L’association des jeunes du Château d’Eau d’Ali Sabieh a été le premier lauréat du Grand prix du Chef de l’Etat, à l’occasion de la journée nationale et africaine de la jeunesse, célébrée jeudi dernier. Nous avons rencontré son président, Souleiman Elmi Kayad, qui nous a donné les clés du succès de sa structure associative. Entretien…

Félicitations pour votre succès au grand prix du chef de l’Etat ! Quelles sont les clés de votre belle victoire ?

Souleiman Elmi Kayad : Merci beaucoup, je pense que  c’est une victoire collective pour la jeunesse d’Ali Sabieh et par delà la jeunesse djiboutienne qui est toujours unie dans la solidarité et l’entraide. Permettez-moi d’abord de présenter mes condoléances et mes pensées à toutes les victimes des terribles inondations qui ont touché notre pays et en particulier la capitale Djibouti. Mon association est justement fondée sur des valeurs comme la solidarité et l’entraide. Notre association qui regroupe les jeunes du Quartier du Château d’Eau d’Ali Sabieh a été fondée il y a plus de vingt ans.

L’ACJD a été créée en 1994 et elle compte près de 50 membres actifs et 6 partenaires de bienfaisance. Nos membres sont engagés à promouvoir le bien-être, le vivre-ensemble, la solidarité et l’entraide au sein du Quartier Château d’Eau d’Ali Sabieh. Les pères fondateurs de l’ACJD visaient justement à promouvoir des valeurs telles que la fraternité, le vivre ensemble et la cohésion nationale.

A cet égard, j’aimerais rendre hommage à M. Houssein Hassan Darar, actuel secrétaire exécutif de l’ONARS, qui a fondé l’ACJD et qui en est aussi le président d’honneur. Depuis toujours, nous sommes très actifs et nous organisons des actions de bienfaisance et de solidarité. Cette année, le  concours du Grand Prix du Chef de l’Etat avait pour thème « La Jeunesse au Service de la Nation dans l’accompagnement des groupes vulnérables ». C’est un thème qui est fondamentalement inscrit dans l’ADN de l’ACJD. Et nous sommes fiers que le Jury du concours ait vraiment reconnu notre action à sa juste valeur.   

Plus généralement, dans quels domaines votre association intervient-elle ?

Nous intervenons dans un spectre très large de domaines qui vont du développement éducatif, aux sports en passant par la protection de l’environnement. Nous sommes très engagés aussi dans le domaine de la solidarité et l’entraide car nous assistons les foyers les plus démunis. Ainsi, nous organisons régulièrement des actions de distribution alimentaire pour les personnes pauvres et sans ressources, nous assurons également la distribution des vêtements neufs de l’Aïd pour les enfants pauvres, etc. Nous  couvrons également les frais de deuils et assurons l’accompagnement des familles qui sont frappées par les deuils voire d’autres malheurs de la vie. Nous organisons également des tournois sportifs pour rapprocher les jeunes et les tenir éloignés des fléaux des produits stupéfiants.

Vos interventions s’appuient sur le bénévolat ou vous faites plutôt appel à des partenaires ?

Un peu des deux mais ce sont d’abord nos membres qui sont des bénévoles dévoués à la cause humaine. Nous mettons en œuvre des moyens mis en commun grâce au dévouement et à la générosité de nos membres d’abord. Nous comptons plus sur nos ressources propres que sur les partenaires dont les apports sont tout de même précieux, et nous les en remercions. Vous savez, nos membres actifs cotisent mensuellement qu’ils aient un revenu ou pas. C’est donc une vocation qui motive et meut chacun de nos membres. 

Parlez nous de vous, et de votre propre vocation…

Je suis un natif Assajog qui a toujours été actif dans le milieu associatif. Je titulaire d’une Licence en Transport et Logistique et je suis marié et père de deux enfants. Je suis également le fondateur et directeur de l’Ecole Espoir qui brillait dans l’enseignement privé dans la banlieue de Balbala de 1998 à 2012. J’ai été le président fondateur de l’Association Djiboutienne de l’Enseignement Privé que j’ai dirigé pendant 10 années de 2001 à 2012.

J’ai eu la chance de participer en 2007 à un séminaire sur la gestion et l’animation des Associations au CIEP de Paris (Centre International des Etudes Pédagogiques). En aout 2018, l’ensemble des jeunes du quartier du Château d’Eau d’Ali Sabieh m’ont chargé de redynamiser  l’AJCD. Je suis très fier des résultats qui sont vite arrivés avec ce Premier Prix du Concours du Chef de l’Etat pour cette année.

Propos recueillis par MAS