Les ministres du MENFOP et du MASS, ainsi que l’Ambassadeur de France ont parrainé hier, une cérémonie de remise de certificat de fin de formation professionnelle à 192 jeunes qui s’est déroulée au Lycée Industriel et Commercial.

Dans le cadre du Projet de développement urbain intégré (PDUI2), financé par l’Agence française de développement et exécuté par l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) dans les quartiers Layabley et Moustiquaire, une série de formations professionnelles ont été dispensés à plus de trois cent jeunes issus des quartiers défavorisés de Balbala. Ils étaient 301 jeunes dont 144 femmes, âgées de moins de 25 ans, à suivre différents cursus comme la conduite d’engins lourds, la soudure, l’électricité, la maçonnerie, mais aussi la coiffure, la couture et la cuisine dans le but de trouver leur voie dans le monde professionnel.

A l’issue de leur formation qui a duré six mois, ce sont quelque 192 filles et garçons déscolarisés ont suivi avec succès ces formations qui visent à faciliter leur insertion professionnelle.

Plus globalement, il faut noter que ces formations s’inscrivent dans le cadre de la politique globale de l’emploi du gouvernement formulée dans la Vision Djibouti 2035.

Celle-ci vise à apporter des réponses aux carences en matière de formation chez les jeunes dans le but de résorber le chômage et créer les conditions d’une employabilité immédiate.

Dans un mot prononcé à cette occasion, le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud a mis l’accent sur la large gamme de métiers (une quinzaine) dans des métiers porteurs dans l’économie régionale et présentant des opportunités d’emploi dans le marché du travail local.

De son côté, la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mme Ouloufa Ismail Abdou, a exprimé ses sincères remerciements à l’AFD et plus généralement à la France pour son appui dans la lutte contre le chômage et la pauvreté multidimensionnelle qui a servi de cadre à ce projet de développement urbain intégré à hauteur de 13 millions d’Euros.

L’ambassadeur de France à Djibouti, M. Arnaud Guillois, a enfin adressé ses félicitations aux heureux lauréats et en particulier aux femmes qui ont eu le courage de suivre avec succès des formations dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes comme la plomberie, la soudure ou l’électricité.  Il faut dire que le succès de ce projet est le fruit d’un travail collaboratif et d’une conjugaison des efforts entre L’ADDS, le MENFOP, le MASS et l’AFD qui ont su travailler en bonne intelligence en se répartissant les tâches et les responsabilités. 

L’ADDS a fait appel aux services de son cabinet de maitrise d’œuvre sociale pour identifier les besoins en formation et sélectionnés les bénéficiaires, le MENFOP a mis à contribution ses centres de formation professionnelle avec la participation active de la chambre de commerce, le CASAV, Al Rahma, le CFD et le Centre Willo, qui ont assuré la formation.

 L’AFD ayant assuré le financement du projet et l’entreprise des travaux s’engage à recruter les jeunes formés selon un quota de compétences dont elle a besoin.

L’exclusion à l’emploi, en effet, constitue la forme d’exclusion la plus sévère engendrant des effets qui renforcent la marginalisation et qui enferment l’individu dans le cercle vicieux de la pauvreté.

Ils ont dit

M. Moustapha Mohamed Mahamoud

Ministre du MENFOP

« Dans le cadre du projet de développement urbain intégré, financé par l’AFD, des formations professionnelles initiales et modulaires ont été mise en œuvre au profit de près de trois cent jeunes filles et garçons de la Commune de Balbala. Durant une période de six mois, ces jeunes ont été formés à une quinzaine de métiers relevant des secteurs porteurs de l’économie régionale et présentant des opportunités d’insertion dans le marché du travail local…  En 2018, nous avons conduit un processus de formulation et de validation d’une politique nationale de la formation professionnelle en partenariat avec des acteurs publics et privés concernés. Le document de politique nationale de la formation professionnelle (PFNOP)  2021-2025 issu de ce processus a été adopté au Conseil des ministres le 19 décembre 2019.  Avec la PNFOP, l’accès à la formation professionnelle est devenu un droit pour tout individu qui le désire et cela quel que soit son sexe, son âge, son origine géographique ou social, son niveau de scolarité ou de qualification professionnelle…

Le plan d’Action à Moyen Terme 2021-2025 prévoit des projets de formation-insertion dans les secteurs économiques tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, le tourisme, le BTP, les TIC/Télécommunications, l’industrie de transformation, les énergies renouvelables, etc.

