Dans ce retour sur événement, nous reproduisons dans nos colonnes, cette fois-ci in extenso, le vibrant discours du président de la République et président en exercice de l’IGAD, Ismaïl Omar Guelleh, prononcé le 16 juillet dernier à la tribune de la 5ème Réunion de coordination semestrielle de l’Union africaine qui s’est tenue à Nairobi, la capitale du Kenya.

((Les foyers de tensions, qu’ils soient inter ou intra états, injectent instabilité et division et entravent notre marche vers le progrès. La dynamique conduisant à une paix durable dans la sous-région ne peut venir que des décideurs et des peuples eux-mêmes. C’est pourquoi, je souhaiterai d’emblée exprimer ma profonde reconnaissance pour le rôle vital que jouent d’éminents dirigeants africains dans le règlement des différents conflits dans notre continent.

Garantir la réalisation d’une paix, d’une stabilité et d’un développement durables en Éthiopie

Je tiens, en particulier, à saluer le leadership de S.E. Uhuru Kenyatta, ancien président de la République du Kenya, de S.E. PhumzileMlambo-Ngcuka, ancien président de la République d’Afrique du Sud, et de S.E. Workneh Gebeyehu, secrétaire exécutif de l’IGAD. Le 2 novembre 2022, à Pretoria, les négociations menées par ces éminents leaders ont abouti à la signature de l’accord de cessation des hostilités entre le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré. Je voudrais,à ce stade, exprimer notre gratitude  au Président de la Commission de l’Union africaine, S.E Moussa Faki, et à S.E. Olusegun Obasanjo pour leur engagement et dévouement.

Le rôle de l’Union africaine comme facilitateur dans ce processus a été déterminant. Nous saluons aussi l’appui du gouvernement des États-Unis, dont la contribution a été cruciale pour faire progresser le processus de paix. Par ailleurs, je tiens à exprimer notre sincère gratitude à la République du Kenya pour avoir accueilli la réunion de suivi entre les hauts commandants du gouvernement de la République fédérale démocratique d’Éthiopie et du Front de libération du peuple du Tigré. En tant que président de l’IGAD, je vous assure de notre engagement inébranlable à mettre pleinement en œuvre les dispositions de l’Accord de Pretoria. L’IGAD, en collaboration avec toutes les parties prenantes, continuera à soutenir et à suivre le processus de mise en œuvre, afin de garantir la réalisation d’une paix, d’une stabilité et d’un développement durables en Éthiopie.

Harmoniser les efforts et trouver une solution pacifique et rapide à la crise soudanaise

C’est dans ce même esprit, et parce que nous sommes profondément préoccupés par l’escalade de la crise en cours au Soudan, que le 14ème Sommet ordinaire de l’IGAD, qui s’est tenu à Djibouti le mois dernier, a mis en place un groupe de pays du quartet et adopté une feuille de route pour la résolution du conflit. Le groupe du quartet s’est réuni à Addis-Abeba la semaine dernière afin de discuter en profondeur de la situation au Soudan ainsi que de la mise en œuvre de la feuille de route. Comme toujours, l’étroite collaboration avec l‘UA a été déterminante pour harmoniser les efforts et trouver une solution pacifique et rapide à la crise soudanaise et nous continuerons à œuvrer dans ce sens.

Soutenir la Stratégie Nationale de Stabilisation, un processus qui sert de base à une transition réussie et à une paix durable en Somalie

Après des années de tragédies et de chaos, la Somalie est sur la bonne voie. En effet, nous saluons la Stratégie Nationale de Stabilisation qui donne un nouvel élan aux efforts visant à rétablir l’autorité de l’Etat et appelons la communauté internationale à soutenir ce processus géré et dirigé par les Somaliens et qui sert de base à une transition réussie et à une paix durable en Somalie.

En outre, je profite de cette occasion, pour féliciter le Président Hassan Cheikh Mahmoud pour sa récente initiative de mettre en place un cadre légal pour les parties. En effet, la réunion de concertation de deux jours entre le gouvernement fédéral et les anciens politiciens a été la première dans son genre et est une avancée politique historique.  Toutes ces avancées sont été rendues possibles grâce à l’effort et à l’engagement collectifs des autorités somaliennes, de l’Union Africaine à travers le soutien apporté par l’AMISOM, et maintenant l’ATMIS, ainsi que par les partenaires internationaux.

Le Fonds de la paix de l’UA doit être sollicité. Toutefois, ne l’oublions pas, l’Atmis est une mission de deux ans avec une fenêtre étroite pour terminer notre travail mais nous continuons à lutterafin de sécuriser le financement nécessaire. Ce déficit financier, s’il n’est pas traité de manière adéquate, pourrait gravement limiter sa capacité à s’acquitter de sa mission et à établir un retrait  coordonné d’ici fin 2024. Le Fonds de la paix de l’UA doit être sollicité pour combler ce déficit tout en continuant à faire le plaidoyer auprès de nos partenaires traditionnels. Nous saluons, par ailleurs, les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’accord revitalisé (R-ARCSS) et félicitions particulièrement l’engagement de notre frère  S.E.M le Président la République Salva Kiir Mayardit pour mener à bon port la période de transition en vue de la tenue des élections en décembre 2024.

Enfin, je tiens à souligner que le retour de l’État d’Érythrée au sein de l’IGAD marque une étape importante.

J’aimerais conclure mon propos sur une note d’espoir car nous croyons fermement qu’ensemble, nous pouvons réaliser pour nos peuples un avenir où règnent la paix et la prospérité. ))