La salle de conférence du siège de l’Office Djiboutien du Développement de l’Energie Géothermique (ODDEG), sise à Pk 20 sur le long de la RN 1, a abrité dans la matinée du lundi 27 janvier la première réunion du comité de coordination du projet d’exploitation géothermique du site Hanlé-Garabayis, près du lac Abbé, dans la région de Dikhil. Il s’agit pour l’ODDEG, organisateur de cet événement, de présenter les avancées du projet et d’engager les différentes parties prenantes en ce qui concerne la préparation des lieux en vue de débuter les travaux de forages de ces puits de la région de région de Dikhil, en septembre prochain.
La république de Djibouti, ambitionne à utiliser d’ici 2035, à 100% les énergies renouvelables, sur l’ensemble du territoire national. Pour y parvenir, notre gouvernement mise sur l’exploitation de l’énergie géothermique. En effet, situé au point de jonction entre le grand rift Est-africain, celui de la mer Rouge, et celui du golfe d’Aden, le pays possède d’énormes potentiels dans ce secteur. L’exploiter pleinement s’avère donc, la solution idéale.
C’est du moins le sens des nombreux travaux de recherches et de forages de puits que l’Office Djiboutien pour le Développement de l’Energie Géothermique (ODDEG) mène depuis ces dernières années sur plusieurs sites du territoire national.
Après les forages de plusieurs puits autour du Lac Assal suivi de la présentation des études sur des sites sises à Qiqleh dans la région d’Arta, l’ODDEG compte cette fois-ci démarrer avec l’aide du gouvernement japonais, qui finance à 85 % des coûts, un troisième programme de forage, sur le site de Hanle-Garabayis, près du lac Abbé, dans la région de Dikhil.
Pour réaliser convenablement des forages d’essais géothermiques de quelques 2000 m de profondeur, sur deux puits recensés sur ce site, dont les travaux débuteront en septembre 2020, la construction des routes d’accès aux plateformes de forage, l’installation d’un camp de vie et la mise en place d’une ligne d’adduction pour l’approvisionnement en eau, s’avèrent donc nécessaire.
C’est en ce sens que l’ODDEG a organisé le lundi matin un atelier de lancement de toutes les activités préparatoires liées aux programmes de forage de ce site.
L’événement a réuni dans la salle de conférence de son siège sis sur le long de la route nationale n° 1, à PK 20, le conseiller économique du président de la république, Mohamed Sikieh Kayad, le représentant résident du bureau local de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), Toru Togawa, le directeur général de l’ODDEG, Dr Kayad Moussa Ahmed entouré de plusieurs de ses cadres dont le chef de ce projet Abdirazak Omar Moumin, le directeur général du département des énergies et du développement des ressources minières de l’agence JICA, Eiji Wakamatsu, la cheffe de la coopération économique de la chancellerie japonaise de Djibouti, Mme Eriko Kato, le conseiller technique du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Environnement, Abdoulkader Oudoum Abdallah, des scientifiques du CERD, des représentants de la sécurités nationales et de la société civile ainsi qu’une trentaine de cadres de l’entreprise japonaise ‘‘West-Jec’’ en charge de la réalisation de ces travaux de forages.
Il s’agit donc ici pour l’ODDEG, de présenter les avancés du projet, d’engager les différentes parties prenantes et mettre en place un comité de coordination conjoint chargé de coordonner les travaux aussi bien dans la phase préparatoire que lors de la réalisation des forages, d’assure le suivi et de valider les décisions prises.
Lors de la cérémonie de lancement de cet événement, après un mot de bienvenue du directeur général de l’ODDEG Kayad Moussa Ahmed, le représentant résident du bureau local de la JICA, Toru Togawa qui a pris la parole, n’a pas caché la fierté de son agence d’intervenir comme partenaire dans le domaine de l’énergie renouvelable à Djibouti et d’accompagner le gouvernement dans ses initiatives. «Car Djibouti est un pays qui possède un important potentiel de ressources énergétiques renouvelables, non encore pleinement exploitées(…) Nous souhaitons travailler activement avec l’ensemble des acteurs djiboutiens afin de mieux répondre aux priorités politiques définies par le gouvernement dans le cadre de la stratégie de développement durable à l’horizon de 2020 et dans sa vision 2035 d’utilisation d’une énergie 100% renouvelable» a-t-il ajouté.
