Avant de jouer dans la cour des grands, faut-il encore se former. La transmission du savoir est une mission en médecine depuis de nombreuses années à la faculté de médecine de Djibouti. Créée en 2007 à l’initiative de son excellence le président de la république Mr Ismael Omar Guelleh, ici, les jeunes étudiants et les grands médecins de demain ont conscience d’être dans une vraie institution de médecine, dont la plupart sont des femmes (60%). Une faculté qui dispose d’une réputation d’excellence, une institution patrimoniale de notre médecine.

Les études médicales représentent une discipline très large, qui regroupe de nombreuses  spécialités comme la médecine en général, la pharmacie, la santé publique, la biologie, la chirurgie dentiste et l’infirmerie.. etc. .. Il faut savoir que les études sont certes longues mais passionnantes. Elles se font dans de bonnes conditions avec très peu de perturbation, elles sont certes assez stressantes mais procurent beaucoup d’expérience. Pour être admis à la Faculté de Médecine, vous devez disposer d’un baccalauréat scientifique S1 et S2, avoir un bon cumul en Maths, en sciences physique et en sciences de la vie et de la Terre, être âgé d’au moins 20 ans pour la médecine et 22 ans pour les études de la pharmacie et de la chirurgie dentaire. Puis après le passage d’un concours, vous êtes sélectionné par ordre de mérite et pour les repêchés dans la limite de places disponibles.

L’Ecole de médecine est très sélective et rigoureuse pour des élèves qui n’ont jamais connu l’échec au lycée et sont premiers de leur promotion, mais ils connaissent à la faculté tellement de stress et de difficultés si bien que 15% d’entre eux ne sont pas pris. Selon cette étudiante en 1ère année : « J’ai eu mon bac S avec mention bien, et là c’est ma première année de médecine, je suis un peu stressée sur tout ce qu’on a entendu sur la dureté de la médecine mais je suis anxieuse et compte être coute que coute un médecin malgré les pentes que je prendrai parce que j’aime aider les gens ». Quant à Mme Roda B. professeur et responsable pédagogique de la 1ère année des Études de santé, elle nous dit : « Ce sont des études très intéressantes mais la 1ere année s’avère très difficile, aussi difficile qu’une classe préparatoire, il n’y a pas d’encadrement des enseignants et c’est à eux de s’organiser ».

La Faculté de Médecine de l’Université de Djibouti ne forme pas seulement des étudiants au métier de médecin de haut niveau mais les accompagne aussi tout au long de leur parcours professionnel. Elle a pour mission de délivrer un diplôme de Doctorat sanctionnant une formation médicale de 2 ou 3 ans. Les études médicales durent une dizaine d’années. Elles débouchent sur l’obtention du diplôme national de docteur en médecine générale.

Pour ceux qui n’ont pas réussi le concours de médecine, les étudiants ne sortent pas des études médicales sur un échec. On leur propose d’autres choix, d’autres passerelles, soit une réorientation plus adaptée à leurs inspirations professionnelles telle que l’Ecole d’Ingénierie, l’Ecole de Droit..etc. Les études médicales comportent trois cycles dont la durée totale est de 9 à 11 années. Le 1er cycle est constitué par une 1ère année commune aux 5 filières de santé et 2 années pré-cliniques. Le 2ème cycle comporte 3 années cliniques et est réputé pour être une des périodes les plus difficiles dans les études de médecine, surtout la dernière année. Puis il y’a le 3ème cycle qui dure de 3 à 5 ans selon la spécialité choisie. A l’issue de la cinquième année, les étudiants en médecine sont admis à l’internat. Ce dernier cycle de leur formation comprend deux années de stages « stages d’internat » et quatre examens de cliniques. Or, les stages durent quatre mois et s’effectuent dans les spécialités suivantes, lors de leur 1ère année internat, ils entament un stage de médecine, de pédiatrie et de chirurgie et à la 2ème année de leur internat, ils font le stage de gynécologie-obstétrique, stage optionnel et stage de santé communautaire. Il n’y a qu’un seul lieu que les étudiants viennent travailler c’est la bibliothèque médicale, immense de par sa dimension qui regorge plus de 10 000 ouvrages au milieu desquels il faut choisir des livres de médecine et de chirurgie, mais aussi de sciences, de biologie , de pharmacies et d’après Mr Houssein R. conservateur de la bibliothèque de la santé : « C’est un lieu d’accueil où se côtoient étudiants en médecine, en pharmacie et de toutes les disciplines médicales et paramédicales. On y voit aussi tout un public de professionnels en exercice du domaine de la santé tels que Kiné, des cardiologues qui viennent ici pour tenir à jour leur connaissance en médecine ».

Une chose est sûre à la faculté, tous les enseignants sont sûrement des médecins et ils représentent plus de 100 professeurs pour plus de 1500 élèves. Dès la 4e année, les élèves passent la moitié de leur journée à l’hôpital à s’occuper de quelques patients pour mieux approfondir leur domaine de pratique. Pour le docteur Barkadleh spécialiste en anesthésie et formateur à l’hôpital Peltier : « C’est bien qu’ils font des séances pratiques, c’est vrai qu’ au début, ils font des erreurs car le risque zéro n’existe pas en médecine, mais on est à côté d’eux pour les corriger», le fait de travailler en équipe et de communiquer est très important, et le travail sur mannequin est la meilleure formation ».

La faculté de Médecine confectionne aussi un partenariat avec la communauté internationale, une coopération avec au moins 20 universités et institutions internationales dans le domaine de la recherche.

La Faculté des sciences de la santé met chaque année sur le marché de nouveaux docteurs en médecine pour le besoin du pays. L’Etat finance en grande partie le budget de la Faculté pour des étudiants qui visent à être les plus grands médecins de demain.

Saleh Ibrahim Rayaleh