Près d’une trentaine de nouveaux camions de collecte d’ordures viennent d’être mis en service à Djibouti-ville. L’annonce, faite à la télé l’autre soir, a été saluée comme un progrès, et elle l’est. Les responsables présents posaient fièrement devant les engins bien alignés, et ils ont raison. Mais derrière l’éclat des véhicules flambant neufs, une question essentielle demeure : que faisons-nous, en tant que citoyens, pour accompagner cet effort ?

La salubrité urbaine ne se réduit pas à un ballet mécanique de camions sillonnant nos rues. Elle est d’abord le reflet de notre discipline collective, de notre civisme, de notre capacité à respecter les espaces que nous partageons. Tant que nos trottoirs seront jonchés de sacs abandonnés à la hâte, tant que les dépôts sauvages fleuriront le long de nos avenues défigurées, aucun investissement – fût-il massif – ne suffira à conjurer le fléau.

Il faut le dire sans détour : la capitale mérite mieux que cette résignation face à la saleté. L’État, à travers l’Office de la Voirie, assume sa part avec des moyens renforcés. Les communes, par ces nouveaux équipements, disposent désormais d’outils adaptés. Mais sans une mobilisation citoyenne, sans une prise de conscience réelle des habitants, nous resterons prisonniers d’un cycle où l’incivisme annule l’effort public.

La capitale grandit, se transforme et attire. Elle doit donc offrir à ceux qui y vivent et à ceux qui la visitent l’image d’une ville moderne, à la hauteur de ses ambitions régionales. Plus qu’un simple confort, la propreté, est une exigence de santé publique, de dignité nationale et de rayonnement international.

Ces nouveaux équipements acquis par l’OVD ne sont pas une fin en soi, mais un nouveau départ. Ils doivent être le symbole d’un pacte tacite entre institutions et citoyens : l’engagement renouvelé d’une administration mieux équipée d’un côté, la promesse d’une population plus responsable, de l’autre. Car une ville propre ne se décrète pas. Elle se construit, jour après jour, avec la collaboration de tous.

En vérité, en se mettant toutes et tous à la tâche, ce n’est pas seulement Djibouti-ville que l’on rend plus propre. C’est l’image que nous avons de nous-mêmes que nous redressons. Pour cela, ces camions neufs sont un outil. Notre civisme, lui, sera la clé.