Dès 1999 est crée un Ministère délégué auprès du Premier Ministre chargé de la promotion de la femme, du bien-être familial et des affaires sociales. Mme Hawa Ahmed Youssouf est nommé à la tête de ce nouveau ministère devenant ainsi la première femme ministre de l’histoire de la République de Djibouti.

La création de ce ministère cherche à répondre à un objectif d’efficacité de l’action gouvernementale sur les questions liées aux droits des femmes. Mais également, la présence d’une femme à la tête d’un ministère a pu avoir un impact important sur les mentalités.

Afin de promouvoir une plus grande visibilité du rôle des femmes également dans le processus de développement économique, « le Grand Prix du Chef de l’État pour la promotion de la Femme » est créé en février 2000. Chaque année, le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de la Femme, le prix est décerné à des femmes djiboutiennes, ou à des associations ou ONG, qui se sont distinguées dans un domaine fixé par un jury.

 08 mars 2000

Thème : Femmes agricultrices

Mme Mariam Salem Omar, la première lauréate du Grand Prix du Chef de l’État a reçu de la main du Président de la République un certificat de Mérite, un billet d’avion pour la Mecque et d’un montant de 3 millions de FDJ.

8 mars 2001

Thème : Les sages-femmes

1ere lauréate : Fardoussa Ibrahim Nour (Djibouti)

2e lauréate: Mako Mahamoud Ali (Djibouti)

3e lauréate: Assia Mola Ali (Obock)

Dans la continuité de la politique d’amélioration de la représentation publique et politique des femmes, la loi N°1924/AN/02 4e L du 13 novembre 2002 instaure « un système de quota dans les fonctions électives, et dans l’administration de l’État » (art 1). Dans son article 2, la loi précise que : « lors des élections législatives, les partis politiques présentant des listes de candidats devront faire figurer sur leurs listes une proportion de l’un ou de l’autre sexe équivalente au moins à 10% des sièges à pourvoir. »

Ce système de quota est mis en place en vue de permettre aux femmes de faire leur entrée à l’Assemblée nationale après les élections législatives de 2003.

Si la mesure peut paraître audacieuse, voire courageuse, dans un contexte où le système patriarcal est très enraciné, néanmoins, l’intervention de la loi pour mettre en place un quota tout de même assez faible pourrait traduire, en réalité, la forte persistance de ces résistances.

Abdallah Hersi