
C’était jour d’élection, mardi, aux États-Unis. Au surlendemain du vote, les Américains ne savent toujours pas qui dirigera leur pays pour les quatre prochaines années.
Pour l’emporter, un candidat doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des États.
Alors que le résultat définitif ne devrait pas être connu avant plusieurs jours, une procédure rarissime pourra être déclenchée en cas d’égalité.
Que se passera-t-il si Donald Trump et Joe Biden remportent chacun 269 grands électeurs sur 538 ? Alors que les résultats définitifs sont encore loin d’être connus, l’hypothèse d’une égalité parfaite entre les deux candidats n’est pas à exclure. Un tel cas de figure n’est survenu qu’une seule fois dans l’histoire des États-Unis… en 1800. Et pour trancher, une procédure complexe est mise en place.
La Constitution américaine est en effet très claire : si aucun vainqueur n’est élu par le collège électoral, c’est la Chambre des représentants qui aura la lourde charge de nommer le président. Les démocrates y étant majoritaires, il est tentant de penser que Joe Biden l’emporterait alors aisément. Seulement, chacun des 435 députés ne vote pas individuellement puisque les représentants sont regroupés par État. Chaque État représente un vote et le premier candidat à atteindre 26 voix est élu. À ce jeu-là, c’est donc bien Donald Trump qui serait avantagé, puisque les républicains occupent plus d’États que les démocrates.
Dans l’histoire américaine, l’égalité parfaite entre deux candidats ne s’est produite qu’une fois, en 1800. À cette époque, la Constitution voulait que le président et le vice-président soient élus ensemble : le candidat arrivé en tête devenait président et le second, vice-président. Ainsi, en 1800, Thomas Jefferson et Aaron Burr avaient récolté chacun 73 voix. Il avait alors fallu 36 tours à la Chambre des représentants pour élire le premier. Pour éviter qu’une telle situation se reproduise, le 12e amendement de la Constitution a été créé, afin de distinguer le vote du président de celui du vice-président.
Pas de résultat avant la fin de la semaine ?
Mais avant d’envisager un scénario d’égalité, il faut que les grands électeurs rendent leur verdict. Problème : il pourrait n’être connu que dans plusieurs jours. Au total, huit États n’ont pas encore publié leurs résultats et parmi eux, six swing states, pour 97 grands électeurs. Avec un score de 238 pour Joe Biden et 213 pour Donald Trump, rien n’est donc encore joué. Et d’après la journaliste Saleha Mohsin de Bloomberg News, les résultats de ces États pourraient ne pas être connus avant… la fin de la semaine.