La salle de conférence du Sheraton hôtel a abrité lundi dernier un séminaire de formation de trois jours destiné aux cadres de la banque centrale de Djibouti et portant sur les enquêtes financières dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Organisé par la Banque centrale de Djibouti, en collaboration avec le Global Center on Cooperative Security, cette rencontre a réuni le chef de service de renseignement financier (SFR) de Djibouti, Abbas Daher Djama, l’analyste principale de Global Center on Cooperative Security, Danielle Cotter, et une dizaine de cadres supérieurs issus des banques de la place.

Cette formation fait suite à l’atelier qui avait eu lieu les 9 et 10 octobre 2019 et porte sur les méthodes et les moyens de mobilisation pour mettre en œuvre une investigation financière efficace et réussie.

Au cours de cette formation, il a été également question d’examiner et de discuter du guide des enquêtes financières élaboré par le global center on coopérative Security à l’intention de nos institutions.

Deux formateurs sont chargés à cet effet, il s’agit de M. Shaun MC Leary ex-détective du Royaume Uni avec 37 ans d’expérience policière au New Scotland Yard et une spécialisation dans la lutte contre la criminalité grave et organisée, la criminalité financière et le contreterrorisme, et M. Andre Cuisset ex-commandant de police au sein de  la police judiciaire française avec 18 ans  d’expérience en matière  de lutte contre la grande criminalité financière et deux ans d’expérience  contre le terrorisme ainsi que neuf ans dans la coopération policière française.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le chef de service de renseignement financier de Djibouti, Abbas Daher Djama, a indiqué que « la république de Djibouti a connu une croissance manifeste de son secteur financier avec une multiplication des institutions financières et une diversification des produits et services financiers ». Et il a rappelé que les nombreux projets de développement initiés par le gouvernement ont permis de consolider et de réaffirmer la place centrale qu’occupe la république de Djibouti dans le commerce mondial en tant que carrefour reliant plusieurs continents. Cependant, a-t-il dit, si cette croissance constitue une opportunité pour le pays, elle représente également une opportunité pour toutes les organisations criminelles qui souhaitent tirer profit de l’imbrication soutenue de notre pays avec le reste du monde.

« Le développement de nos institutions financières et la modernisation notamment technologique des services proposés sont perçus comme un outil à leurs dispositions pour pérenniser leurs activités illégales. Les criminelles sont en constante recherche d’éventuels défaillances de nos dispositifs et une réponse adaptée nécessite de combiner les mécanismes de prévention à travers des mécanismes de détention efficace et de dissuasion ainsi que des répressions notamment avec une collaboration des différents  forces de l’ordre », a-t-il fait savoir.

Mohamed Chakib