La fête de l’Aïd Al Adha offre une opportunité aux commerçants de vêtements, d’articles pour enfants et produits cosmétiques, ils gardent espoir en cette période d’été.

Dans la grande galerie de la Place Mahamoud Harbi, la boutique pour enfants reçoit une grande clientèle pour les emplettes de la fête de l’Aïd, et ce responsable commercial de la galerie confirme: «On s’est bien préparé et tout prévu, les décorations de maison, les jouets pour enfants, habillement enfants et adultes, tout ce qu’il faut pour faire une bonne fête de l’Aïd ».

On y trouve dans ce grand centre commercial, des accessoires importés pour la plupart de Turquie, de Dubaï, de la France et de la Chine, de quoi faire les bonheurs des tout-petits, mais faudra presser le pas en raison des stocks souvent limités.

Néanmoins, les commerçants voient en cette période de fête, la dernière chance de relancer leurs activités commerciales, d’épurer les charges qui se sont accumulées durant l’année et surtout de dégarnir la marchandise entassée dans les stocks. C’est un espoir comme pour ce vendeur spécialisé dans la vente de prêt-à-porter pour femmes, sa récente commande est venue directement de Dubaï et il nous en parle : « Chez moi, c’est une boutique de location de prêt-à-porter uniquement pour femme, un nouveau modèle économique conçu spécialement et sur mesure à leur corps, et quand mes stocks arrivent, mes clientes spéciales sont toujours là à point nommé ».

Chiffres d’affaires conséquents pour couturiers et marchands

Les femmes font la queue devant les boutiques pour s’offrir les plus beaux tissus de vêtements, et par conséquent les marchands et les couturiers sont harcelés par les client(es) à longueur de journée, selon ce couturier : « il est vrai que notre chiffre d’affaires augmentent pendant la fête de l’Aïd, nous travaillons intensément ces derniers jours sous la pression des clients car la fête approche et leur nombre augmente de jour en jour, si bien que nous sommes obligés de refouler certains pour servir nos clients les plus fidèles ».

Si pour certains couturiers les affaires s’annoncent bonnes, pour d’autres les problèmes s’accumulent car ils n’arrivent pas à honorer le délai du rendez-vous avec le client, en raison des conditions de travail et ses accessoires de travail vétustes et usés, et pendant ce temps les clients s’impatientent.

Selon Ali Ahmed, couturier de longue date : « Nous avons des problèmes avec certains clients car nous n’arrivons pas à satisfaire leurs exigences à cause de l’état défectueux des matériels, mais nous nous arrangeons de notre mieux pour les satisfaire malgré la pression toujours forte et le manque de temps ».

Rappelons que pendant l’Aïd à Djibouti, une famille dépense environ presque

50 000 à 100 000 fd rien que pour l’habillement de ses membres.

VENDEURS DE MOUTONS 

Environ 1 million de moutons seront sacrifiés ce samedi, jour de l’Aïd El Adha à Djibouti, l’abattage du mouton est obligatoire pour la célébration de la fête de l’Aïd Arafat car il marque la fête du Hajj et la commémoration de la volonté divine et inaccomplie du prophète Abraham de sacrifier son fils prophète Ismaël.

Chez les commerçants, l’ambiance est encore timide, les fidèles musulmans ne se pressent pas pour l’achat de ces bétails qui valent à un prix d’or.

Dans les espaces réservées à la vente des moutons, on ne constate pas le moindre client à l’horizon à quelques jours de la célébration de la « fête des moutons », et cet éleveur nous fait remarquer la timidité et la difficulté du marché : « Je n’ai pas pris beaucoup de moutons avec moi cette année vu l’état actuel du marché, seulement une vingtaine. Il y’a des gens mal intentionnés qui racontent des bobards et nous font fuir nos clients, en racontant partout que le prix est trop élevé, c’est faux c’est le même montant qu’on avait vendu l’année dernière soit entre

10 et 15.000 fd, faut pas les écouter ».

Dans cette espace marchande accessible mais difficilement ecoulable, c’est grâce à la malice des vendeurs, certains éleveurs connaissent un meilleur sort et s’en sortent plutôt bien, c’est le cas de Mohamed venu avec 30.000 têtes du sud de la Somalie : « on est venu hier et on n’a pas mal de clients, j’en ai déjà vendu presque la moitié et le reste sera vendu même avant la fête de l’Aïd ».

Ils espèrent en tout cas faire de bonnes affaires durant ces grands moments de sacrifices de moutons pour les fidèles musulmans. La fête ne fait pas uniquement le bonheur des familles mais aussi celui de jeunes vendeurs occasionnels et informels qui, pour récolter un peu d’argent, s’improvisent aiguiseurs de couteaux, transporteurs, vendeurs de charbon…Comme chaque année, c’est la fête de la débrouillardise !

Ceci dit, pendant la fête de l’Aïd, les petits et grands commerçants profitent à fond et veulent croire en leur bonne étoile afin de voir enfin le bout du tunnel.

SALAH IBRAHIM RAYALEH