En juillet 2024, l’Institut de la Statistique de Djibouti (INSTAD) a publié les résultats provisoires du troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-3), marquant une étape cruciale dans la planification et l’élaboration des politiques publiques pour le pays. Ce recensement, organisé avec l’utilisation de technologies de pointe, a permis de dresser un tableau actualisé de la population djiboutienne, offrant des données essentielles pour le développement socio-économique.

Une population en croissance

Le RGPH-3 révèle une dynamique démographique importante à Djibouti, avec une population atteignant désormais 1 066 809 habitants. Ce chiffre marque une augmentation significative par rapport au recensement de 2009, où le pays comptait environ 818 159 habitants. Cette progression équivaut à un taux d’accroissement annuel moyen de 1,8 %, illustrant une croissance progressive au cours des 15 dernières années.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette expansion démographique. D’une part, l’amélioration des conditions de vie, l’accès accru aux services de santé, ainsi que les efforts en matière de politique sociale et d’éducation, ont contribué à une réduction de la mortalité infantile et à une augmentation de l’espérance de vie. D’autre part, une forte natalité continue de caractériser la population djiboutienne, alimentant cette dynamique de croissance.

Djibouti-Ville, la capitale et principale agglomération urbaine du pays, concentre une part écrasante de cette population croissante. Avec 72,8 % des habitants du pays résidant dans cette région, Djibouti-Ville confirme son rôle central dans le développement du pays. L’urbanisation galopante s’accompagne de défis majeurs tels que la gestion de la densité urbaine, la nécessité de développer des infrastructures adéquates, et la provision de services publics de qualité pour répondre aux besoins d’une population en constante augmentation.

Cette croissance démographique, bien que porteuse d’opportunités pour le développement économique et social du pays, nécessite une planification rigoureuse. Il est crucial que les autorités mettent en place des politiques adaptées pour gérer les impacts de cette expansion, notamment en matière de logement, d’emploi, d’éducation, et de santé, tout en s’assurant que les régions rurales ne soient pas laissées pour compte.

En effet, la forte croissance de la population djiboutienne, particulièrement concentrée à Djibouti-Ville, pose à la fois des défis et des opportunités pour l’avenir du pays. Le recensement de 2024 fournit des données essentielles qui permettront aux décideurs de mieux orienter les politiques publiques pour un développement harmonieux et inclusif.

La jeunesse au cœur de la population 

La population djiboutienne est marquée par une jeunesse prédominante, avec un âge moyen de 25,6 ans et un âge médian de 22,9 ans. Cette structure démographique, où plus de la moitié des habitants (50%) ont moins de 25 ans, confère à Djibouti un profil jeune, dynamique, et en plein essor. Cette jeunesse, source de vitalité et d’innovation, est à la fois une force et un défi pour le développement futur du pays.

Le poids important de la jeunesse dans la population présente de nombreuses opportunités. D’un côté, une population jeune peut dynamiser l’économie à travers un potentiel de main-d’œuvre abondante et adaptable, capable de porter des industries émergentes et de soutenir la croissance économique à long terme. De plus, une jeunesse nombreuse est souvent associée à une plus grande créativité, à un esprit d’innovation et à une capacité à adopter rapidement de nouvelles technologies, autant d’atouts précieux dans un monde globalisé et en mutation rapide.

Toutefois, cette jeunesse pose également des défis majeurs, notamment en matière d’éducation et de formation. Il est impératif que le système éducatif de Djibouti soit suffisamment robuste pour offrir une éducation de qualité à tous, capable de préparer les jeunes à intégrer un marché du travail de plus en plus compétitif et spécialisé. Les infrastructures éducatives doivent être adaptées pour répondre à la demande croissante et pour garantir que chaque jeune ait accès aux compétences nécessaires pour réussir.

En parallèle, le marché du travail doit s’adapter à cette vague de jeunes entrants, en créant des emplois en quantité suffisante et en diversifiant les secteurs d’activité pour absorber cette force de travail en expansion. Le chômage des jeunes, s’il n’est pas maîtrisé, pourrait entraîner des tensions sociales et une frustration croissante au sein de cette tranche d’âge, compromettant ainsi la stabilité sociale et le développement économique du pays.

