Le Gouverneur de la Banque centrale de Djibouti obtient gain de cause avec l’attribution d’un 3ème siège à l’Afrique Subsaharienne au Conseil d’Administration du FMI

Les réunions annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, auxquelles a pris part une forte délégation djiboutienne, dont le Gouverneur de la Banque Centrale, ont pris fin hier, le 15 octobre 2023. Outre le retour de ces réunions en terre africaine, après celles d’il y a 50 ans tenues à Nairobi en 1973, l’édition de Marrakech marque pour notre délégation la présidence du Gouverneur Ahmed Osman Ali au Comité Monétaire et Financier International (CMFI) pour représenter les 23 pays africains francophones du Groupe II Afrique.

Au cours de nombreuses et intenses délibérations du CMFI (pas moins de 4 réunions à huis-clos), le Gouverneur a inscrit avec force la voix de l’Afrique subsaharienne, aussi bien pour faire valoir les préoccupations de son pays que celles du continent, en tant que porte-parole, pour faire face aux grands enjeux économiques et sociaux qui menacent la stabilité des pays.

En effet, les réunions de cette année interviennent dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale et de persistance de l’inflation dans le temps, aggravant davantage la situation des pays à faible revenu. Il n’a eu de cesse de répéter que les défis communs à l’humanité que sont le changement climatique, la fragmentation des relations internationales, la multiplication des conflits armés et le surendettement de la plupart d’entre eux, s’expriment avec davantage de sévérité pour les pays fragiles et à faible revenu. Le Gouverneur a appelé à une plus grande vigilance du FMI pour anticiper et détecter les crises qui menacent la stabilité financière des pays et d’apporter son concours avec davantage de moyens et de célérité pour être plus efficace.

Il a par la suite marqué son intervention par la nécessité de renforcer la présence de l’Afrique au sein des institutions de Bretton-Woods et, qu’à cet effet, il demande la création de la 25ème chaise pour l’Afrique subsaharienne au conseil d’administration du FMI, ce qui fut validé après délibération par le CMFI. Concernant le cas de son pays, Djibouti, le Gouverneur a rappelé que sa situation socio-économique, malgré la succession des chocs exogènes d’ampleur, se distingue par des résultats relativement stables, avec une croissance estimée à 6,8% en 2023, après3,7% en 2022. L’inflation qui avait atteint 5,2% en 2022, est retombée à 2,9% en 2023.Un déficit budgétaire limité à 0,8% du PIB en 2023. Le Gouverneur a rappelé que ces performances conjoncturelles procèdent de la volonté des autorités et surtout des mesures qui ont été mises en place pour maintenir les équilibres fondamentaux, malgré l’absence de tout autre instrument que le budget pour fonder la politique économique. En effet, le système monétaire en vigueur à Djibouti, de type Currency Board, prive le pays de tout accompagnement d’ordre monétaire.  Cependant, la persistance des chocs dans la durée et leurs niveaux d’impacts demeurent une réelle menace pour les perspectives économiques du pays à court-moyen terme. A ces difficultés, s’ajoute désormais le relèvement des taux qui dégrade davantage la viabilité de la dette.

La réunion de ce jour, tenue par la Directrice Générale du FMI avec les pays membres du MENA et incluant le Pakistan (MENAP), a conclu en consacrant les prises de position du Gouverneur de Djibouti, M. Ahmed Osman, exprimées en conclaves du CMFI, à savoir :

– Validation de la proposition d’augmenter les quotes-parts des pays pour disposer davantage de ressources au FMI, destinées à contrecarrer les urgences imprévues de plus en plus fréquentes,

– Faisant écho à la forte voix africaine exprimée en conclave par son représentant M. Ahmed Osman au CMFI, attribuer un 3ème siège à l’Afrique Subsaharienne au Conseil d’Administration du FMI, limité jusqu’à présent à 2 sièges,

– Œuvrer davantage à la stabilité financière des pays, en renforçant la surveillance et la prévention des risques pour les systèmes bancaires des pays,

– Renforcer la coopération entre pays pour renforcer la résilience collective et converger collectivement à davantage de prospérité des pays,

– Tout en réalisant l’accès à l’énergie adéquate à un coût raisonnable, accompagner davantage les pays à faible revenu pour la transition énergétique et atténuer ainsi l’effet du changement du climat.

« La volonté des autorités djiboutiennes  et les mesures mises en place ont permis  de maintenir les équilibres fondamentaux »

Ahmed Osman Ali, Gouverneur de la banque centrale de Djibouti

« La situation socio-économique de la république de Djibouti, malgré la succession des chocs exogènes d’ampleur, se distingue par des résultats relativement stables, avec une croissance estimée à 6,8% en 2023, après 3,7% en 2022. L’inflation qui avait atteint 5,2% en 2022, est retombée à 2,9% en 2023.Un déficit budgétaire limité à 0,8% du PIB en 2023.

Ces performances  conjoncturelles procèdent de la volonté des autorités et surtout des mesures qui ont été mises en place pour maintenir les équilibres fondamentaux, malgré l’absence de tout autre instrument que le budget pour fonder la politique économique. En effet, le système monétaire en vigueur à Djibouti, de type Currency Board, prive le pays de tout accompagnement d’ordre monétaire.

Cependant, la persistance des chocs dans la durée et leurs niveaux d’impacts demeurent une réelle menace pour les perspectives économiques du pays à court-moyen terme. A ces difficultés, s’ajoute désormais le relèvement des taux qui dégrade davantage la viabilité de la dette. »