![En marge du Forum économique « Russie-Afrique»](https://www.lanation.dj/wp-content/uploads/2019/11/En-marge-du-Forum-économique-«-Russie-Afrique»--696x338.jpg)
Le président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi a pris part le 23 octobre dernier, à un panel de haut niveau, organisé, en partenariat avec la société de « Chemins de fer de Russie », en marge du premier forum économique « Russie-Afrique » qui s’est tenu à Sotchi du 23 au 24 octobre 2019. Les panelistes ont eu un débat sur le thème « Les infrastructures de transport sur le continent africain et les perspectives de mise en œuvre de projets communs ». Le secteur du transport a d’énormes potentialités en Afrique. Son développement permettrait de stimuler la croissance, d’attirer plus d’investissement direct étranger et ainsi améliorer la qualité de vie des populations.
C’est dans ce cadre qu’une session d’échange et de débat fut organisée sur la question de transport en Afrique et les voies de mieux libérer son potentiel. A noter qu’une estimation de la Banque Africaine de développement fait état d’un gap d’investissement annuel de plus de 107 milliards de dollars américains dans le secteur d’infrastructure en Afrique.
Placé sous le thème «Les infrastructures de transport sur le continent africain et les perspectives de mise en œuvre de projets communs», l’événement a réuni le président de l’Autorité des Ports et des Zones franches de la République de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi, la commissaire pour les infrastructures et l’énergie de l’UA, l’Egyptienne Amani Abou-Zeid, le directeur général de TMH International, Martin Vaujour, le conseiller du président de la République de Sierra Leone, John Edward Tambi, le directeur général pour la stratégie transfrontières (Transnet), Petrus Fusi, et des centaines de personnalités dont des journalistes, d’hommes d’affaires et investisseurs russes.
Dans son intervention, le président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi, a indiqué que le continent africain est au centre du monde. « L’Europe au Nord, l’Asie à l’Est, les USA à l’Ouest donc toute infrastructure que nous construisons en Afrique, va servir de pont terrestre pour le commerce mondial » a-t-il ajouté. « En 4 ans nous avons construit 4 ports et une zone franche à Djibouti, et avons mis en service le premier train électrique en Afrique.’’ Ceci indique la seconde fois que Djibouti marque une étape importante dans l’histoire des Chemins de fer en Afrique avec l’un des premiers chemins de fer, sur le continent, construit dans les années 1897 à 1917. ‘’ 20 ans à construire et à nouveau, nous avons marqué l’histoire avec le premier chemin de fer totalement électrifié reliant Djibouti à la capitale éthiopienne, Addis-Abeba » a ainsi déclaré M. Hadi.
Au cours de ce panel, le président de l’APZFD a également mis l’accent sur les questions relatives au financement et de la dette.
« En 2018, la valeur totale des marchandises qui ont transité par nos ports s’élève à 51 Milliards de dollars. Si, nous connectons plus de pays du continent, on peut multiplier ce chiffre par 3. Ce qui veut dire 153 Milliards et pouvant atteindre 1.5 Trillion», a-t-il affirmé. A l’entendre, créer une connexion entre les pays du continent pour relier la Mer Rouge à l’Océan Atlantique en transport des marchandises est l’ambition de Djibouti pour répondre aux exigences du commerce international.
« Sur 47 pays enclavés dans le monde, 17 se trouvent sur notre continent de l’Egypte à l’Afrique du Sud, à l’Est, nous n’avons que 9 pays côtiers. Si nous reculons et essayons d’analyser les différentes façades maritimes de l’Afrique. Sur la côte ouest, 21 pays côtiers avec 41 ports, tandis que sur la côte est, nous n’avons que 9 pays côtiers avec seulement 21 ports. La partie orientale du continent est également bénie d’avoir le plus grand bloc commercial du continent (COMESA), composé de 21 pays membres et de plus de 500 millions d’habitants » a-t-il souligné en substance. Doter le continent des infrastructures de transports adéquates et surtout des voies ferrées offrirait une alternative viable à la navigation maritime pour les marchandises. Car actuellement, tous les produits industriels et la plupart des produits agricoles sont envoyés dans de grands conteneurs qui sont chargés sur des camions pour de longs voyages à l’intérieur des pays.
A l’issue de ce panel, le président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi a, lors d’une interview qu’il a accordée à la chaine audiovisuelle britannique (BBC), déclaré que notre pays ambitionne de devenir la porte d’entrée des pays de la région et ainsi servir le continent dans son ensemble.
Rachid Bayleh