
Après avoir manœuvré coude à coude pendant plus d’une semaine, sur mer, dans les airs et au sol, les Forces françaises stationnées à Djibouti et leurs frères d’armes des Forces armées djiboutiennes se sont retrouvées le 19 mars au matin au milieu du désert du Grand Bara pour célébrer ensemble la cérémonie de clôture de l’exercice « AMITIE 2022 ».
Dans les journées qui ont précédé, les forces armées djiboutiennes et françaises ont combattu conjointement dans le cadre d’un entrainement opérationnel sur le territoire djiboutien face à un ennemi commun. De jour comme de nuit, les forces djiboutiennes et françaises ont foulé le terrain ensemble grâce à une manœuvre conduite depuis le poste de commandement à Djibouti et l’état-major tactique du 5e RIAOM sur le terrain. Des officiers des FAD ont d’ailleurs été intégrés dans ces structures afin de mener conjointement, comme en réel, la manœuvre interarmées.
Un engagement massif
Sur le terrain, 5 sections des FAD, venues du BIAS d’Ali Sabieh, de l’Ecole militaire de Hol-hol, du RBCCO de Djibouti ainsi que de l’académie militaire interarmées (AMIA) d’Arta étaient présentes, en ordre de bataille avec leurs camions et véhicules tactiques militaires. A noter aussi l’engagement des navires de la marine djiboutienne aux côtés de ceux de la marine française présents à Djibouti il y a quelques jours et le concours d’un hélicoptère Dauphin de l’armée de l’air djiboutienne. Cet investissement des deux Nations au profit de la République de Djibouti est l’aboutissement d’un travail conjoint qui perdure depuis des années. Près d’Ali sabieh, nous avons croisé un élève officier djiboutien , plein d’allant, se préparant à guider un hélicoptère français Gazelle pour un appui feu sur l’ennemi. Investi, il prend note sur son carnet de toutes les données qu’il va devoir transmettre à la radio à son camarade prêt à faire feu dans son hélicoptère. La Gazelle est en approche, le lieutenant prend contact avec « Drakkar » et le guide vers son objectif selon une procédure partagée. Tout est clair pour le pilote, il fait feu sur la position donnée par le lieutenant de l’AMIA. Mission accomplie pour ce futur gradé de l’armée djiboutienne qui a reçu une instruction quelques semaines auparavant aux côtés des pilotes d’hélicoptère du détachement de l’aviation légère de l’armée de terre du 5e RIAOM.

En effet, plusieurs fois par an, les pilotes des FFDJ se rendent à l’AMIA afin de sensibiliser et former les élèves officiers à l’appui feu, Close combat attack, et à faire poser un hélicoptère. « Amitié 2022» est l’aboutissement d’échanges quasi quotidiens entre les deux armées. Ainsi, en 2021, les FFDJ ont participé à la formation de 3000 militaires djiboutiens ainsi qu’à l’instruction du BAT Hill, comme chaque année depuis le début de leur engagement dans l’AMISOM en Somalie il y a 10 ans.
Une cérémonie de clôture grandiose
La cérémonie de clôture du 19 mars en présence du chef d’état-major général des armées Zakaria et du général commandant les forces françaises à Djibouti s’est déroulée au le Grand Bara en présence de toutes les troupes djiboutiennes et françaises engagées dans AMITIE.
Des nombreuses autorités militaires franco-djiboutiennes étaient présentes dont les commandants de la marine, de l’armée de l’air et de l’armée de terre djiboutienne avec qui de nombreux échanges ont eu lieu durant cette période intense. Après une démonstration aérienne franco-djiboutienne marquée par le passage d’un hélicoptère DAUPHIN djiboutien, l’arrivée en parachute d’un personnel du RAID Djiboutien ou encore le passage des MIRAGE 2000, le CEMGA accompagné du COMFOR a passé toutes les troupes en revue.

Puis, le COMFOR a lu un ordre du jour soulignant la particularité de la relation entre les deux pays et la complémentarité des capacités des deux armées. Il précise que : « l’exercice témoigne d’une relation exigeante car de l’exigence naît la qualité. La connaissance et la confiance mutuelles sont le socle sur lequel nous avons pu nous appuyer pour mener à bien « AMITIE 2022 » et à terme toute opération ».
Cet engagement dans AMITIÉ, qui a vu le déploiement de plus de 1000 militaires des deux armées, n’avait pas eu lieu depuis 2007.