Enfin, la jeunesse djiboutienne requiert également des services sociaux adaptés à ses besoins spécifiques, notamment en matière de santé, de loisirs, et de protection sociale. Les politiques publiques doivent être orientées vers la promotion de la santé reproductive, l’accès aux soins de santé mentale, et la création d’espaces de loisirs et de développement personnel pour canaliser l’énergie de cette population vers des activités constructives et bénéfiques pour la société.

Ainsi, la jeunesse, véritable pilier de la population djiboutienne, est une ressource inestimable pour l’avenir du pays. Pour que Djibouti puisse tirer pleinement parti de cette force, il est essentiel d’investir massivement dans l’éducation, l’emploi, et les services sociaux, tout en développant des politiques inclusives qui favorisent l’autonomisation et la participation active des jeunes dans tous les aspects de la vie nationale.

Des ménages de grande taille 

Le RGPH-3  a révélé une caractéristique notable de la société djiboutienne : la taille moyenne des ménages est de 6 personnes, un chiffre qui reflète les structures familiales traditionnelles encore largement présentes dans le pays. Cette configuration, où les familles élargies cohabitent souvent sous le même toit, souligne l’importance des liens familiaux et communautaires dans la culture djiboutienne.

Les ménages djiboutiens se distinguent par leur composition intergénérationnelle, où plusieurs générations vivent ensemble. Il n’est pas rare de trouver, au sein d’un même foyer, des parents, des enfants, des grands-parents, et parfois même des oncles, tantes, et cousins. Ce modèle familial étendu joue un rôle crucial dans le soutien mutuel, où les membres de la famille s’entraident, que ce soit sur le plan économique, social, ou émotionnel. La solidarité familiale est ainsi un pilier central de la vie sociale à Djibouti.

La grande majorité des ménages, soit 97,4 %, sont des ménages dits ordinaires ou nomades. Les ménages ordinaires comprennent ceux qui résident de manière stable dans des logements permanents constitué d’une personne ou d’un ensemble de personnes apparentées ou non, partageant le plus souvent les mêmes repas, reconnaissant l’autorité d’un même individu appelé chef de ménage et dont les ressources ou dépenses sont communes, tandis que les ménages nomades se déplacent régulièrement, souvent en lien avec des activités pastorales. Ces ménages nomades, bien que moins nombreux en proportion, représentent une composante importante de la diversité culturelle et économique du pays, perpétuant des modes de vie traditionnels liés à l’élevage et à la gestion des ressources naturelles dans les régions rurales.

À l’opposé, les ménages collectifs, qui regroupent des individus sans lien de parenté vivant ensemble pour des raisons professionnelles, éducatives, ou institutionnelles (comme les pensionnaires de foyers, les étudiants en internat, ou les travailleurs logés sur leur lieu de travail), ne représentent qu’une minorité, soit 1 % des ménages. De même, les sans-abris, une population vulnérable souvent marginalisée, constituent 1,6 % des ménages. Ces groupes, bien que petits en nombre, nécessitent une attention particulière dans les politiques sociales et urbaines pour garantir leur inclusion et améliorer leurs conditions de vie.

La taille importante des ménages a des implications significatives sur les politiques publiques, en particulier dans les domaines du logement, de la santé, et de l’éducation. Sur le plan du logement, il est crucial que les politiques de développement urbain prennent en compte la nécessité de logements adaptés à des familles nombreuses. Cela inclut la construction de logements spacieux, abordables, et dotés des infrastructures nécessaires pour accueillir confortablement des ménages de grande taille.

En matière de santé, les services doivent être conçus pour répondre aux besoins spécifiques de ces familles élargies, en garantissant un accès adéquat aux soins pour tous les membres, des plus jeunes aux plus âgés. L’éducation, quant à elle, doit s’adapter à la réalité de ces ménages, en assurant que les écoles soient accessibles et en nombre suffisant pour accueillir une population scolaire potentiellement nombreuse dans une même zone.

Dans cette optique, la taille des ménages djiboutiens reflète une société profondément attachée à ses valeurs familiales et communautaires. Pour que cette structure familiale puisse continuer à prospérer tout en répondant aux défis modernes, il est essentiel que les politiques publiques soient orientées vers la création de conditions de vie favorables, respectant et soutenant la diversité et les besoins des familles nombreuses.

