L’Office Djiboutien de Développement de l’Energie Géothermique (ODDEG) a signé jeudi dernier un contrat avec la Kenya Electricity Compagny Limited (KenGen) pour le forage de trois puits du site de Gale-Le-Koma, situé dans la région d’Assal (au nord du pays). Le ministre de l’Energie, chargé des Ressources Naturelles, M. Yonis Ali Guedi, et son homologue kenyan, M. Charles Keter, ont pris part à la cérémonie de signature de ce contrat qui s’est tenue au Palace Kempinski.
Ce programme de développement géothermique, financé par le Fond Koweïtien pour le Développement Économique Arabe (KFAED) et le Fond Arabe pour le Développement Économique et Social (FADES), traduit la volonté des autorités nationales visant à faire de Djibouti l’un des premiers pays africains à utiliser une énergie à 100 % renouvelable.
Le projet géothermique de Gale-Le-Koma, comme l’ensemble des autres projets initiés par l’ODDEG, intervient également dans le cadre de la stratégie du gouvernement destiné à réduire la dépendance énergétique du pays et à accroître l’accès à l’électricité à moindre coût pour les populations djiboutiennes.
Il convient de préciser en outre que la signature de ce contrat de 6,4 millions de dollars marque le début de la première phase de réalisation de dix forages géothermiques et la mise en place d’une centrale pilote de 15 MW. Ce qui permettra ainsi d’ouvrir la voie à la participation du secteur privé aux phases suivantes du programme.
En amont de cette phase 1, l’unité de gestion du projet a procédé à plusieurs travaux initiaux tels que la construction d’une route menant au site du projet, l’installation de trois plateformes, la pose de conduites d’adduction et de distribution d’eau, ainsi que le déploiement des équipements et des dispositifs nécessaires pour le forage de trois puits dont la profondeur se situe entre 900 à 1200 mètres.
Dans une brève intervention faite à cette occasion, le ministre djiboutien de l’Energie, M. Yonis Ali Guedi, a rappelé d’emblée la “détermination” de notre gouvernement, et plus particulièrement celle du chef de l’Etat, M. Ismail Omar Guelleh, en vue de l’exploration de l’énorme potentiel énergétique dont regorge notre pays. “Nous n’avons aucun doute sur les capacités de la Kenya Electricity Generating Company pour réaliser le forage de Gale-Le-Koma. C’est une institution africaine qui dispose d’une expertise mondialement reconnue dans l’exploration et l’exploitation de la géothermie”, a indiqué le ministre Yonis Ali.
M. Yonis Ali Guedi n’a pas manqué de saluer également les efforts et les réalisations de l’Office Djiboutien pour le Développement de l’Energie Géothermique (ODDEG) depuis sa création, il y a cinq ans de cela, par le Président Ismail Omar Guelleh.
Il importe de souligner notamment que l’ODDEG a pour mission principale l’accélération du processus d’exploration de l’énergie géothermique à Djibouti.
Rappelons que la Kenya Electricity Generating Company Limited, qui entretient des bonnes relations avec l’ODDEG, est l’un des plus grands producteurs d’électricité du Kenya.
Dans son plan “Vision 2030”, destiné à faire du Kenya un pays à revenu intermédiaire en 2030, le gouvernement kenyan estime que la capacité de production électrique sera alors de 17.500 MW (contre 2.200 en 2015).
Il espère que 5.000 MW proviendront de la géothermie, qui serait ainsi la première source d’énergie, devant le thermique (4.500 MW), le nucléaire (4.200 MW), l’hydroélectricité (2.200 MW) et l’éolien (1.600 MW). Selon le rapport, Renewables global status, le Kenya se classe donc au 9e rang mondial dans le domaine de la géothermie. Si les États-Unis font la course seuls en tête (2.500 MW), suivis des Philippines (1.900 MW) et de l’Indonésie (1.800 MW), ce pays d’Afrique de l’Est se rapproche de la Turquie (1.100 MW), de la Nouvelle-Zélande (1.000 MW), du Mexique (900 MW, de l’Italie (800 MW), et de l’Islande (750 MW). Et se positionne toujours devant le Japon (500 MW), qui stagne à la dixième place de ce classement.
Notons enfin qu’en octobre 2019, la Kenya Electricity Compagny Limited (KenGen) a assuré le forage de 12 puits géothermiques en Ethiopie, pour un coût estimé à quelque 53 millions de dollars US.
NF