Dans le cadre de notre Dossier du Jeudi, dont le sujet est cette semaine le Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat, la Directrice Générale de cette institution d’intérêt social, Mme Oubah Ahmed Malow, a bien voulu nous accorder un court entretien pour répondre aux questions que nous publions ici, dans leur intégralité.

Entretien réalisé par : A.A.-MAHE

La Nation : Voilà bientôt trois ans et six mois qu’existe ce Centre de Leadership et d’Entreprenariat que vous  dirigez. Dans un pays comme le nôtre, est-ce que vous croyez qu’une telle institution peut concrètement, apporter un souffle nouveau à la création d’entreprise ?

Mme Oubah Ahmed Malow : Non seulement je le crois mais, j’en suis convaincue. Tout pays soucieux de son développement économique et social a besoin d’avoir sous la main un outil dédié exclusivement à promouvoir la création d’entreprise auprès des jeunes. En décidant de mettre en place le CLE, l’Etat, sous la houlette du Président de la République, a clairement affiché sa volonté de réduire le chômage et de lutter contre la pauvreté. Le pays possède beaucoup d’opportunités. La jeunesse, qui représente environ 60% de la population, fait parti de ses richesses et elle est de plus en plus éduquée.  Chaque année, cette jeunesse atterrie sur le marché du travail. Grossissant ainsi le volume  du taux de chômage car, l’offre est largement inférieure à la demande. C’est la raison pour laquelle, l’Etat a déployé depuis 2001, un vaste programme de développement de ses infrastructures économiques et qu’il continu d’engager de gros investissements. Mais, il ne pourra à lui seul, satisfaire toutes les demandes d’emploi. Il s’est donc avéré indispensable de créer une institution chargée de promouvoir  la création d’entreprise auprès des jeunes.

Nous savons tous que le chômage est un fléau sans solution dont, même les pays les plus développés sont incapables de réduire. Quelle a été la stratégie adoptée pour espérer réussir cette noble mais, difficile mission?                                                                       

Tout d’abord, il faut savoir qu’aucun peuple n’est démuni ni d’idée, ni d’ambition, ni de créativité. Et souvent, une seule étincelle peut suffire à déclencher la créativité souhaitée. Pour obtenir cette étincelle, Il a fallu que l’Etat mette en place l’indispensable outil déclencheur et lui donne les moyens structurels et financiers pour  assurer ses missions. Et, grâce à Dieu, ce fut chose faite avec la naissance du Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat. Travaillant sur un cahier des charges précis, le Centre a ensuite mis sur pied un plan d’action et des programmes d’exécution permettant d’attendre ses différents objectifs. Le but étant d’inciter les jeunes à la créativité.

De qu’elle manière ?                                                                                                                     

En lançant d’abord, des campagnes de sensibilisation qui vont déclencher l’effet recherché, à travers tout le pays, et faciliter l’afflue des porteurs d’idée.

Une fois sélectionnées, ces idées deviennent très vite de sérieux projets qui vont permettre à leurs porteurs de bénéficier d’une formation dispensant la méthodologie de montage des projets et la manière de les exposer devant un jury. Une fois ce dernier examen de passage réussi, commence la création officielle de l’entreprise et son financement.

Certaines entreprises sont incubées au CLE et d’autres travaillent sur leurs lieux d’exploitation. Quelle qu’elles soient, ces entreprises bénéficient d’un accompagnement et suivent une procédure de gestion administrative et comptable précise permettant de garantir le fonctionnement des activités et leur développement.

Quel bilan tirez de cette période très courte mais, significative statistiquement ?

Avant de répondre à cette question, il faut savoir également que le CLE, en offrant un espace d’apprentissage à l’usage des nouvelles technologies et de conception de projet innovant. Des jeune et des moins jeunes suivent des formations et réussissent à créer des systèmes informatiques et des applications techniquement fiables voir, des réalisations d’objets en 2D ou 3D. Nos jeunes ont gagnés des prix à l’échelle continentale dont les détails doivent figurer dans ce dossier.

Des entreprises nées au centre, ont créé des produits commercialisables d’excellente qualité tels que du thé en sachet, de l’huile cosmétique etc… D’autres ont réussi à finaliser des plateformes proposant des services utiles. Je ne pourrai pas tous les citer mais, des projets de tricycles pour le transport, des buvettes, des points de distribution de produits alimentaires, des salons de coiffure etc…, ont vu le jour grâce aux programmes d’aide à la création d’entreprise.

Beaucoup de secteurs artisanaux touchés par le confinement du COVID-19 ont été soutenus. Le bilan global de ces trois années est donc très encourageant. Je profite de l’opportunité pour remercier tous les responsables de la Banque Mondiale qui nous apporte, année après année, l’indispensable soutien dont les projets ont besoin. Et, je ne pourrai oublier tous les hauts responsables du pays, à la tête desquels le Président de la République, SEM Ismaïl Omar Guelleh, pour le soutien indéfectible qu’ils apportent au Centre.