Une urbanisation galopante 

Djibouti est en pleine transformation urbaine, avec 84,3 % de sa population vivant désormais en milieu urbain. Ce taux d’urbanisation, l’un des plus élevés de la région, reflète un phénomène mondial où de plus en plus de personnes migrent vers les villes à la recherche d’opportunités économiques, de meilleures conditions de vie, et d’un accès plus facile aux services publics. Cependant, cette urbanisation rapide, bien qu’elle témoigne du dynamisme économique du pays, pose des défis considérables en termes de gestion urbaine, de logement, d’infrastructures, et de services publics.

La concentration de la population dans les zones urbaines, notamment à Djibouti-Ville, génère une pression accrue sur les infrastructures existantes. Les réseaux de transport, les systèmes d’approvisionnement en eau et en électricité, ainsi que les services de santé et d’éducation sont sollicités bien au-delà de leurs capacités initiales. Cela entraîne des engorgements, des pénuries, et une dégradation de la qualité des services offerts aux citadins. Les embouteillages fréquents, les pannes d’électricité, et les longues files d’attente dans les établissements de santé sont autant de signes visibles de la surcharge des infrastructures urbaines.

Le défi du logement est particulièrement aigu. L’afflux massif de personnes vers les villes, en quête d’une meilleure qualité de vie, a engendré une demande exponentielle de logements. Cette demande dépasse largement l’offre, entraînant une flambée des prix de l’immobilier et la prolifération de logements informels et de bidonvilles à la périphérie des villes. Les conditions de vie dans ces zones sont souvent précaires, avec un accès limité aux services de base tels que l’eau potable, l’assainissement, et l’électricité. Ce manque de logements adéquats met en lumière l’urgence de développer une politique de logement social ambitieuse, capable de répondre aux besoins des populations urbaines les plus vulnérables.

Dans la même mesure, l’urbanisation rapide soulève des enjeux environnementaux. La croissance urbaine non maîtrisée peut entraîner une déforestation accrue, une perte de biodiversité, et une dégradation des écosystèmes locaux. De plus, l’augmentation de la pollution de l’air, de l’eau, et des sols due à l’industrialisation et à l’expansion des zones urbaines pose des risques pour la santé publique et la qualité de vie des habitants. Les villes, notamment Djibouti-Ville, doivent donc intégrer des pratiques de développement durable pour minimiser l’impact environnemental de cette urbanisation galopante.

Face à ces défis, il est impératif que Djibouti adopte une planification urbaine stratégique et proactive. Cette planification doit inclure le développement d’infrastructures modernes et résilientes, capables de soutenir une population urbaine en constante expansion. Les autorités doivent également envisager des politiques de déconcentration, encourageant le développement de villes secondaires pour alléger la pression sur Djibouti-Ville et diversifier le développement économique du pays. Cela pourrait inclure des investissements dans les infrastructures et les services publics des régions périphériques, afin de rendre ces zones plus attractives pour les populations et les entreprises.

Par ailleurs, la révision des politiques de logement est cruciale. Le gouvernement doit soutenir la construction de logements abordables et de haute qualité, tout en régulant le marché immobilier pour éviter la spéculation excessive qui rend les logements inaccessibles à une large partie de la population. Les projets de rénovation urbaine doivent aussi inclure la réhabilitation des bidonvilles, offrant à leurs habitants des conditions de vie dignes tout en préservant le tissu social et communautaire qui y existe.

En somme, l’urbanisation rapide de Djibouti, si elle est bien gérée, peut devenir un levier puissant de développement économique et social. Toutefois, cela nécessite des politiques publiques bien pensées et une planification urbaine intégrée qui tiennent compte des défis actuels tout en anticipant les besoins futurs. La mise en place de villes durables, inclusives, et résilientes est essentielle pour garantir que l’urbanisation contribue à l’amélioration du bien-être de toute la population djiboutienne.

Une collecte de données exemplaires 

Le troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-3) de Djibouti, mené en 2024, s’est distingué par une collecte de données remarquable, marquée par une couverture impressionnante de 147,8 % au niveau national. Ce succès est le fruit d’une planification méticuleuse, de l’adoption de technologies modernes, et d’une exécution rigoureuse qui ont permis d’atteindre des taux de couverture exceptionnels, notamment 176,7 % dans la région d’Obock. Cette performance témoigne de l’engagement du pays à fournir des données précises et complètes, indispensables pour la planification et la mise en œuvre des politiques publiques.

