Le ministre des Affaires musulmanes, de la Culture et des Biens waqfs, Moumin Hassan Barreh, a donné le coup d’envoi des travaux d’élaboration de la politique culturelle nationale, jeudi 24 janvier dernier au palais du peuple. Organisé par le MAMCBW en collaboration avec l’UNESCO, l’événement a réuni sur place des membres du gouvernement, des parlementaires, des hauts cadres de différents départements ministériels, des représentants des conseils régionaux et communaux, des opérateurs culturels de la société civile, une pléthore d’artistes, toutes générations confondues, des porte-voix de plusieurs associations féminines et de la jeunesse djiboutienne,….etc, ainsi que la conseillère régionale de l’Unesco, Karalyn Monteil, accompagnée d’une experte internationale spécialisée, dans le domaine de la politique culturelle, Tajo Yharimanana Rakotomalala dépêchée à Djibouti par le bureau régional de l’Unesco pour diriger les travaux d’élaboration de la politique culturelle de notre pays.
Placer la culture au coeur du développement socio-économique de notre pays et profiter ainsi pleinement de la richesse et de la diversité de son patrimoine culturel, est une des priorités du gouvernement de Djibouti qui, pour y parvenir a lancé le jeudi 24 janvier dernier les travaux d’un processus de 6 mois, qui consistent à élaborer une politique culturelle nationale.
Le thème choisi pour cette occasion est assez évocateur «Renforcer la culture, pour le développement durable à Djibouti». Il s’agit de valoriser les dimensions culturelles de la société en vue de devenir un facteur de développement économique et social, générateur d’emplois.
C’est du moins l’objectif de la politique culturelle dont les travaux d’élaboration ont débuté jeudi dernier au palais du peuple.
Organisée par le MAMCBW, en collaboration avec l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture de son acronyme en anglais UNESCO, la cérémonie de lancement des travaux d’élaboration de la politique culturelle nationale a réuni autour d’une table ronde le ministre des Affaires musulmanes, de la Culture et des Biens waqfs, Moumin Hassan Barreh, le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, également président de la commission nationale de l’UNESCO, Moustapha Mohamed Mahamoud, le ministre du Budget, Bodeh Ahmed Robleh, le député Ali Abdi Farah, des hauts cadres de plusieurs départements ministériels, les présidents des conseils régionaux de Dikhil et d’Ali Sabieh, des professeurs de l’université de Djibouti, des chercheurs du CERD, des écrivains, une pléthore d’artistes, toutes les générations confondues, des porte-voix d’associations de femmes et des jeunes.
La conseillère régionale de l’UNESCO, Karalyn Monteil, spécialement venue à Djibouti pour cette occasion, une experte internationale spécialisée, dans le domaine de la politique culturelle, Tajo Yharimanana Rakotomalala, le secrétaire général du MAMCBW, Mohamed Ahmed Sultan entouré du directeur de la culture Doualeh Hassan Ahmed, des conseillers techniques et des autres responsables des différents départements de son ministère, étaient eux aussi présent dans la grande salle de réunion du palais du peuple où a eu lieu cet événement. Après un mot de bienvenue du directeur de la culture, la conseillère du bureau régionale de l’Unesco a indiqué que la mission de son organisation onusienne consiste à fournir une assistance technique au Ministère des Affaires musulmanes, de la Culture et des Biens waqfs, dans la finalisation de la politique culturelle, le développement d’un plan d’action et la formulation d’une proposition de projet. «Nous avons mis à votre disposition une experte en politique culturelle qui va faire un bon partenaire avec l’équipe de la culture en charge d’élaborer cette politique qui va vous aider à utiliser la culture comme moyen de développement durable à Djibouti», a dit Mme Karalyn Monteil.
Dans son intervention, le ministre Moumin Hassan Barreh a rappelé l’importance que revêt la culture pour le développement de notre pays. A l’entendre la politique culturelle s’inspire de la feuille de route initiée par le président de la république, qui a fait de la culture une priorité nationale pour réaliser les objectifs de développement harmonieux et durable.
