Khadar Ahmed, le réalisateur finlandais d’origine somalienne et son équipe de tournage ont réussi un tour de force. Ils ont bouclé la réalisation du film Gravedigger en 23 jours.

Jeudi 31 Octobre 2019. L’équipe de Tournage du long-métrage intitulé provisoirement « Gravedigger » du réalisateur Finlandais d’origine somalienne, Khadar Ahmed, tourne les dernières scènes. Puis, en milieu de soirée, clap de fin ! Le shooting est réussi et le tournage s’achève comme il a commencé : sur les chapeaux de roue.

Légèrement émoustillé et les traits tirés, Risto Nikkilä, le producteur du film, est joyeux. « Nous avons réussi notre pari de tourner toutes les scènes du film sur un laps de temps aussi réduit de 23 jours. Ce n’était pas gagné d’avance mais mon équipe sur le plateau technique est composée de dix-huit hommes et femmes très professionnels et rompus à leurs corps de métiers. Ils ont derrière eux plus de vingt ans de carrière et des tournages dans au moins 24 pays. »

Khadar Ahmed, le réalisateur est tout aussi enthousiaste, «  ce fut un véritable challenge mais nous l’avons fait. C’est surtout grâce au gouvernement, et toutes les autorités publiques qui nous ont soutenues à chaque niveau. Je ne vous parle même pas des jeunes qui ont été intégrés à notre projet de tournage ». L’homme est assez joyeux et soulagé d’être arrivé au terme de ce challenge qui paraissait irréaliste. Il se dit heureux de l’accueil et de l’enthousiasme des Djiboutiens qui a permis aussi de pouvoir tenir le calendrier du tournage. Il a bon espoir que le montage et la post production du film se fasse très vite, dans les quatre mois à suivre. La sortie du film serait ainsi accélérée aux alentours du mois de septembre 2020.

Mme Lula Ali Ismail, cinéaste djiboutienne reconnait que « le tournage des films en une période aussi courte nécessite de nombreux sacrifices, et une rigueur professionnelle qui aurait pu décourager plus d’un, car il faut être réglé comme une horloge pour respecter le timing qui est réglé à la minute près durant toute la journée». La jeune femme était fière et avait de quoi féliciter les trois très jeunes acteurs issus du collège d’enseignement moyen de Boulaos, à savoir Khader Abdoulaziz et Samaleh Ali en 7e  année et Amina Ayanleh en 9e année. Il faut noter que tous les acteurs étaient des djiboutiens excepté les deux rôles principaux et ils étaient plus d’une douzaine de techniciens djiboutiens à collaborer aux séances de shooting. Les techniciens du plateau ont tenu à saluer le professionnalisme et l’apprentissage accéléré de leurs jeunes assistants dans des domaines aussi exigeants et techniques que le tournage, l’éclairage ou le décor. Il en est de même pour les acteurs qui ont fait montre d’un très grand professionnalisme, d’un sérieux et d’une rigueur à toute épreuve. Idem pour les seconds rôles et les figurants qui ont été à la hauteur tout du long.

Le réalisateur et le producteur du film ont reconnu que sous la houlette de notre gloire nationale du cinéma, Lula Ali Ismail, ce travail acharné durant le tournage en un temps réduit du thriller, servira de rampe de lancement pour les jeunes qui ont pu renforcer leurs maitrise et leurs connaissance de la réalisation, mais aussi du shooting, de l’éclairage et du décors pour faire un bon film.

L’ensemble de l’équipe, à savoir Risto Nikkilä, producteur, Arttu Peltomaa, directeur de la photo, et Antti Nikkinen, chef décors, ont exprimé leurs sincères remerciements à toute l’équipe djiboutienne qui a été professionnelle, chaleureuse et amicale tout au long de ce court séjour très prenant et exigeant.

Ils ont dit :

Neiman Abdi Mohamed

1er assistant ingénieur du son

« Je suis diplômé de l’université de Djibouti, je suis titulaire d’une licence appliquée aux techniques de l’audiovisuel. Durant les 23 jours de tournage, j’ai tellement appris sur les techniques de prise de sons et notamment la perche. J’avais déjà travaillé sous la houlette de Lula Ali Ismail, notamment dans le film Dhalinyaro. Aujourd’hui, le thriller finlandais Gravedigger m’a permis de consolider mes connaissances et mon savoir-faire. J’ai la chance de travailler sous la direction d’un ingénieur du son qui est calé dans son métier et qui m’a enseigné la rigueur et la maîtrise des techniques de prise de son. J’ai aujourd’hui les bagages suffisants pour me lancer dans une aventure cinématographique avec mes camarades djiboutiens qui ont collaboré sur le film finlandais. »

Kadar Chakib Ahmed                 

3ème assistant cameraman

« Je suis titulaire d’une licence appliquée aux techniques audiovisuelles (LATAV). J’ai énormément appris et j’ai acquis une parfaite maîtrise dans la gestion du time code et notamment les claps de départs et de fins pour les scènes du film. J’ai appris à maîtriser également la manipulation de la caméra professionnelle pour les prises de vues. Je suis capable de cadrer, installer et faire tourner ou changer les batteries d’une caméra professionnelle pour le cinéma. Après une première expérience sur le film Dhalinyaro de Lula Ali Ismail, j’ai donc pu engranger plus d’expérience en éclairage, et j’espère pouvoir travailler en duo avec mes camarades djiboutiens qui ont collaboré sur le film Gravedigger. »

Samir Omar Salem

3ème assistant décor

« Je suis titulaire d’une licence en comptabilité et j’ai déjà collaboré sur le film Dhalinyaro à titre d’assistant régisseur. J’avais donc une première expérience qui m’a permis aujourd’hui de pouvoir travailler avec les techniciens et les réalisateurs du film Gravedigger. Je suis heureux de pouvoir envisager mon avenir dans le cinéma djiboutien qui est en train de trouver ses marques».

MAS