La mise en œuvre de ces projets de formation-insertion se fera dans un cadre de gouvernance partenarial avec l’ensemble des acteurs concerné, à savoir les départements ministériels, les partenaires techniques et financiers, les entreprises, les collectivités locales et la société civile. La formation de ces jeunes lauréats est la preuve indiscutable qu’une telle synergie en matière de développement des compétences dans notre pays est possible ».

Mme Ouloufa Ismail Abdou

Ministre des Affaires Sociales et des Solidarités

« C’est un réel plaisir pour moi de participer à cette cérémonie de remise de certificats de formation professionnelle qui s’inscrit dans le cadre du projet de développement urbain intégré lancé le 13 septembre 2021 en présence d’une forte délégation sénatoriale française. Ce projet rejoint une série de leviers déployés par les pouvoirs publics dans la lutte contre la pauvreté multidimensionnelle et le chômage.  Pour juguler les affres de la pauvreté et de la précarité, une mobilisation de toutes les forces vives autour des pouvoirs publics est indispensable pour mettre en œuvre la vision du président de la République et les actions définies pour parvenir aux objectifs de la stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi.  Je voudrais rappeler ici les dynamiques de partenariat que nous avons pu mettre en place avec la collaboration du MENFOP, notamment et l’ADDS qui a pu créer des mécanismes de collaboration avec la chambre de commerce de djibouti, la CASAF, Al Rahma, et d’autres centres de formations professionnels.  Aujourd’hui nous pouvons être fiers des résultats de ces synergies qui ont donné les moyens de s’insérer dans le marché du travail à près de deux cent jeunes que j’encourage vivement à se rapprocher de la CPEC et des autres institutions financières du pays pour rechercher des financement et se lancer dans l’auto entreprenariat.   J’aimerais enfin remercier la France pour son précieux appui ».

M. Arnaud Guillois

Ambassadeur de France à Djibouti

« Je me réjouis que nous soyons tous réunis aujourd’hui pour une nouvelle étape importante de la coopération franco-djiboutienne au service du peuple de Djibouti. Concentrés sur la commune de Balbala, depuis plus de quinze ans, les financements de l’AFD ont déjà permis de réaliser de nombreux aménagements urbains. Nous avons récemment posé ensemble la première pierre de nouveaux travaux pour la réhabilitation urbaine des quartiers de Layableh et Moustiquaire, situés au nord-ouest de Balbala. Ces quartiers font partie des 13 quartiers prioritaires à restructurer dans le cadre du Programme Zéro Bidonville, auquel l’Agence Française de Développement contribue grâce à deux financements ; le projet PDUI 2, d’un montant de 6 Millions d’Euros, qui a démarré à la fin de 2017, et a été rapidement complété par les fonds du projet PDUI 2 bis d’un montant de 7 millions dès 2019.  La réalisation de l’ensemble de ces infrastructures prévues permettra le désenclavement des quartiers de Layableh Moustiquaire, l’amélioration du cadre de vie de ses habitants, le renforcement de leurs capacités associatives et économiques, ainsi que le renforcement de la gestion urbaines par les autorités locales… En matière d’engagement de la France, je tiens à souligner ici que lors de la Visite du président M. Ismail Omar Guelleh en France en février 2021, nos deux pays ont signé une déclaration d’intention relative à la coopération au développement en République de Djibouti, confirmant la volonté de la France de poursuivre les efforts importants engagés en matière d’aide au développement à Djibouti.