«Cette initiative traduit, aussi la volonté politique d’intégrer la culture, comme composante essentielle dans la Vision 2035, à laquelle nous aspirons toutes et tous, pour raffermir notre identité et consolider notre idéal national commun axé sur la paix et l’unité nationale», a-t-il martelé avec insistance devant ses interlocuteurs
Rappelons que depuis l’année 2016, la République de Djibouti, à travers le ministère en charge de la Culture, a entretenu des échanges plus approfondis avec l’Unesco afin d’amorcer une coopération partenariale aboutissant à des projets culturels. Il s’agit entre autres l’élaboration d’une nouvelle politique culturelle, la revalorisation et le développement du patrimoine culturel, l’appui au musée de Djibouti, la promotion des industries culturelles et créatives.
Rachid Bayleh
Ils ont dit…
Moumin Hassan Barreh, ministre des Affaires Musulmanes, de la Culture et des Biens waqfs :- «De par sa position géostratégique, Djibouti se trouve au carrefour des civilisations afro-islamiques et arabo-européennes, façonné par les flux des échanges commerciaux et culturels. C’est ainsi que le peuple djiboutien a développé des valeurs sociétales et religieuses basées sur l’unité, la solidarité, l’ouverture et le respect d’autrui. La tenue de cette première rencontre reflète cette détermination d’associer l’ensemble des composantes de la culture Djiboutienne afin de dégager une plus grande synergie autour de la culture. Les consultations qui auront lieu, contribueront à bonifier les débats et à alimenter la réflexion autour des thèmes variés de notre patrimoine culturel et artistique. Dans cette optique, l’élaboration de la politique culturelle doit passer par différentes étapes en vue de définir l’état des lieux et de faire l’analyse diagnostique à partir de laquelle on met en valeur les acquis et on identifie les orientations. Au centre de cette politique, la reconnaissance de la diversité culturelle comme un facteur de richesse est un atout qui cimente la cohésion sociale et l’unité du peuple djiboutien. Notre objectif est d’impliquer les acteurs et les partenaires à tous les niveaux de la vie culturelle du pays, depuis les décideurs politiques jusqu’aux bénéficiaires en passant par les artistes, les intellectuels, les chercheurs universitaires, les femmes et les jeunes, ainsi que les entrepreneurs culturels. Par ailleurs, nous attachons une importance primordiale à rendre les arts et la culture plus accessibles à nos concitoyens afin qu’ils puissent avoir les moyens de partager leur passion. Ainsi, de toutes les énergies vouées aux arts et à la culture, émergeront de nouveaux talents qui vont assurer la relève et pérenniser les spécificités de notre culture nationale ».
Karalyn Monteil, conseillère au bureau régional de l’UNESCO :-« L’Unesco travaille étroitement avec Djibouti depuis longtemps. Et c’est grâce à votre volonté, votre détermination, qu’on commence à voir des changements très importants qui ont lieu surtout avec la vision qui a pour objectif de mettre en place une politique culturelle. Je suis confiant en l’engagement de tous. Déjà, cette participation massive montre non seulement votre abnégation à promouvoir la culture dans votre pays, mais cela montre aussi l’importance que votre culture joue dans votre vie. J’étais très impressionnée de voir un nombre si important de participants dont plusieurs ministres. Cela montre l’importance de la culture pour les djiboutiens et surtout pour le gouvernement. Ce qui m’a touché, c’est la présence aussi des responsables de différentes collectivités territoriales, de voir tant d’artistes, dont les doyens qui sont les icones de l’identité culturelle de Djibouti. Je voudrais souligner que ça fait 3 ans que le ministre sollicite le soutien de l’Unesco dans ce domaine. C’est donc une priorité de longue date tout comme le développement du musée national qui est important pour l’identité et la cohésion sociale du pays. En ce sens, l’Unesco a mobilisé des fonds pour soutenir Djibouti dans la concrétisation de ces priorités. Il y avait plus de 50 personnes dans la salle et la moitié était des femmes. On ne peut que saluer ça !»
Propos recueillis par Rachid Bayleh