Pour sa part le directeur général du département des énergies et du développement des ressources minières de l’agence JICA, Eiji Wakamatsu, a après remerciement pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé dans notre pays a rappelé que ce projet émane d’une discussion entre le président de la république Ismail Omar Guelleh et le Premier ministre du Japon Shinzō Abe en mai 2013 lors de la 5e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique.
Selon ce haut responsable de cette agence nipponne de coopération internationale, ce projet a deux objectifs principaux, l’un consiste à effectuer des forages exploratoires et à confirmer les ressources géothermiques et l’autre à développer la capacité de l’ODDEG. M. Wakamatsu a souligné par la suite l’importance de ce projet pour la sécurité énergétique de notre pays.
«Si nous trouvons un potentiel énergétique suffisant, la géothermique peut fournir à Djibouti une électricité verte, bon marché et stable. L’eau chaude provenant des puits peut également être utilisée de différentes manières» a-t-il déclaré en substance.
A noter que le comité de coordination sera composé de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale «JICA» qui finance le projet, de l’Office Djiboutien de Développement de l’Energie Géothermique «ODDEG» qui met en œuvre et cofinance le projet à une hauteur de
15 %, l’Ambassade du Japon et enfin les représentants des consultants de la JICA qui seront chargé d’assister les équipes de l’ODDEG en ce qui concerne le recrutement des compagnies de construction des divers travaux de génie civile, l’obtention du permis environnemental, l’acquisition des équipements, et l’évaluation de la capacité du réservoir.
Rachid Bayleh
ILS ONT DIT…
Dr Kayad Moussa Ahmed
Directeur Général de l’ODDEG
«AUJOURD’HUI, CE SONT DES DJIBOUTIENS FORMÉS AU JAPON QUI MÈNENT TOUS LES TRAVAUX»
«Le projet de Hanlé Garabays est un projet où il est question de forage de 2 puits dont nous devons prouver d’abord l’existence de ressources géothermiques. La réunion d’aujourd’hui est la première étape en ce sens. Car avant même de procéder au forage, il y a tout un travail de préparation du terrain. Il s’agit de préparer le site d’installation d’une foreuse 250 tonnes. Car on ne l’installe que sur un terrain stable, bien nivelé. Il faut également construire une route qui permettra d’acheminer la foreuse jusqu’au puits. D’où l’importance de la réunion d’aujourd’hui qui nous a permis de débuter dès demain les travaux de préparation du terrain. Cela fait depuis 1987, qu’un travail d’une telle ampleur se réalise dans notre pays. Et aujourd’hui, ce sont des djiboutiens formés au Japon qui mènent tous ces travaux. Et ils vont réaliser parallèlement à ce projet celui de Galle Koma où les travaux de préparation ont été finalisés. Pour prendre totalement en main ces travaux, nous avons mis en place un personnel formé par la JICA. Et dans les deux années à venir, nous comptons que des cadres locaux prennent totalement les choses en mains, de la préparation du terrain jusqu’à la manipulation de la foreuse».
Eiji Wakamatsu
Directeur général du département des énergies et du développement des ressources minières de JICA
«AVEC LE SOLIDE PARTENARIAT ENTRE LE JAPON ET DJIBOUTI, JE PENSE QUE NOUS POUVONS RÉUSSIR À TROUVER UN POTENTIEL GÉOTHERMIQUE À HANLÉ»
«Dans le cadre du développement des capacités du personnel qui est également très important, nous avons formé 50 employés de l’ODDEG au Japon. Cela représente environ 80% du personnel de cette institution. Les meilleures et les plus brillantes personnes étudient dans les plus grandes universités géothermiques du Japon pendant 6 mois à 3 ou 5 ans. L’énergie géothermique est stable, bon marché, mais elle comporte de nombreux risques et elle est complexe et difficile. Nous ne pouvons savoir les potentiels existants dans les sous-sols à moins de procéder à des forages. Et avec le solide partenariat entre le Japon et Djibouti et plus particulièrement entre la JICA et l’ODDEG, je pense que nous pouvons réussir à trouver un potentiel géothermique à Hanlé»
PROPOS RECUEILLIS PAR RB