Le RGPH-3 a adopté des technologies avancées, telles que l’utilisation de tablettes et de systèmes GPS, pour moderniser le processus de collecte des données. Ces outils numériques ont transformé la manière dont le recensement a été conduit, réduisant les marges d’erreur et améliorant considérablement la précision des données recueillies. Les tablettes, équipées de logiciels spécialement conçus pour le recensement, ont permis aux agents de collecte d’enregistrer les informations en temps réel, de les vérifier instantanément, et de les transmettre de manière sécurisée aux bases de données centrales. Cela a éliminé les délais associés à la collecte de données sur papier, tout en réduisant le risque d’erreurs de transcription ou de perte de données.

L’utilisation du GPS a également joué un rôle crucial dans la réussite du recensement. Grâce à la géolocalisation, chaque ménage, chaque logement, et chaque infrastructure ont pu être précisément localisés et cartographiés, assurant ainsi une couverture exhaustive du territoire. Cette précision géographique a permis de surmonter les défis liés à l’accès aux zones rurales reculées ou difficiles d’accès, comme dans la région d’Obock, où la couverture a dépassé les attentes. La technologie GPS a également facilité la supervision et le contrôle de la qualité des données, permettant aux équipes de gestion du recensement de suivre en temps réel la progression des travaux et d’intervenir rapidement en cas de problème.

La couverture exceptionnelle de 147,8 % s’explique en partie par la différence entre les périodes de la cartographie censitaire, réalisée de mai à août 2023, et le dénombrement principal effectué en avril et mai 2024. Cette différence a permis de capter des ménages qui n’étaient pas présents lors de la première phase, notamment en raison de déplacements saisonniers. Cette flexibilité dans le timing de la collecte a permis de capturer une image plus complète et plus fidèle de la population djiboutienne.

Or, le succès de la collecte de données pour le RGPH-3 est également le résultat d’un processus de recrutement et de formation rigoureux des agents recenseurs. Plus de 1 700 agents ont été soigneusement sélectionnés et formés non seulement sur l’utilisation des outils technologiques, mais aussi sur les techniques de collecte de données et l’importance de l’exactitude des informations. Cette formation approfondie a été essentielle pour garantir que les agents recenseurs soient capables de naviguer efficacement dans des environnements variés, d’interagir de manière appropriée avec les populations locales, et de collecter des données fiables.

Outre les technologies et la formation, l’aspect humain du processus a été central. Les efforts de communication et de sensibilisation ont joué un rôle crucial pour assurer la participation de la population. Une campagne de sensibilisation bien orchestrée a permis de rassurer les citoyens sur l’importance du recensement et sur la confidentialité des données recueillies, favorisant ainsi une coopération plus large et une réduction des refus de participation. Cela s’est traduit par un taux élevé de consentement, avec 89,9 % des ménages ayant accepté de participer pleinement au recensement.

Enfin, le suivi et l’assurance qualité des données ont été des éléments clés du succès du RGPH-3. Des mécanismes de contrôle stricts ont été mis en place pour surveiller la collecte de données en temps réel et pour identifier rapidement toute anomalie. Cette approche proactive a permis de corriger les erreurs potentielles sur le terrain, garantissant ainsi l’intégrité et la fiabilité des résultats finaux.

Pour finir , le processus de collecte des données pour le RGPH-3 de Djibouti a été exemplaire à bien des égards. L’intégration de technologies avancées, combinée à une planification rigoureuse, une formation de qualité, et une gestion efficace sur le terrain, a permis d’atteindre une couverture exceptionnelle et de fournir des données précieuses et fiables. Ces données constituent désormais une base solide pour la prise de décisions éclairées et le développement futur du pays.

Et enfin les perspectives ! 

Les résultats provisoires du troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-3) de Djibouti fournissent une base essentielle pour la planification future du développement du pays. En offrant une photographie précise de la situation démographique actuelle, ces données constituent un outil précieux pour les décideurs, les planificateurs, et les partenaires au développement. Elles permettent d’éclairer les choix stratégiques et d’orienter les investissements vers des secteurs clés qui favoriseront un développement durable, inclusif, et équilibré.

