Moustapha Gaucher est devenu un spécialiste de la communication 2.0 . Il est l’un des analystes le plus en vue dans la blogosphère en effectuant des décryptages et des analyses dans les domaines de la politique, du social et de l’éducation son secteur de prédilection. Depuis 2012, il est également l’un des bloggeurs le plus lu dans Facebook, la plateforme préférée des djiboutiens. Moustapha Djama Mohamoud est chef de service des Ressources Pédagogiques et chargé de communication au Centre de Formation des Enseignants de l’Enseignement Fondamental (CFEEF) et spécialiste du Web-média.

La Nation : Les réseaux sociaux commencent à prendre une ampleur dans notre société, comment décrivez-vous cela?

Moustapha Djama Mahamoud : De prime abord, les réseaux sociaux comme l’ensemble des plateformes de l’internet, il y a des avantages et des inconvénients. Par ailleurs, Facebook, Twitter , Tik tok et toutes les autres plateformes ont permis à tout le monde de s’exprimer . Et cette tendance a entrainé des problématiques dans le monde. En occident des adolescents se sont suscités âpres un harcèlement, les extrémismes de tout bord  et toute la voyoucratie du monde se sont emparés de ces plateformes. Ce qui a poussé les états à légiférer sur ce nouveau mode de communication. De leur coté, les plateformes ont rehaussé leur niveau de vigilance pour stopper toutes les actions nuisibles et dangereuses. Chez nous, l’Etat a renforcé son arsenal juridique lors du conseil des ministres de la semaine dernière. Avant tout, il est indéniable de sauvegarder l’intégrité des djiboutiens contre ces atteintes et autres dans les réseaux sociaux. 

Quels sont les avantages et les inconvénients des réseaux sociaux ?

Les avantages des réseaux sociaux sont nombreux .En premier, c’est des outils de communication qui permettent à chacun de communiquer avec ses amis et ses proches de part le monde gratuitement et en instantané. Secundo, c’est un lieu ou on exerce des activités génératrices de revenu bien que cette option est encore embryonnaire chez nous. Tertio, c’est un lieu qui offre un large écho aux actions de solidarité de particulier à particulier et à toutes les actions humanitaires des associations. La bienfaisance à travers le média social a de plus en plus la cote chez les djiboutiens. Par ailleurs, le social média en tant web média sert de plateforme d’information, de loisirs, un lieu ou les jeunes et les moins jeunes se courtisent. Et bien grand nombre de couples se sont formés en terminant par des mariages 2.0. Les avantages ne s’arrêtent pas à ceux cités plus haut. Là où le bâs blesse, c’est leur aspect «  inconvénients». En effet, les réseaux sociaux sont devenus source d’influence, de manipulation, de diffamation, de calomnie, d’insulte et de bien d’autres actions néfastes. Pour preuve, on a tous remarqué  ce dernier temps , ces légions d’activistes installés à l’étranger qui ne cessent d’appeler à l’anarchie et à la désobéissance civile, une vraie conspiration bien organisée et financé par un lobby de divers horizons. Le manque d’esprit critique chez une partie de nos concitoyens a crée quelques remous à cause des mauvaises compréhensions des actualités dans les réseaux sociaux. Il est utile de prendre un recul devant chaque contenu vu dans Facebook ou ailleurs. Dans un autre côté, beaucoup de gens sont induits en erreur en leur faisant croire que dénoncer ou se plaindre dans les réseaux sociaux vous permettront de voir votre affaire réglée dans un bref délai. Dans cet aspect, je pense que le gouvernement  n’a pas encouragé les médias conventionnels à bien négocier le virage 2.0. Le monde est dans une évolution effrénée dans le domaine de la communication grâce aux TIC. Et il serait prépondérant que les solutions adéquates soient concrétisées afin d’éviter d’être à la merci des vidéos virales et des « Buzz «  dans les réseaux sociaux.

En tant qu’  acteur majeur de la blogosphère djiboutienne, que préconisez-vous ?

Il est temps que les choses évoluent. Il faut une formation,  une réflexion sur ce nouveau mode de communication. Peut être, organiser des assises nationales sur la communication 2.0. On y arrivera à éduquer, sensibiliser et informer la société sur les avantages et inconvénients surtout des réseaux sociaux. Il est utile pour les gens  de se familiariser aux tenants et aboutissants du social média. En outre, former les bloggeurs et leur donner un statut pour que l’éthique soit respectée.

Concrètement, qu’est-ce qui est le plus urgent à faire avant de parler à des assises au niveau national ?

Je crois qu’il faut mettre en place une stratégie de communication adaptée  à la communication 2.0. Contrairement à la communication conventionnelle, celle-ci se décline sous quatre catégories développant toutes les actions de communication dans ce domaine. Le plus intéressant dans cette dernière, c’est qu’elle évolue et il faut être innovant au fil des avancées des TIC. Je conseillerai à la RTD par exemple de mettre en place une politique permettant un contre poids contre les réseaux sociaux comme ses pairs.

En dernier mot, qu’est-ce que vous allez ajouter ?

A mon avis, tout le monde a bien saisi désormais les risques des réseaux sociaux. Il suffit de trouver les réponses adéquates sans remettre en cause les libertés et les droits constitutionnels  des citoyens. Et c’est possible !

Propos recueillis par Kenedid Ibrahim