La présence des femmes dans la représentation nationale a soulevé quelques remous sur la scène politique et dans les sphères claniques. Dans une société profondément patriarcale comme la société djiboutienne, un homme est censé représenter le clan. Le principe étant que chaque député représente une circonscription administrative officiellement affichée, mais aussi son clan sans que ce dernier statut ne soit formellement exprimé.

L’avancée la plus significative à laquelle on peut attribuer la politique du quota est ainsi celle d’avoir bousculé les règles tacites qui organisent le consensus clanique à la djiboutienne.

De 2003 à 2007. Conformément à la Stratégie nationale d’intégration de la femme dans le développement (la SNIFD) adopté sous forme d’un texte de loi (loi n°173/AN/02/4ème du 7 juillet 2002), dont les grands axes sont entre autres, l’ élimination des causes profondes des écarts entre les hommes et les femmes dans l’accès aux ressources et leurs contrôles ainsi que l’exercice de leurs droits et obligations et l’habilitation de la femme socialement, économiquement et politiquement pour lui permettre d’être un élément efficace dans la construction de la société et d’en bénéficier en même temps, les réformes et leurs mises en œuvre vont se renforcer à partir de 2003 dans un contexte de stabilité politique retrouvé et économiquement plus favorable. La République de Djibouti se dote d’un nouveau code de la nationalité en 2004 (loi n°79/AN/04/5ème L portant Code de la Nationalité Djiboutienne) qui réforme l’ancien code de la nationalité de 1981.

Ce nouveau code met l’accent sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans le domaine de la nationalité. L’article 2 du code stipule qu’« Est […] Djiboutien l’enfant né, en République de Djibouti ou à l’étranger dont le père ou la mère est djiboutien. »

Si la procédure pour l’obtention de la nationalité djiboutienne peut être perçue comme difficile et longue pour une ou un conjoint étranger qui contracte un mariage avec un ou une Djiboutienne, le code ne fait aucune distinction en fonction du sexe de l’intéressé.

Dans ce même code, le caractère ambitieux de l’article 6 est à souligner puisqu’il accorde la nationalité à «l’enfant né en République de Djibouti dont les parents sont inconnus. »

Par ailleurs, en 2005, Djibouti ratifie Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits de la Femme (Protocole de Maputo). Le protocole de Maputo est un protocole international de l’Union africaine, « amenant les États signataires à garantir les droits des femmes, y compris le droit de participer au processus politique, l’égalité sociale et politique avec les hommes, une autonomie améliorée dans leurs décisions en matière de santé et la fin des mutilations génitales féminines ».

Dans la foulée, la Présidente de l’UNFD, Mme Kadra Mahamoud Haid parraine la conférence régionale pour un consensus politique et religieux sur les MGF, faisant ainsi écho au protocole de Maputo. La politique « tolérance zéro » contre les MGF, initiée en 2004, est renforcée et la reconversion économique des “exciseuses” est accélérée.

Sur le plan politique, Ismaïl Omar Guelleh réélu Président de la République le 8 avril 2005,  nomme deux femmes ministres lors du remaniement ministériel du 22 mai de la même année.

Hawa Ahmed Youssouf est promue au poste de ministre de la Coopération internationale. Le ministère de la Promotion de la femme, de la Famille et des Affaires sociales est attribué à Aïcha Mohamed Robleh, diplômée en droit du travail, également dramaturge et réalisatrice.

La nouvelle ministre de la promotion de la femme, de la famille et des affaires sociales en collaboration avec l’UNFD va orienter sa politique sur l’amélioration de l’éducation des filles et sur le renforcement de  la lutte contre les violences faites aux femmes.

En septembre 2006, est rendu opérationnel, le Centre des femmes de Balbala. C’est un centre équipé (d’un espace salon de coiffure, d’un atelier de couture, d’une salle informatique) dédié à l’éducation des filles et des femmes de Balbala.

Le 8 mars 2007, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme, le Président de la République, en personne, inaugure  dans les locaux de l’UNFD, la Cellule d‘Écoute, d’Information et d’Orientation (CEIO).

Abdallah Hersi