abdoul Samad.

Dans le cadre du projet « Appui à l’autonomisation de la femme et à la protection des droits des femmes et des filles (FEMFI) », financé par l’Union Européenne, le Ministère de la Femme et de la Famille (MFF), en partenariat avec le FNUAP, a organisé un atelier de formation de trois jours sur la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) destiné aux cadres djiboutiens relevant de plusieurs départements ministériels et institutions impliqués dans la mise en œuvre du projet et plus particulièrement dans sa composante III consacrée à l’abandon des MGF. Il s’agit notamment de la Présidence, la Primature, la Femme et la Famille, la Justice, les Affaires musulmanes, l’Education, la Santé, la Jeunesse, la Décentralisation, la Commission nationale des droits de l’homme et l’Union nationale des femmes djiboutiennes. Une vingtaine de participants ont participé à l’atelier qui s’est déroulé du 17 au 19 novembre 2020 dans la salle de conférence de la Chambre de commerce de Djibouti. L’atelier a été dirigé et animé par un Consultant national, M. Silah-Eddine Abdoul Samad.

Le premier jour a été consacré aux tenants et aux aboutissants de la gestion des programmes de développement axée sur les résultats. Le Consultant a commencé d’abord par faire savoir aux participants que la GAR a vu le jour en mars 2005 lors de la Déclaration de Paris où les donateurs et les gouvernements bénéficiaires des pays en voie de développement ont conclu un accord reposant sur 5 principes que sont l’appropriation, l’alignement, l’harmonisation, la gestion axée sur les résultats et la responsabilité mutuelle d’une part, et sur des engagements communs d’autre part, visant à améliorer l’efficacité de l’aide au développement.

Le Consultant a donné ensuite la définition de la GAR formulée par le Groupe des Nations Unies pour le Développement en 2011, à savoir : « la gestion axée sur les résultats est une stratégie [ou une méthode] de gestion dans laquelle tous les acteurs, qui contribuent directement ou indirectement à la réalisation d’un ensemble de résultats, s’assurent que leurs processus, produits et services contribuent à l’obtention des résultats escomptés (produits, effets et impacts plus ambitieux). Les acteurs utilisent ensuite les informations et les éléments de preuve découlant des résultats obtenus pour étayer la prise de décision concernant la conception, l’octroi de ressources et la mise en œuvre des programmes et activités, ainsi que pour leur redevabilité et l’établissement des rapports».

A cet effet, Silah-Eddine a insisté sur ce qu’il faut entendre par résultat. « Un résultat, a-t-il dit, est un changement descriptible ou quantifiable d’un état ou d’une condition qui découle d’une relation de cause à effet. Plutôt que de se concentrer sur ce que l’on fait (les activités), l’application de la GAR nécessite de mettre l’accent sur les changements à opérer, afin d’obtenir les résultats escomptés, ce qui conduit à concevoir et élaborer ce qu’on appelle une théorie du changement ». A ce propos, le Consultant a attiré l’attention des participants en soulignant que si l’on veut accélérer l’abandon total de MGF à Djibouti, il faudra durant les prochaines années réussir à opérer des changements dans les mentalités des djiboutiennes et des djiboutiens vis-à-vis de la pratique des MGF. Des discussions et échanges intéressants s’ensuivirent ensuite entre le Consultant et les participants sur la problématique des MGF à Djibouti. Silah-Eddine a fait remarquer que Djibouti a quand même enregistré des progrès en matière de lutte contre les MGF. On constate à travers les résultats, un abandon massif de l’infibulation (type I) et de l’excision (type II) au profit de la forme la plus légère et la plus simple, à savoir la sunna (type III) qui est la plus pratiquée aujourd’hui.

Les travaux du premier jour ont pris fin avec la présentation des principes qui orientent les pratiques de la GAR, à savoir :  l’application généralisée de la GAR au sein d’une organisation ; l’efficience et l’efficacité dans l’engagement à obtenir des résultats de la manière la plus économique et la plus efficiente possible ; la redevabilité en matière d’obtention de résultats de manière claire et partagée;  l’implication des parties prenantes dans leur ensemble pour la réalisation des changements souhaités ; la transparence dans la communication entre les donateurs et les autorités nationales ; la simplicité qui doit être le mot d’ordre de la GAR c’est-à-dire facile à comprendre et  simple d’application et l’apprentissage c’est-à-dire que le processus de mise en œuvre de la GAR doit permettre d’apprendre et assimiler les méthodes favorisant l’obtention des meilleurs résultats et les enseignements tirés doivent permettre de proposer des modifications et des améliorations continues des programmes.

Les travaux du deuxième jour ont porté essentiellement sur la présentation didactique et pédagogique de 5 étapes importantes de la GAR, à savoir : la planification stratégique axée sur les résultats ; la mise en œuvre axée sur les résultats ; le suivi axé sur les résultats ; l’évaluation axée sur les résultats et l’établissement des rapports axés sur les résultats. Les travaux du troisième jour ont été consacrés à la présentation de trois programmes dédiés à la lutte contre les MGF à Djibouti dont la coordination est assurée par le Ministère de la Femme et de la Famille, à savoir : la stratégie nationale d’accélération de l’abandon total de MGF (2018-2022) ; le programme conjoint UNFPA/UNICEF de lutte contre les MGF (2018-2021) et le projet FEMFI (2019-2022) dont la composante III est destinée à la lutte contre les MGF. L’objectif de cette présentation a consisté à élaborer un cadre de suivi-évaluation de référence, afin d’éviter le double emploi et d’obtenir des résultats probants communs aux trois programmes. Il est utile de rappeler à cet effet que c’est depuis 2008 que Djibouti fait partie des 17 pays qui mettent en œuvre le programme conjoint UNFPA/UNICEF de lutte contre les MGF.

Source : MFF