Sous les cieux noirs de Gaza, la terre continue de trembler. Les décombres des immeubles bombardés raconteront pendant longtemps une histoire macabre : celle de milliers de femmes et d’enfants innocents ensevelis. Ce n’est pas seulement une guerre militaire, c’est une guerre contre l’humanité elle-même. Depuis des décennies, les habitants de Gaza vivent sous le poids d’une guerre asymétrique, d’une violence aveugle qui ne distingue ni l’innocence, ni l’espoir.

On voudrait nous faire croire que tout a commencé un 7 octobre 2023. Mais cette date n’est qu’un énième épisode d’un long cauchemar. La guerre menée par Israël contre Gaza n’est pas née d’une soudaine rupture diplomatique ou d’un acte imprévisible. Elle dure depuis des décennies et trouve ses racines dans une logique d’oppression qui résonne bien au-delà du Moyen-Orient. Israël, soutenu par les puissances occidentales, perpétue cette spirale infernale de violence.

Cette guerre est coloniale dans son essence. Elle découle de la même logique qui a permis à d’autres empires de jadis de s’imposer, de coloniser, d’écraser. L’Occident, acteur silencieux mais complice, défend Israël avec une ferveur étrange, presque instinctive. Pourquoi ? Parce qu’il s’y voit lui-même. Le soutien occidental à Israël n’est pas seulement une affaire d’« intérêts stratégiques », ou de « sentiment de culpabilité » envers les rescapés de la Shoah. Il est le miroir de son propre passé colonialiste. Ces nations, qui se targuent aujourd’hui d’être des défenseurs de la paix et des droits de l’Homme, ont elles-mêmes un lourd passé de colonisation. Et l’État hébreux, dans ses actions, fait écho à ce passé.

En réalité, Gaza est le champ de bataille d’un monde qui oppose encore aujourd’hui l’Occident au reste de la planète. Il ne s’agit pas d’un simple conflit régional, mais bien d’une fracture mondiale, où une poignée de pays s’acharnent à maintenir une domination historique sur des peuples qui ne réclament que justice et dignité. Ce qui se passe à Gaza n’est pas un accident de l’Histoire, c’est l’héritage d’une géopolitique injuste, appuyée par des gouvernements qui ferment les yeux sur les injustices dès lors qu’elles ne frappent pas leurs enfants.

Mais dans cette guerre asymétrique, il y a aussi une asymétrie de récits. La voix de ceux qui souffrent sous les bombes, celle des mères qui pleurent leurs enfants et des familles déchirées, est noyée dans un flot de discours politiques justifiant l’injustifiable. Nous devons les entendre, car leur silence imposé est l’arme la plus redoutable de cette guerre. Gaza est aujourd’hui le théâtre d’une injustice qui dure depuis trop longtemps. Et tant que la communauté internationale, et plus spécifiquement les nations occidentales, ne mettront pas fin à leur soutien aveugle à cette logique coloniale, la paix ne sera qu’une illusion. Et les innocents continueront à mourir sous les gravats.

Il est temps que la vérité éclate, que les gouvernements occidentaux cessent de défendre l’indéfendable. Car, à Gaza, chaque bombe larguée ne fait que retarder l’inévitable : l’appel universel à la justice et à la liberté.

IBRAHIM MIYIR ALI