Issu de la diaspora djiboutienne, Mohamed Moussa appartient à ces jeunes qui ont le cœur sur la main. Installé en France, dans la région de la Loire Atlantique ou il travaille, ce jeune homme s’est engagé en 2017, par le truchement des réseaux sociaux, à une action à but non lucrative. Féru de principes d’entraide et de solidarité, il a fait sien le choix de venir en aide à ses compatriotes les plus démunis, notamment aux plus jeunes.
La Nation : Pouvez-vous en dire plus sur cette initiative qui vous tient à cœur ?
Mohamed Moussa : En effet, c’est en 2017, alors que j’étais étudiant en droit et économie de gestion à l’université d’Angers, que l’idée d’entreprendre ce projet m’est venue en tête. Avant de me lancer, je me suis d’abord concerté avec les étudiants de mon université pour voir comment ils allaient réagir. Ceux-ci ont accueilli l’idée à bras ouverts et se sont engagés à prendre leur part de responsabilité quant à la réussite de cette œuvre qui n’était qu’au départ une idée abstraite. Une idée qui deviendra par la suite et surtout grâce à notre diaspora, une œuvre caritative.
En effet, c’est en découvrant la chaîne de solidarités des autres communautés africaines installées en France envers leurs siens restés au pays, que je me suis engagé à mon tour de mettre en place un projet similaire pour soutenir les plus nécessiteux de mon pays d’origine.
Êtes-vous seul ou avez-vous d’autres collaborateurs pour mener à bien cette œuvre caritative ?
Pour vous dire la vérité, entreprendre une œuvre caritative ne peut se faire seul. De fait, si ce projet a pu voir le jour, c’est en effet grâce à l’appui constant de mes amis et l’ensemble des personnes qui m’ont, dès l’entame, apporté assistance afin que je puisse mener à bien cette œuvre et surtout renouveler l’action chaque année.
Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur les réalisations que vous avez effectuées depuis le lancement de ce projet?
En effet, c’est à travers la mise en place d’une cagnotte en ligne sur Instagrams, que tout a démarré. Avec la conception bien sûr d’une petite vidéo destinée à récolter de l’argent auprès de la diaspora djiboutienne.Pour mieux identifier les plus nécessiteux de nos concitoyens sur l’ensemble du territoire national et la distribution par la suite des dons, moi et mes amis collaborent en effet avec des tissus associatifs locaux qui nous sert de relai, notamment les associations ‘‘Barkat-charity’’ et ‘‘ADEP’’ pour l’accomplissement de ces diverses activités.
Une fois réceptionnée la somme de la cagnotte, ces deux associations djiboutiennes entrent en jeu pour l’achat et la distribution d’habits notamment dans les jours de fête de l’Aïd.
Si nous avons pu concrétiser ce projet, c’est grâce au soutien des bénévoles, élus et donateurs que nous parvenons chaque année, l’approche des fêtes musulmanes pour adoucir les cœurs des enfants et venir en aide aux parents en situation de précarité. Cela fait presque six ans que nous apportons notre maigre contribution à nos concitoyens.
Un dernier mot ?
Lancer une œuvre caritative n’est pas une chose aisée, les difficultés que nous avons rencontrées en cours de route ont été certainement grandes. Mais toutes ces difficultés ne font pas long feu face au sourire d’un jeune que tu as aidé et cela nous permet de renouveler l’action chaque année.
L’important est qu’il faut toujours garder le cap et ne surtout pas avoir l’esprit qui s’étiole. Il faut persévérer et comprendre que chaque embûche, chaque obstacle demeure une leçon de vie.
Je crois qu’il est grand temps pour nous de passer à une étape beaucoup plus importante en termes d’impact. Je crois que dans la vie, il y a des expériences qui vous marquent et changent à jamais vos perceptions. Il suffit que vous soyez témoin d’une bonne action pour prendre un chemin différent de celui auquel vous auriez imaginé. Pour mon cas, l’exemple des chaînes de solidarité des communautés des pays africains fut le déclic qui a mis en branle cette initiative.
Propos recueillis par Sadik Ahmed Daher