L’Agence nationale des personnes handicapées (ANPH), en collaboration avec l’Institut National de la Statistique de Djibouti (INSD), a réuni mercredi dernier au palais du peuple le comité de pilotage de l’enquête nationale sur les personnes handicapées. Lors de cette rencontre, les membres du comité ont validé le questionnaire de cette étude qui permettra à l’agence des personnes à besoins spéciaux de Djibouti de mesurer le degré de prévalence du handicap à l’échelle nationale et régionale. Elle vise notamment à identifier la situation sociale et le cadre de vie des personnes à besoins spéciaux sur le territoire national.

Longtemps marginalisés, les Djiboutiens vivant avec un handicap sont considérés depuis ces dernières années comme des citoyens à part entière. En effet, depuis la ratification en janvier 2010 de la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, il a été créée à Djibouti en juin 2018 une agence en charge de promouvoir la participation, l’intégration et l’égalité des chances des personnes handicapées dans tous les domaines de la vie sociale. Pour concrétiser ses ambitions et mieux comprendre les obstacles environnementaux qui peuvent affecter la pleine intégration sociale des personnes à besoins spéciaux de notre pays, il s’avère nécessaire à cette organisation dénommée Agence nationale des personnes handicapées ou ANPH de mener une enquête qui lui permettrait d’avoir une base de données fiables sur le nombre et les situations socio-économiques des citoyens handicapés.

En collaboration avec l’Institut National de la Statistique de Djibouti (INSD), l’ANPH a réuni donc le mercredi 30 octobre dernier au palais du peuple, le comité de pilotage de cette enquête pour valider le questionnaire de cette étude.

La ministre des affaires sociales et des solidarités, Mouna Osman Aden, le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, chargé de l’Industrie (MEFI), Abdourazak Ahmed Idriss, le directeur général de l’ANPH Doualeh Saïd Mahamoud, son homologue de l’INSD, Idriss Ali Sultan, le président de la commission des droits de l’Homme, Saleban Omar Oudine accompagné des son secrétaire général Djibril Osman Houffaneh, ont assisté aux débats.

Ainsi, les représentants de plusieurs ministères sectoriels (affaires sociales et solidarités, décentralisation, affaires étrangères et coopération internationale, de la femme et de la famille, etc.), des responsables de l’union nationale des femmes djiboutiennes (UNFD) et de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), des porte-voix du réseau national des personnes handicapées et des officiels issus des rangs respectifs de différentes agences onusiennes opérationnelles au pays comme le  PNUD, l’UNHCR, et le PAM, qui constituent le comité de pilotage de cette enquête nationale, ont durant cette journée discuté pour adopter un questionnaire élaboré par le Groupe de Washington sur les statistiques des incapacités.

A travers cette étude, l’ANPH cherche à suivre le bien-être des personnes handicapées de notre pays en leurs attribuant des carte de reconnaissance portant le degré de leurs invalidités.

Lors de la cérémonie inaugurale, le directeur général qui s’est exprimé le premier, a indiqué que les finalités de cette rencontre serviront de base pour rédiger un manuel de formation destiné aux agents de collecte des données sur les statistiques relatives aux personnes handicapées.

«Dans le contexte de manque de données spécifiques sur les personnes handicapées et les handicaps, cette enquête permettra de disposer d’une base solide de données de référence et comparable tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale» a-t-il ajouté.

Pour le directeur général de l’ANPH qui l’a suivi, cette étude permettra à son agence de connaitre les besoins spécifiques des personnes handicapées pour mieux cibler les aides et les plaidoyers. Doualeh Saïd Mahamoud a profité de cette occasion pour lancer un appel à la population. «J’exhorte les membres de la communauté à accueillir les agents qui mènent cette enquête et à bien répondre à leurs questions»  a-t-il dit.

Pour clore son intervention, le directeur général de l’ANPH,  Doualeh Saïd Mahamoud, a remercié le ministère des affaires sociales et de la solidarité, le PNUD et le système des nations Unies pour le financement de ce projet.  

