A Djibouti, le secteur des médias est  en pleine restructuration pour l’avènement d’une presse au service du développement et au diapason avec les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) qui ont révolutionné ce domaine.  Les médias nationaux doivent suivre cette nouvelle ère où l’instantané et les diffusions de l’information  à une large échelle  s’opèrent  à une grande vitesse grâce à un monde devenu un village planétaire. Les news  circulent  à travers  des multiples canaux et dans les réseaux sociaux.  Ces outils bien qu’ayant facilité la vie     diffusent parfois  des intox et autres désinformations qui portent atteinte à la vie et à l’honneur des gens.  Pour freiner certaines  dérives,  des lois sont mises en place.

Le  conseil des ministres  de mardi dernier, sur proposition du ministère de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications,   a approuvé entre autres trois projets de loi liés à la communication. Le premier relatif à la liberté de communication et de la déontologie de l’information ; modifiant et complétant  la loi No2 /AN /92/ 2ème loi relative à la liberté de communication.  Selon son exposé de motif ,  ce  projet «vise à compléter le cadre légal relatif à la liberté de la communication et répond à trois objectifs majeurs notamment assurer la diffusion d’information juste et honnête et la protection de l’ordre public, garantir le respect de la dignité de la personne humaine en prohibant la diffusion de toute image ou déclaration rabaissant, humiliant et asservissant l’être humain et assurer la protection de la jeunesse et des mineurs contre des contenus promouvant la violence et de programmes ayant des effets nocifs sur eux. ». Il y a lieu de rappeler que dans le métier de journaliste l’éthique et la  déontologie sont deux éléments de la légitimité de la personne qui l’exerce.  Le respect scrupuleux des textes qui les  régissent s’impose à tous les journalistes exerçant sur le sol national.

Qui est journaliste et qui ne l’est pas ?  En cette période des NTIC, tout le monde s’improvise reporter. L’adoption du projet d’arrêté fixant les conditions  l’attribution  de la carte de presse vient sonner la fin de la recréation.

Le vrai  journaliste est celui qui possède son identité professionnelle à savoir sa carte de presse. On évolue vers une professionnalisation du métier de journaliste au grand bonheur du personnel des médias qui manquait cruellement de cette précieuse pièce. Par l’instauration de cette carte de presse, le Ministère de la Communication veut mettre fin à certaines ambigüités qui ont fait que des individus malveillants avaient profité de cette situation pour se revendiquer journaliste, un métier qu’ils n’ont jamais exercé.

A propos du journaliste, le statut du personnel de la presse et de l’audio-visuel est sans équivoque, il stipule dans son article 2 « Le Journaliste professionnel est celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée l’exercice de la fonction de journaliste dans une ou plusieurs publications, quotidiennes ou périodiques, dans une agence de presse ou dans une ou plusieurs entreprises de communication qu’elles soient audiovisuelles ou de la presse écrite et qui en tire le principal de ses ressources. »

Enfin, par une loi organique portant pluralisme politique lors des campagnes électorale, il est apparu nécessaire de mettre en œuvre des nouvelles règles  pour reformer la couverture des campagnes électorales dans les médias audiovisuels publics et sur d’autres supports de communication afin de mieux concilier la liberté de communication et le pluralisme politique.

A travers ces textes juridiques,le Ministère de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications veut structurer le secteur des médias et jeter les bases d’une professionnalisation des  métiers de  l’information à l’aune des nouvelles Technologies de l’Information et de la communication.

KENEDID IBRAHIM