Le ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, Moustapha Mohamed Mohamoud accompagné d’une forte délégation composée de son secrétaire général, Mohamed Abdallah Mayoub, du représentant du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) à Djibouti, , Yohondamkoul Sakor, du directeur exécutif de l’Office National pour l’Assistance des Réfugiés  et des Sinistrés (ONARS), Houssein Hassan Darar, du préfet de la région, Moussa Aden Miganeh, du président du conseil régional, Omar Ahmed Waïs et d’autres s’est rendu hier au camp des réfugiés d’Ali-Addé.

Le but de ce déplacement étant la supervision du premier examen de baccalauréat soumis aux lycéens issus de la communauté des réfugiés. Un examen de fin de classe de lycée qui est  entièrement organisé et encadré par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFOP).

A cet effet, le membre du gouvernement et ses accompagnateurs ont fait une halte au  lycée Nelson Mandela ou appelé en anglais School Secondary Nelson Mandela du camp des réfugiés d’Ali-Addé. La composition des épreuves orales et écrites de ce type d’examen scolaire de baccalauréat s’y déroule sur place. L’événement s’avère inédit et historique pour la scolarisation des enfants réfugiés.

Lors de leur arrivée, la forte délégation conduite par le chef du MENFOP a été accueillie par l’Inspecteur de la région et président de la commission des jurys, Ahmed Hamadou Ibrahim, et les responsables de l’établissement chargés de l’organisation des épreuves de ce baccalauréat.

Permettre aux étudiants du camp d’obtenir les mêmes diplômes que ceux du pays a été toujours un souhait fort qui avait émané de la part de la communauté des réfugiés. Notons que leurs porte voix avaient soumis cette doléance auparavant aux responsables du MENFOP et au président de la république lors de sa tournée régionale le 12 Mars dernier à Ali-Addé.

Pour rappel les écoles des camps des réfugiés dans notre pays avait passé effectivement sous la tutelle du MENFOP en janvier 2018. Et ce, après un mémorandum d’entente conclu avec le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) le 18 août 2017. Rappelons que lors de la rentrée scolaire  2017/2018, le ministre du MENFOP, Moustapha Mohamed Mohamoud avait assisté  aux côtés des  représentants  du HCR à Djibouti et des ONG impliquées dans l’éducation des déplacés des guerres au camp des réfugiés d’Ali-Addé  lors d’une cérémonie grandiose marquant sa concrétisation.                                                                                                              

Pour cause, offrir une éducation de qualité mis en œuvre par le MENFOP a été une volonté politique émanant du chef de l’Etat et de son gouvernement.

Au lycée Nelson Mandela, les visiteurs de marque ont apprécié les conditions d’organisation de ce premier baccalauréat. Des normes respectant strictement aux règlements  régissant  l’organisation des examens nationaux du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFOP). De la composition à l’anonymisation des copies, à leur correction, à la saisie des notes et à la proclamation des résultats  les principes règlementaires  de l’examen du baccalauréat djiboutien sont respectés scrupuleusement.  Sans oublier la mise en œuvre de toutes les mesures de barrière anti COVID 19. 

Le ministre Moustapha Mohamed Mohamoud s’est réjoui du déroulement optimal de ce premier examen de baccalauréat. Il a proclamé solennellement sa ferme volonté d’être  témoin de la qualité de l’éducation scolaire offert aux enfants du camp sur le terrain et le respect du mémorandum d’accord signé par le MENFOP avec le HCR en janvier 2018.  Quant au représentant du HCR dans notre pays,  Yohondamkoul Sakor, il a qualifié l’événement d’historique. Il a annoncé toutes ses reconnaissances et remerciements au Président de la République et à son gouvernement.

Il a fait savoir son désir de voir tous les pays de la région, de l’IGAD adopter des mesures similaires pour l’intégration des populations de réfugiés en matière d’éducation scolaire.

Avant de quitter l’établissement, les officiels ont salué et félicité les membres de la commission des jurys chargé de veiller sur la bonne organisation de cet examen de baccalauréat.

Peu après, le ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle et les membres de sa forte délégation ont mis le cap vers le centre administratif de cet immense camp de réfugiés.

… Au centre administratif du camp des réfugiés. Sur place, les visiteurs de marque ont été chaleureusement accueillis par le directeur exécutif de l’ONARS, Houssein Hassan Darar et de nombreux représentants des différentes communautés de  réfugiés tout en liesse et secouant des gerbes de fleurs d’arbres.                                                                                                                       

Sachant que ce seul camp d’Ali-Addé abrite quelque 12 000 réfugiés originaires de la Somalie, de l’Ethiopie et de l’Erythrée.