Quant à la ministre des affaires sociales et de la solidarité, elle a souligné l’importance de la problématique de l’handicap au gouvernement : «Elle est au cœur de nos priorités», a déclaré Mme Mouna Osman Aden.

«L’ambition du gouvernement, à travers cette enquête, c’est de recenser les situations difficiles et anticiper les solutions d’accompagnement, de proposer des parcours et des soins adaptées, pour que les personnes handicapées ne soient pas contraints de rester au bord du chemin, en un mot de simplifier le quotidien de cette catégorie de population»,a-t-elle lancé à l’endroit de ses interlocuteurs.

La responsable de la communication et de la coopération de l’ANPH, Mouna Aboubaker Sadik, et le démographe de l’INSD Fouad Hoch Souldan, ont successivement pris le  micro pour présenter la méthodologie, le calendrier et le questionnaire du Groupe Washington avec laquelle cette enquête sera menée.

Rachid Bayleh

Ils ont dit.

Doualeh Saïd Mahamoud, directeur général de l’ANPH :- «C’est un programme dont la réalisation nous a pris beaucoup de notre temps. Pour ce faire, nous avons choisi le modèle du Groupe Washington, qui est réellement destiné aux personnes ayant des besoins spéciaux. Cela nous permet de connaitre les besoins spécifiques des personnes handicapées. Cette enquête déterminera aussi le degré de leurs invalidités. C’est donc un grand jour pour la communauté des personnes à besoins spéciaux de Djibouti et une fierté pour notre agence et pour moi-même, car cette enquête nous permettra de concrétiser les efforts de notre président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, pour que les toutes personnes à besoins spéciaux   vivant sur l’ensemble du territoire national puissent jouir des mêmes droits que les autres citoyens du pays».

Idriss Ali Sultan, directeur général de l’INSD :- «L’enquête permettra d’améliorer la situation socioéconomique des personnes handicapées en orientant les politiques de développement et en favorisant la recherche de solutions durables et pérennes aux problèmes qui se posent aux personnes handicapées qui, ne l’oublions pas, sont des personnes parmi les plus vulnérables et parfois les plus exclues au sein de la population. La nécessité de disposer de données sur les personnes handicapées se justifie par la volonté du gouvernement à reconnaitre les droits des personnes à besoin spéciaux à Djibouti ainsi que la mise en œuvre d’une nouvelle politique et stratégie nationale de protection sociale 2018-2022. A cet effet, l’INSD dispose d’une expérience significative dans des domaines très variés à savoir la collecte des données sur les personnes en situation de handicap. L’INSD a auparavant fait des enquêtes auprès des ménages et n’a jamais cessé de collecter des informations sur les personnes handicapées en intégrant des modules sur le handicap depuis le dernier recensement général de la population et de l’habitat en 2009 jusqu’à nos jours».

Mouna Osman Aden, ministre des Affaires sociales et des solidarités :- «Comme vous le savez le Ministère des Affaires Sociales et des Solidarités, en collaboration avec le Secrétariat d’Etat à la Décentralisation l’Institut National de la Statistique de Djibouti a réalisé en décembre 2017 un dénombrement pour dresser le profil et le nombre des personnes handicapées vivant sur l’ensemble du territoire national. Le résultat de ce dénombrement nous a permis de palier le manque de données fiables et de définir des politiques ciblées pertinentes, de faire un plaidoyer afin de mobiliser les fonds nécessaires pour réaliser d’études complémentaires notamment une enquête sur la sévérité de l’handicap pour connaitre le degré de l’handicap, dans la mesure où l’absence d’analyses approfondies basées sur les innovations technologiques et scientifiques n’ont pas été suffisamment utilisées. Par conséquent l’enquête qui démarre aujourd’hui s’inscrit dans continuité des actions entreprises, et vise à renforcer la collecte, la disponibilité et l’analyse des données sur l’handicap, (…) en tenant compte de plusieurs dimensions : des incapacités physiques mais aussi des facteurs environnementaux qui constituent des barrières pour l’épanouissement et l’insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées».