Dans une interview qu’il nous a accordée, cheikh Abdourahman Ahmed Hussein « Dandawi » nous parle de l’album de ce ramadan et revient sur son long parcours dans la production des qasayids. Au fil des ramadans, Dandawi s’est imposé grâce à sa régularité de produire chaque année à l’occasion du mois béni. Dans son Maqam sis au quartier 7, il a composé des morceaux devenus pour la grande majorité des opus fredonné par les djiboutiens de tout âge. Au fil des albums, sa renommée a franchi les frontières quitte à devenir l’une grande voix contemporaines des qasayids. C’est ainsi qu’il a été invité en Somali and en 2022 où il avait tourné les vidéos de son album du Ramadan 2022, puis il s’est rendu la même année à Jigjiga (Éthiopie). Interprète et compositeur, Dandawi et son groupe ont été accompagnés par des grands musiciens comme Nasser, Fahad, Issa Eleyeh et Ousleyeh. Dandawi avait également été accompagné par une chorale composée de Med Youssouf (Gaga), Idriss Barreh, Djamal et Osman Houssein Hirab dans bon nombre de la série d’albums concoctés depuis 2000. Tout au long de notre entretien, Dandawi s’est penché sur les différents thèmes de ses qasayids dont les paroles ont été écrites par entre autres Hassan Elmi (Rahimullah),Abdi Qays, Mohamoud Nour Ali (Daous). Il a également abordé le coaching de la nouvelle génération d’interprètes et d’autres points essentiels de sa longue carrière dans le chant des qasayids.
Présentez nous l’album de ce ramadan ?
Cette année, le thème principal des qasayids de l’album est tourné vers les invocations de la clémence et de la miséricorde d’Allah. Or, les sécheresses et les guerres fratricides dominent les actualités de la sous-région. Par ailleurs, j’ai dédié un qasayid spécialement pour nos frères turcs et syriens qui ont essuyé des tremblements de terres lourdes de conséquences.
Depuis l’année dernière, vous avez votre propre compte YouTube qui est d’ailleurs devenu une référence en matière de qasayid, quels sont vos objectifs visés pour cette chaîne YouTube ?
L’objectif premier était d’être présent sur la scène internationale au côté des grands interprètes comme Samy Youssouf. En outre, la demande des qasayids était trop forte chez les djiboutiens, les somaliens et les éthiopiens. Pour satisfaire tous ces auditeurs et téléspectateurs, il m’a paru indispensable de créer un compte officiel dans YouTube intitulé : Dandawi Official. Les objectifs sont atteints en grande partie et ainsi mon compte est devenu une référence dans ce domaine. En outre, comme vous le savez, une grande partie de mes albums sont également diffusés régulièrement par la RTD et les chaînes de la sous-région.
Vous avez célébré précédemment les 20 ans de qasayid, décrivez nous brièvement ce fabuleux parcours ?
À la fin des années 90, moi et mon ami Omar Aden avions décidé de prendre la relève des anciens car les qasayids ont toujours fait partis de la tradition chez nous. Djibouti avait été connu dans la sous-région depuis les années 60 pour les qasayids. En 2000, Omar a quitté le groupe Dandawi pour se lancer dans une carrière solo. Depuis, produire chaque année un album est devenus une coutume car les gens attendaient et n’arrêtaient pas de demander. C’est ainsi que la RTD enregistrait avant chaque ramadan mes nouvelles qasayids.
Diffusées largement par la suite à la télévision et à la radio. Beaucoup d’autres groupes se sont formés également au fil des ramadans pour interpréter par intermittence des qasayids. Par ailleurs, produire un album est un parcours de combattant car cela demande un financement de À à Z. Souvent, j’ai été épaulé par des personnalités sponsorisant ainsi les différentes étapes. Chaque année, j’arrive toujours à franchir les obstacles en trouvant les moyens pour concrétiser la composition et la production de chaque album. Je profite de cette occasion pour remercier toutes les personnalités qui ont encouragé en premier le président de la république Alhaji Ismail Omar Guelleh et aussi hajiya Kadra Mohamoud Haid, première dame et présidente de l’UNFD. Et sans oublier tous ceux qui ont de prêt ou de loin m’ont accompagné durant ces années.
Quelles sont les différents thèmes de vos qasayids ?
Au début, mes qasayids étaient portées vers la glorification d’Allah et la mise en valeur de notre prophète Mohamed (Paix et salut sur lui) puis avec mes amis du groupe Dandawi, on a opté à varier les thèmes pour mieux sensibiliser les gens sur la prière, l’aumône, le jeûne du Ramadan et tous les préceptes de l’Islam. Le but étant de prendre exemple sur les prophètes et les envoyés d’Allah. Par la suite, on s’est inspiré également sur les actualités en s’appuyant sur les douas contre le Coronavirus, les sécheresses qui sévissent dans notre sous-région et le soutien à nos frères palestiniens. Dans l’album de cette année, on a dédié un morceau aux tremblements de terre qui ont meurtri la Turquie et la Syrie.
À travers nos qasayids nos prêchons la bonne parole et nous visons les jeunes dans certaines morceaux. L’objectif consiste en effet à vulgariser un message de la bonne morale et de la bonne conduite dans le cadre de la foi musulmane.
Durant l’année 2022, vous avez accompagné un groupe de jeunes en Égypte lors d’un festival international, quel bénéfice peut en tirer nos jeunes dans ce genre d’événement ?
Notre participation à cet événement nous a permis d’acquérir une forte expérience et nous avons pu mesurer notre niveau par rapport aux interprètes de qasayids des autres pays. C’est pour ça que j’ai eu l’idée par la suite d’accompagner les jeunes qui ont d’ailleurs réalisé une belle prestation durant ce festival international. Les talents sont là et donner une chance de percer à la génération qui va prendre le relais m’a paru comme un devoir pour moi. En outre, c’était le premier festival de Qasayid auquel nous avons participé et nous comptons représenter avec abnégation notre patrie dans les prochains festivals à caractère international. C’est pourquoi je coache nos jeunes pour qu’ils assument la relève et plus.
Quel est votre dernier mot ?
Je souhaite un Ramadan Moubarak à tous les musulmans en premier le chef de l’Etat, la première dame, les membres du gouvernement et de l’assemblée nationale et ainsi que tous mes compatriotes. Sans oublier bien sûr, ceux et celles d’ici et d’ailleurs qui apprécient mes qasayids. Je prie Allah qu’on se retrouve le ramadan prochain en paix, en bonne santé et dans la joie.
Propos recueillis par M.G