La finalisation imminente du Musée de la Paix d’Arta symbolise bien plus qu’un aboutissement architectural. Ce monument est une empreinte indélébile dans l’histoire de la Corne de l’Afrique, un hommage vibrant à l’esprit de paix et de réconciliation, ainsi qu’une reconnaissance du rôle clé de Djibouti dans l’un des épisodes les plus décisifs de la région : la Conférence de Paix et de Réconciliation somalienne de 2000. Organisée à l’initiative visionnaire du président Ismail Omar Guelleh, cette rencontre a marqué un tournant décisif pour un pays ravagé par une guerre civile interminable.

Djibouti, petit État, a alors démontré que sa taille ne définissait pas son influence sur la scène internationale. Bien au contraire, cette conférence tenue dans la ville d’Arta a illustré sa capacité à devenir un pont vers la paix, un médiateur capable de rassembler des factions ennemies dans un dialogue constructif. Dans une région trop souvent déchirée par les conflits, Djibouti a su s’ériger en artisan de la stabilité, un trait d’union entre des intérêts divergents.

Le Musée de la Paix d’Arta, dont l’ouverture prochaine est un événement à célébrer avec enthousiasme, incarne ainsi cette page lumineuse de notre diplomatie. Ce n’est pas seulement un lieu de commémoration, mais aussi un espace d’apprentissage pour les générations futures, une invitation à comprendre que la paix n’est jamais acquise mais qu’elle se bâtit, parfois dans la douleur, par la volonté politique.

L’importance de cette initiative transcende les frontières de la Somalie et s’inscrit dans une dynamique régionale. La Conférence d’Arta a permis de rappeler que les solutions aux crises africaines doivent être trouvées en Afrique même, par des Africains. À une époque où les interventions extérieures sont souvent perçues comme intrusives, le rôle joué par Djibouti est un modèle à suivre, un exemple de diplomatie africaine qui mise sur la compréhension et le respect des spécificités culturelles.

Alors que la région de la Corne de l’Afrique continue de faire face à des défis complexes, tant sur le plan sécuritaire qu’économique, le Musée de la Paix d’Arta se dressera bientôt, avec un message essentiel : il est possible, même au cœur de la tempête, de faire le choix du dialogue et de la réconciliation. En rendant hommage à l’esprit de la Conférence de 2000, il est porteur d’espoir, d’un rappel que l’unité et la paix sont à la portée de ceux qui osent les chercher.

Ce musée sera un symbole pour toute l’Afrique de l’Est et au-delà. Il rappellera que la diplomatie, lorsqu’elle est menée avec sincérité et détermination, peut changer le cours de l’Histoire. À l’aube de son ouverture, il nous invite à repenser notre vision de la paix, non pas comme un état de repos, mais comme une œuvre continue à laquelle chacun, chaque pays, doit apporter sa pierre.

IBRAHIM MIYIR ALI