« Rendre fiable et performant notre système d’état civil »
Expliquez-nous d’abord en quoi consiste le manuel d’enregistrements des faits d’état civil ?
Pour commencer, j’aimerai expliquer brièvement ce qu’est un fait d’état civil. Sont considérés comme faits d’état civil, les événements suivants : la naissance vivante, la mort fœtale, le décès, le mariage, le divorce ou encore l’adoption. Il faut donc noter que ces événements sont importants dans la vie d’une personne. Par exemple, l’acte de naissance constitue la preuve de la naissance de cette personne, de son âge, de son lieu de naissance etc. L’enregistrement des faits d’état civil garantit dès lors à chaque individu un droit à une identité unique mais aussi un droit à un statut social et à des avantages individuels.
Aussi, c’est parce que nous accordons une importance particulière à ce sujet que nous avons récemment réalisé un atelier de vulgarisation sur le manuel d’enregistrements des faits d’état civil qui s’est déroulé récemment au palais du peuple. Ce manuel est un outil précieux qui sera mis à la disposition des agents en charge de l’enregistrement des faits d’état civil sur l’ensemble du territoire national.
Ce manuel est accompagné d’un guide pratique qui aborde les aspects pratiques de l’enregistrement des faits d’état civil.
Est-ce que le nouveau manuel va corriger des lacunes existantes dans l’enregistrement des faits d’état civil ?
Il faut savoir avant toute chose, que l’enregistrement des faits d’état civil est un droit auquel chaque individu peut prétendre. Mais malheureusement à Djibouti, des lacunes ont été observées depuis cette dernière décennie en ce qui concerne notamment les enregistrements de ces faits d’état civil qui sont souvent bâclés, illisibles et donc inexploitables. De même, les différents états de lieux réalisés sur notre système d’état civil ont démontré que le principal souci provenait du manque de formation de nos agents mais aussi d’une méconnaissance des textes en vigueur.
A ce stade, nous avons pensé qu’il était primordial de mettre à la disposition de nos agents d’état civil, un manuel d’enregistrement des faits d’état civil et d’un guide pratique de l’état civil.
Ces deux ouvrages, qui se basent intégralement sur le code civil de notre pays, renferment toutes les règles à connaitre et toutes les étapes à suivre et toutes les erreurs à éviter pour réaliser un enregistrement des faits en bonne et due forme.
Ainsi, grâce à ce manuel, nous aurons désormais des actes d’état civil uniformes et conformes aux législations en vigueur.
Comment comptez-vous instaurer une bonne gestion interne pour l’amélioration du service publique de l’état civil ?
Dans l’immédiat, on remettra les deux ouvrages à tous les centres d’état civil du pays. On essayera également d’organiser d’autres séries de formations pour nos agents de l’état civil afin de leur permettre de consolider leurs acquis et de transmettre à leur tour leur savoir-faire aux générations futures.
Comment allez-vous améliorer la demande et l’utilisation des services de l’état civil à travers la promotion de l’adhésion des populations à l’enregistrement systématique des faits d’état civil ?
Des campagnes de sensibilisation seront menées à l’échelle nationale afin de montrer à la population l’importance de l’enregistrement des faits d’état civil. Une notion qui est absente de nos foyers qui sous-estiment ou ignorent les inconvénients que cela peut avoir sur la vie d’un individu. Pour les localités reculées, nous essayeront de renforcer les équipes mobiles existantes qui sillonneront tous les recoins des régions pour enregistrer régulièrement les naissances ou décès survenus. On essayera également de renforcer notre partenariat avec le département de l’éducation nationale afin de faire de chaque école des sous localités éloignées, un centre d’état civil pour garantir un enregistrement permanent des faits d’état civil.
Un dernier mot pour conclure.
Un système d’état civil fiable génère des statistiques chiffrés qui permettront, à terme, d’éclairer la décision publique et orienter la planification des actions sociales du gouvernement. De même avec la mise en place prochaine du système biométrique à Djibouti qui prévoit la création d’un registre national centralisé, il est plus que nécessaire de moderniser notre système d’état civil et de le rendre fiable et performant.