Nous avons interviewé l’initiateur de DERE, M Mahamoud Ahmed qui nous explique comment cette initiative a vu le jour et quels sont ses enjeux.

Pourriez-vous tout d’abord vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, je m’appelle Mahamoud Ahmed, je suis le coordinateur régional de l’ONG URI-Horn of Africa qui est une organisation de promotion de la culture de paix et de dialogue entre les peuples de la Corne de l’Afrique. Je suis également directeur exécutif de l’institut de réflexion DERE dont je suis le fondateur.

Pourriez-vous nous dire  ce que signifie le sigle DERE. Comment cette initiative a germé et quels sont ses objectifs ?

Je voudrais dans un premier temps vous remercier pour m’avoir donné cette opportunité de pouvoir présenter aux lecteurs et lectrices du journal La Nation, DERE qui signifie « Djibouti Espace de Réflexion et d’Echange ».  Il s’agit d’une plate-forme qui a vu le jour en 2018, sous l’appellation de « dialogue intergénérationnel » et qui a pour vocation de promouvoir la culture des débats, l’échange d’idées et de réflexions au sein de la société Djiboutienne. Son objectif consiste donc à favoriser les rencontres et l’échange d’expériences et d’expertises entre les générations, dans des domaines variés, en mettant en avant des idées innovantes et créatives. Comme vous le constatez, DERE a tous les atouts d’un institut de réflexion dont la principale mission consiste à servir d’interface pour les esprits les plus brillants de la société djiboutienne afin de communiquer, de partager leurs idées, leurs savoirs, leurs expériences et leurs expertises avec leurs concitoyens pour favoriser leur épanouissement et contribuer au développement durable du pays.

Est-ce un événement qui se déroule périodiquement ou plutôt en fonction des circonstances ?

Non, le concept DERE n’est pas une initiative qui se limite  à accompagner des événements circonstanciels. C’est plutôt une plate-forme qui comprend plusieurs programmes dont chacun se déroule périodiquement à différents moments de l’année, comme par exemple:

·  DERE talk qui est une rencontre organisée trimestriellement et animée par deux conférenciers (es)   présentant chacun un thème donné.

· DERE-conférence est un événement annuel qui s’étale sur deux jours, avec plusieurs sessions et intervenants (es).

· DERE youth-talk est un espace dédié aux échanges d’expériences et d’expertises qui réunit les jeunes une fois par mois.

Enfin, DERE spécial-talk, qui est un espace biannuel consacré au développement socio-économique et politique régional, dont les intervenants sont essentiellement des hautes personnalités politiques ou économiques. 

Combien de séances avez-vous organisé jusque-là et quels ont été les intervenants ainsi que les thèmes abordés ?

L’institut de réflexion DERE a organisé jusque-là, trois DERE-talk  et une DERE-conférence.

Les étudiants de l’université de Djibouti constituaient la majorité du public, lors de la dernière DERE-TALK. Est-ce qu’on peut en déduire que les jeunes sont les principaux publics visés par votre initiative ?

Je trouve que c’est une bonne chose que les étudiants et étudiantes de l’université de Djibouti aient été attirés par la rencontre du 9 novembre dernier au palais du peuple. Mais ils ne faisaient pas l’exclusivité. Loin de là. Le public était composé des personnes issues de tous les horizons. J’étais particulièrement réjoui de constater la présence massive des passionnés de la culture qui étaient jusqu’à-là absents, lors de deux précédents DERE talk. Dans cet élan, nous espérons que nos concitoyens, quelque soit leurs rangs, viennent encore plus nombreux à cet événement afin de tirer des bénéfices pour leur épanouissement intellectuel mais aussi pour partager des réflexions critiques et constructives sur le devenir de notre nation dans le sens de mieux orienter les actions du développement socio-économique, culturel et politique de Djibouti et voire même de la région de la corne d’Afrique.

Pouvez-vous nous dire quels seront les intervenants de votre prochaine conférence ?

Notre prochaine conférence, du moins de cette année, portera sur l’économie, en particulier sur les infrastructures portuaires et sur les investissements. Nous avons invité des hautes personnalités de la sphère économique du pays pour animer cette conférence. Toutefois, nous espérons que ce sujet sera en mesure d’attirer davantage des Djiboutiens et Djiboutiennes, comme ce fut le cas lors de la conférence sur la culture du 09 novembre dernier.

Pour finir, avez-vous un message à adresser aux lecteurs pour les encourager à participer aux conférences  de DERE ?

J’invite tous les Djiboutiens et Djiboutiennes à venir à l’espace DERE afin de bénéficier gratuitement des idées, des savoirs, des expériences et des expertises qui y sont échangés et partagés. Cette plateforme constitue une occasion inouïe pour ceux qui veulent apprendre, se former et partager leurs visions sur des questions diverses. 

J’adresse une invitation particulière aux femmes et aux hommes de culture, aux experts, aux enseignants (es) chercheurs de l’université de Djibouti, aux hommes d’affaires afin qu’ils puissent contribuer à l’édification d’une nation engagée et résolument tournée vers le développement durable et surtout à faire émerger des citoyens éveillés, conscients des enjeux du monde d’aujourd’hui.

Propos recueillis par HA