
Dans les rues effervescentes de la capitale, un nouveau souffle se fait sentir. Les anciens repaires du khat laissent place à des sanctuaires de la force et de la santé. La jeunesse, avide de changement, sculpte son avenir dans le fer et la sueur. Les salles de sport deviennent des arènes de transformation, où l’on érige non seulement des muscles, mais aussi des rêves. Bienvenue dans l’ère de la “Fièvre de Bien-Être” à Djibouti.

Mes chers lecteurs, si l’on vous avait dit que notre pays, demeurait figé dans un passé révolu, vous auriez sans doute acquiescé avec une certaine condescendance.
Mais voilà, dans les veines palpitantes de la capitale djiboutienne, un phénomène se dessine, forgeant non seulement des corps mais aussi l’âme d’une nation.
Imaginez, si vous le voulez bien, au cœur du Plateau du Serpent, et dans les ruelles vibrantes de Balbala, où chaque instant est vivant, des temples modernes de la gym se dressent dans une mer de tradition.

Oui, le sport, autrefois vu comme une distraction pour les oisifs et qui se limitait au sport collectif, s’affirme désormais comme un pilier culturel, capturant l’imagination des étudiants assoiffés de savoir autant que des fonctionnaires cherchant à échapper à l’ennui bureaucratique.
Ce n’est plus une simple marge de la société que nous observons, mais un véritable virage civilisationnel. Les heures autrefois consacrées à la consommation du khat, cette herbe qui assombrit l’esprit et le portefeuille, se transforment en rituels de transpiration et d’endurance, où l’on se purge des anciennes habitudes pour embrasser une nouvelle ère.
GymTech, Olympus et autres pilulent tant dans la capitale que les régions. Ces noms ne sont plus des murmures mais des échos d’une renaissance. Les inscriptions ont quadruplé, un miracle dans un pays où chaque sou peut avoir une valeur inestimable.
Qui fréquente ces sanctuaires du muscle ? Une mosaïque de la société djiboutienne : des jeunes esprits connectés à la mondialisation, des travailleurs du camp Lemonnier, des soldats de passage, et bien sûr, des femmes, explorant des espaces où elles peuvent enfin s’épanouir pleinement.
Pourquoi un tel changement, me demanderez-vous ? C’est là une question de vision. La jeunesse djiboutienne, cette génération qui navigue entre les vagues de l’internet et les vents de la tradition, cherche à se détacher de l’héritage du khat, une plante qui n’a jamais servi ni la santé ni l’économie.
Et que dire des jeunes filles de Djibouti, mes chers amis ? Elles aussi sont galvanisées par ces nouveaux temples du muscle. Autrefois confinées aux rôles traditionnels, elles trouvent désormais dans ces salles de sport un espace de liberté, de force et d’affirmation.
Les filles, avec leur détermination et leur désir de se montrer sous un nouveau jour, ne sont pas en reste. Elles participent activement à cette révolution corporelle et sociale, motivées par le désir de se forger un corps qui reflète leur ambition, tout en se préparant à affronter un monde où l’image de soi est une clé pour ouvrir de nombreuses portes. Ces temples sont devenus pour elles des arènes où elles se réinventent, prouvant que la force ne connaît ni genre ni limites, et que l’avenir se construit aussi par leur volonté indomptable.
Les salles de sport deviennent ainsi des havres, des lieux où l’on dessine un avenir sain et connecté. Mais il y a plus: ces jeunes veulent être fiers de l’image qu’ils projettent envers la société, être en phase avec ce monde devenu un village global où l’apparence et la santé sont des vecteurs de respect et d’intégration.
Et c’est là que réside la véritable force de ces nouveaux temples : ils sont bien plus que des endroits où l’on travaille son corps. Ils sont des forums sociaux, où l’on se défie, où l’on rit, où l’on partage des aspirations. “Ici, on est fort ensemble”, me disait Mohamed, un étudiant de 24 ans, avec un sourire qui racontait toute une histoire.
L’accès à ces sanctuaires ? À la portée de tous, même pour ceux dont les moyens sont modestes. Car à Djibouti, la musculation n’est plus une simple mode éphémère mais le reflet d’une société en mouvement, entre le poids du passé et la légèreté de l’avenir.
Donc, mes amis, si vous traversez Djibouti, ne soyez pas surpris de voir des corps sculptés et des visages illuminés par l’espoir. C’est la nouvelle Djibouti, dynamique, en quête de bien-être, forgeant son avenir entre haltères et rêves, fière de son image et connectée au monde entier.
Said Mohamed Halato