L’année 2024 s’est clôturée avec un événement grandiose, d’une portée symbolique : la seconde édition du Festival culturel de Tadjourah, sous le thème évocateur « Fraternité des peuples et diversité culturelle ». Ce festival, qui s’est imposé comme un lieu de célébration des multiples identités de Djibouti et de la région, n’est pas qu’une simple vitrine de la richesse culturelle locale. Il devient, lentement mais sûrement, un véritable creuset où se forgent des liens entre les peuples, un lieu où se dessinent les contours d’une société ouverte sur le monde.
Dans un contexte mondial marqué par les dérives identitaires, il est important de promouvoir des valeurs de fraternité et d’unité dans la diversité. Le Festival de Tadjourah incarne cette ambition avec une force tranquille, en offrant aux visiteurs une occasion unique de partager, d’apprendre et de dialoguer à travers des spectacles et des expositions en provenance de tous horizons. Fête de la culture, certes, mais aussi acte de défiance contre la fragmentation et l’isolement.
Les artistes, les artisans et les créateurs de tout le pays, ainsi que ceux des nations voisines, ont une nouvelle fois donné vie à ce festival par la présentation de leurs œuvres et par l’engagement d’une conversation entre générations et entre communautés. De l’artisanat traditionnel aux performances musicales, en passant par la gastronomie et la danse, chaque manifestation a contribué à tisser un réseau de connexions humaines fondé sur le respect mutuel et l’ouverture d’esprit.
Le succès de cette édition 2024 s’inscrit dans une dynamique continue de valorisation de notre héritage culturel tout en nourrissant l’ambition de Djibouti de devenir un carrefour culturel régional. Et c’est en cela que, au-delà de l’événementiel, ce festival soulève des questions essentielles pour notre société et pour l’avenir. Comment faire de cette fête annuelle un moteur pérenne pour la coopération internationale ? Comment utiliser cette plateforme pour défendre la place de la culture comme levier de développement économique et social pour les années à venir ?
Pour 2025, le défi est de taille. Le Festival de Tadjourah n’a plus le droit de revenir en arrière ou même de stagner. Il doit aller au-delà de sa formule actuelle et s’ouvrir à de nouveaux formats, de nouvelles collaborations avec l’étranger et des institutions internationales. La prochaine édition pourra aussi offrir l’opportunité de donner une plus grande place au digital, pour permettre à un public plus large de participer et de découvrir le festival, tout en offrant une diffusion internationale des créations artistiques mises en avant.
Cette ouverture au numérique renforcerait incontestablement l’impact du festival, en le rendant plus accessible à tous et en permettant aux créations locales de rayonner bien au-delà des frontières de nos 23 mille kilomètres carrés. Le chemin reste à tracer, mais l’espoir est plus que permis.