L’une des premières étapes à venir consistera en l’analyse approfondie de ces données provisoires. Cette analyse permettra de mettre en lumière les dynamiques démographiques, économiques, et sociales spécifiques à Djibouti, telles que les tendances migratoires, la structure de la population par âge et sexe, et les disparités régionales en termes de développement. Ces informations seront cruciales pour comprendre les défis et les opportunités auxquels le pays est confronté, et pour élaborer des politiques publiques adaptées à ces réalités.

En matière de politiques publiques, les résultats du RGPH-3 vont jouer un rôle déterminant dans plusieurs domaines clés. Tout d’abord, ils vont permettre de mieux cibler les efforts en matière d’aménagement du territoire. La répartition géographique de la population, combinée aux informations sur l’urbanisation galopante, indique une nécessité urgente de planification urbaine et rurale. Les autorités devront travailler à l’élaboration de plans d’urbanisme qui intègrent la croissance démographique et les besoins en infrastructures, tout en veillant à la protection de l’environnement et à la durabilité des ressources naturelles.

L’éducation sera également un secteur prioritaire. La jeunesse prédominante de la population impose une pression croissante sur le système éducatif, qui devra non seulement s’adapter en termes de capacité, mais aussi en termes de qualité et d’adéquation aux exigences du marché du travail. Les résultats du recensement permettront de planifier la construction de nouvelles écoles, de former des enseignants supplémentaires, et de développer des programmes éducatifs alignés avec les besoins économiques du pays.

Le secteur de la santé bénéficiera également de ces données. Une planification rigoureuse basée sur la distribution démographique permettra d’améliorer l’accès aux soins de santé, en particulier dans les zones rurales et périurbaines où les infrastructures sont souvent limitées. Les résultats du RGPH-3 serviront de guide pour le déploiement de ressources médicales, la construction de centres de santé, et la formation de professionnels de santé pour répondre aux besoins croissants de la population.

Sur le plan économique, les données du recensement fourniront des indications précieuses pour orienter les investissements publics et privés. En identifiant les régions où la population est en croissance rapide, les décideurs pourront planifier le développement des infrastructures de transport, d’énergie, et de communication nécessaires pour soutenir l’activité économique. Les informations sur la structure des ménages et la répartition de la population par secteur d’activité permettront également de concevoir des programmes de soutien ciblés, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent le moteur de l’économie djiboutienne.

Les résultats du RGPH-3 vont également jouer un rôle central dans l’élaboration des programmes de protection sociale. La connaissance précise de la composition des ménages, des niveaux de revenu, et des conditions de vie aidera à définir les priorités en matière de lutte contre la pauvreté, de sécurité alimentaire, et de protection des groupes vulnérables, y compris les femmes, les enfants, et les personnes âgées.

En matière de gouvernance, le recensement permettra d’améliorer la transparence et l’efficacité de l’administration publique. Les données démographiques et socioéconomiques seront utilisées pour ajuster la représentation électorale, allouer les ressources de manière plus équitable entre les régions, et améliorer la prestation des services publics.

Enfin, le RGPH-3 pose les bases pour le suivi et l’évaluation des objectifs de développement du pays. En fournissant des données de référence précises, il permettra de mesurer les progrès réalisés dans divers domaines, de l’éducation à la santé, en passant par l’infrastructure et l’économie. Cela permettra non seulement d’ajuster les politiques en temps réel, mais aussi de rendre compte de manière transparente aux citoyens et aux partenaires internationaux des avancées réalisées vers les objectifs de développement durable (ODD).

En conclusion, les résultats provisoires du RGPH-3 ne sont pas seulement un instantané de la situation actuelle à Djibouti; ils sont également une boussole pour l’avenir en attendant les résultats définitifs. En fournissant une base solide de données fiables et complètes, ils permettent aux autorités de planifier efficacement pour un avenir où tous les citoyens bénéficieront d’un développement harmonieux et durable. Les perspectives qui se dessinent sont donc celles d’un Djibouti en pleine transformation, où l’utilisation intelligente de ces données guidera les décisions stratégiques pour construire une nation plus prospère, équitable, et résiliente.