La COP29 vient de s’achever à Bakou, en Azerbaïdjan, laissant dans son sillage un mélange d’espoirs et d’interrogations.

Djibouti, comme tous les pays du monde présents, a une fois de plus affirmé son engagement face à la crise climatique mondiale, par la voix de son ministre de l’Environnement et du Développement durable. Mais derrière les discours et les déclarations de bonne volonté, que faut-il retenir ?

Les impacts du changement climatique sont d’une réalité implacable et Djibouti n’en est pas épargné. Les sécheresses prolongées qui ravagent notre arrière-pays, les vagues de chaleur intenses que nous ressentons de temps à autre en ville sont là pour nous le rappeler. Sans parler de la salinisation des terres agricoles et des risques liés à la montée des eaux, qui témoignent de la vulnérabilité de notre écosystème. Loin d’être de simples aléas naturels, ces phénomènes sont les conséquences directes d’un modèle de développement mondial insoutenable. Et d’une inertie collective face à une urgence qui ne cessait – et ne cesse – de s’aggraver.

Entendons-nous bien : si la planète se trouve dans un si piteux état, elle le doit aux principaux pollueurs que sont les pays industrialisés. L’exploitation effrénée des combustibles fossiles, tels que le charbon et le pétrole, est la cause principale des concentrations de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Cependant, le défi climatique n’est pas qu’une fatalité. C’est une opportunité de repenser nos modèles économiques, de valoriser nos ressources naturelles et de tracer une voie de développement

durable. En cela, Djibouti possède des atouts uniques. Avec son ensoleillement exceptionnel, ses vents constants et son potentiel géothermique, notre pays pourrait devenir un modèle régional en matière d’énergies renouvelables. Mais pour ce faire, il faut plus que des promesses. Il faut des actions concrètes, un cadre politique clair, et surtout une volonté inébranlable.

Investir dans l’adaptation et la résilience est une nécessité immédiate. Il s’agit entre autres de protéger nos communautés les plus vulnérables, de moderniser nos infrastructures pour pouvoir résister aux conditions extrêmes. Il convient également de renforcer la sécurité alimentaire face à des productions agricoles en déclin. Mais s’adapter ne suffit pas. L’engagement dans une transition écologique ambitieuse est impératif, en diversifiant notre économie pour réduire sa dépendance aux ressources limitées et en favorisant des pratiques respectueuses de l’environnement.

Le rôle des citoyens et des entreprises est tout aussi crucial. Chaque geste compte, chaque initiative locale peut avoir un impact global. Mais ce mouvement ne peut naître que dans un cadre où l’éducation environnementale est valorisée, où les politiques incitatives encouragent l’innovation verte, et où la justice climatique est placée au cœur des priorités.

La COP29 a peut-être mis en lumière les défis colossaux que nous partageons avec le reste du monde, mais elle a aussi rappelé que les solutions doivent commencer ici, chez nous, à Djibouti. L’avenir de notre pays, de nos enfants et de notre planète dépend des choix que nous faisons aujourd’hui. Le temps des discours est révolu. Place à l’action.

Le moment est venu de se lever, non comme une victime, mais comme un acteur audacieux du changement.