Le début de l’année 2025 aura été marqué par l’adoption de trois réformes majeures touchant les régimes de retraite. Trois mesures d’envergure destinées à améliorer le quotidien des pensionnés, qu’il s’agisse des militaires, des fonctionnaires ou des travailleurs salariés du régime général. Ces réformes traduisent incontestablement la volonté politique du gouvernement de mieux protéger les retraités. Elles incitent néanmoins à s’interroger sur leur portée et leur impact à long terme.

La première mesure, consacrée aux militaires, institue une pension minimale de 42 500 FD pour les bénéficiaires de la Caisse militaire de Retraite. L’avancée est sans doute notable, car un revenu de base est ainsi garanti aux anciens serviteurs de la nation et à leurs ayants droit. Dans un contexte où la précarité des pensions était une préoccupation croissante, cette décision gouvernementale apporte donc une réponse concrète. Toutefois, une question demeure : ce montant minimum est-il suffisant compte tenu du coût de la vie en constante augmentation ?

La deuxième réforme concerne les fonctionnaires et répond à une attente de longue date: la mensualisation des pensions.

Désormais, les pensions et rentes uniques de réversion seront versées le 5 de chaque mois; fini donc l’interminable attente des «tarmiis» (paiements trimestriels) ! Cette évolution constitue un véritable soulagement pour les retraités qui pourront mieux planifier leurs dépenses et faire face à leurs obligations quotidiennes avec une meilleure prévisibilité financière. Cette initiative apporte donc plus de stabilité et de sécurité aux bénéficiaires.

Enfin, la troisième réforme applique une mesure similaire aux travailleurs salariés relevant du régime général. En harmonisant la périodicité des paiements avec celle des fonctionnaires, cette mesure simplifie et modernise le système de retraite, garantissant un cadre plus juste et plus équitable pour tous. Toutefois, si la mensualisation constitue un progrès indéniable, elle ne saurait masquer la nécessité d’une réflexion plus globale sur le niveau des pensions et la soutenabilité financière du système à long terme.

En somme, ces réformes marquent une avancée significative dans la modernisation du système de retraite à Djibouti. Elles répondent à des préoccupations légitimes et offrent des améliorations tangibles pour les retraités. Le défi n’est cependant pas mince : assurer une pension décente pour tous, garantir la pérennité du système et anticiper les évolutions démographiques à venir.

L’État doit donc inscrire ces mesures dans une stratégie plus ambitieuse, où l’amélioration des pensions et l’élargissement des sources de financement demeurent des priorités. Car, comme toute nation qui prend soin de ses retraités, Djibouti s’attache à honorer son engagement envers ceux et celles qui ont contribué à son développement.