A l’issue de l’atelier de validation de la stratégie nationale de l’éducation préscolaire, nous avons rencontré l’inspectrice de l’Education nationale et conseillère technique au MENFOP, Madina Mohamed Robleh, pour nous éclairer sur ce vaste chantier de la petite enfance et l’éducation préscolaire. Entretien…

« Garantir l’éducation préscolaire universelle »

L’atelier de validation de la SNEP vient de s’achever. Quelles sont les principales recommandations qui ont été formulées et validées par le MENFOP ?

J’aimerai rappeler d’abord que le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle s’est engagé dans la promotion d’une éducation préscolaire des enfants de 4 à 5 ans depuis les états généraux de l’éducation de décembre 2009. Toutefois, même si cette option restait facultative, des expériences pilotes des classes préscolaires ont été mises en œuvre quelques années après dans des milieux dits défavorisés comme les zones de Balbala et les zones rurales. Ceci dans le but qui est de renforcer l’accès, l’équité et la qualité, les principes sur lesquelles se fondait la réforme de l’éducation pour l’avènement d’une Ecole Djiboutienne. Rappelons aussi que la préscolarisation favorise l’accroissement de taux de scolarisation mais améliore aussi la qualité des apprentissages ultérieurs. De ce fait, l’impact positif de l’enseignement préscolaire est démontré au niveau international par  l’avènement de l’objectif de développement durable (ODD4 – Education 2030) qui préconise de garantir le développement de la petite enfance et  l’éducation préscolaire universelle.

La SNEP met en lumière trois engagements essentiels  en vue d’être en accord aussi bien avec les priorités du MENFOP qu’avec l’ODD. Dans un premier temps, l’étude de l’expert démontrant à partir d’un diagnostic de la disparité des structures de l’éducation préscolaire existant aussi bien au niveau des infrastructures qu’au niveau des contenus d’enseignement, il a été convenu d’harmoniser le secteur préscolaire par la définition d’un cadre normatif (textes réglementaires) en collaboration avec les départements intervenants dans ce type d’éducation, à savoir le MFF et le MCMBW.

En second lieu, il sera certes nécessaire de se donner les moyens d’atteindre l’objectif, ambitieux mais faisable, de la généralisation de la préscolarisation progressive des enfants de 5 ans d’ici 2025. Enfin, le développement d’un curriculum national mise en œuvre dans toutes les structures ayant en charge l’éducation préscolaire, sachant que les contenus d’enseignement ainsi que les outils didactiques proposés à des jeunes enfants sont spécifiques.

Quelles seront les prochaines étapes dans la mise en œuvre de la SNEP ?

Les prochaines étapes sont capitales. Il s’agira surtout d’élaborer les textes juridiques tels que les décrets et arrêtés qui permettront de mieux réglementer le secteur d’éducation préscolaire.

Quels acteurs et quels partenaires interviendront dans la mise en œuvre de la SNEP ?

Même s’il est indéniable que le leadership de la préscolarisation revient au MENFOP (privé et public), le Ministère de la Femme et de la Famille a déjà été pionnier dans la prise en charge des jeunes enfants à travers la mise en place des crèches et garderies communautaires. Par ailleurs, les écoles coraniques permettent aussi à des nombreuses familles de trouver le moyen d’apporter le minimum d’éducation religieuse.

En conséquence, les départements partenaires vont sûrement se positionner en vue de répondre à une demande factuelle et forte en proposant l’offre d’une éducation préscolaire adéquate pour tous les enfants âgés de 3 à 5 ans selon leur champ d’action ; ce qui permettra de renforcer l’égalité de chance et un avenir meilleur de réussite scolaire à toutes les filles et garçons de notre nation.  

Propos recueillis par MAS