Un groupe d’artistes issus de ces derniers a largement animé la cérémonie de réception des officiels par des chants rendant hommage à la vocation traditionnelle hospitalière d’accueil des déplacés des conflits internes de la République de Djibouti.

Au cours de cette cérémonie, les portes voix des réfugiés ont tous remercié le chef de l’Etat et le ministre de l’Education Nationale pour l’intégration de leurs  écoles dans le système scolaire national.

« C’était notre désir et vieux rêve en matière d’éducation scolaire, aujourd’hui exaucé » ont-ils lancé à l’adresse des visiteurs.

«Nous nous excusons pour nos revendications dues parfois à  notre impatience  et à nos importunes», ont-ils martelé à l’égard du chef du MENFOP et des responsables de la région.

Pour leur part, les officiels ont à tour de rôle énuméré tous les acquis offerts à la communauté des refugiés comme l’octroi des actes de naissances aux nouveaux nés, l’amélioration en soins de santé etc. Sans oublier l’étude de  toutes les doléances émises lors de chaque discussion avec leurs portes voix.

« Chaque émission de souhait est soumise à un processus de réalisation dans le temps avant sa mise en œuvre», ont fait entendre les officiels à leurs interlocuteurs. 

A Ali-Addé, la communauté des réfugiés a vivement exprimé sa forte approbation pour la  concrétisation de la délivrance des diplômes académiques à leurs étudiants à l’instar des lycéens djiboutiens.

Ali Ladieh

Réactions

. Haga Ismaël Houffaneh

Je m’appelle Haga Ismaël Houffaneh, sexagénaire et  porte voix leader des sages de la communauté des réfugiés. Depuis notre installation à Ali-Addé, au début des années 90, nous avons été bien accueillis et nous sommes bien intégrés parmi la communauté locale. Aux noms de tous les groupes  des déplacés des conflits internes d’origines différentes, j’exprime nos vives reconnaissances et remerciement à l’égard du gouvernement djiboutien et de son peuple.   En matière d’éducation scolaire, les enfants du camp ont connu beaucoup de difficultés comme  une éducation non alignée aux programmes scolaires djiboutiens et surtout la non délivrance des certificats de fin d’étude. Depuis la rentée scolaire 2017/2018, nos écoles ont passé sous la tutelle du ministère de l’éducation nationale et nos écoliers suivent  les mêmes programmes scolaires. Nos étudiants reçoivent plus de manuels scolaires dans toutes les disciplines enseignées. A l’instar, de tous les tuteurs d’élèves du camp, je suis très fier depuis que nos lycéens sont soumis à l’examen du baccalauréat. Après la proclamation des résultats finaux, ils obtiendront leur diplôme de baccalauréat. Nous nous réjouissons pleinement de ce fait accompli.  Je dis au ministre de l’éducation nationale, son excellence, Moustapha Mohamed Mohamoud,  présent aujourd’hui à Ali-Addé de transmettre la joie de tous les refugiés et leurs vives remerciement au Président de la République. Parce qu’offrir une éducation de qualité mis en œuvre par le MENFOP aux enfants réfugiés a été une volonté politique émanant du chef de l’Etat et de son gouvernement.

. Moussa Aden Ali, âgé de 19 ans,  je suis un élève de la classe de 12ème année du Lycée Nelson Mandela du camp des refugiés d’Ali-Addé. Ce niveau est équivalent à la classe de terminale des lycées djiboutiens. C’est la première fois, dans l’histoire des écoles des camps des réfugiés sis sur le territoire national, que des élèves de ce niveau passent l’examen de leur baccalauréat. C’est une occasion en or qui nous est offerte.

Comme tous mes pairs candidats, je suis très motivé et nous nous donnons à fond pour  bien traiter les épreuves orales comme écrites des sujets de cet examen. Nous n’avons pas connu, auparavant une telle rigueur réglementaire dans l’organisation  d’un examen scolaire dans les établissements. Je crois que nous sommes soumis aux mêmes normes d’examen des lycéens djiboutiens. Inch’ALLAH, nous attendons des bons résultats et espérons tous décrocher le diplôme du baccalauréat. Nous espérons que l’obtention de celui-ci nous ouvre les portes de l’université de Djibouti.