Djibouti se dresse aujourd’hui, non pas comme le “petit caillou désertique” que certains esprits réducteurs ont voulu autrefois caricaturer, mais comme un phare de stabilité et un carrefour stratégique de premier plan sur la scène internationale. Ce petit État, niché à la croisée des chemins maritimes mondiaux, s’est métamorphosé en un pôle d’attraction pour les grandes puissances, y compris la Chine, reconnaissant ainsi son rôle pivot dans les échanges commerciaux et la sécurité régionale. C’est une réalité indéniable que Djibouti a su tirer profit de sa position géographique exceptionnelle, transformant ce qui était perçu comme une contrainte en une formidable opportunité de développement et de rayonnement sur la scène internationale.

Cependant, cette ascension remarquable semble déranger certains acteurs sur la scène médiatique internationale, dont la chaîne française France 5. Récemment, un documentaire intitulé « Chine : opérations secrètes » a été diffusé, où Djibouti et ses représentants ont été dépeints sous un jour fallacieux, à travers des propos diffamatoires et mensongers. Il est à la fois triste et révélateur de voir une chaîne d’État d’un pays qui a longtemps entretenu des liens étroits avec l’Afrique, adopter une posture qui frise le néocolonialisme médiatique, traitant les pays africains comme de simples pions sur l’échiquier géopolitique, voire comme des enfants incapables de discernement ou de souveraineté.

Cette attitude n’est pas seulement regrettable, elle est profondément malhonnête. En donnant la parole à des individus sans crédibilité, connus pour leurs discours haineux et communautaristes sur les réseaux sociaux, France 5 commet une faute journalistique grave. Elle participe non seulement à la diffusion de fausses informations, mais également à l’escalade des tensions dans une région qui n’a pas besoin de davantage de polarisation. La responsabilité des médias est d’informer, d’éclairer et de contribuer à la construction d’un monde où la compréhension mutuelle prévaut sur le conflit. Or, en choisissant cette voie, France 5 s’éloigne de cette mission fondamentale.

Il est temps de reconnaître que la relation entre la France et l’Afrique évolue. La France elle-même est en pleine mutation, cherchant à redéfinir sa place dans un monde où elle connaît, il est vrai, une certaine perte de vitesse. Cependant, cette réalité ne devrait en aucun cas justifier une attitude condescendante ou une manipulation de l’information. Les pays africains, Djibouti en tête, sont des acteurs souverains de la scène internationale, forts de leur histoire, de leur culture et de leur vision pour l’avenir.

Face à ces enjeux, Djibouti se tient debout, fier de son identité et de son parcours. Nous appelons la communauté internationale et les médias à aborder notre pays avec respect et honnêteté, en reconnaissant ses succès et en traitant ses défis avec la gravité et l’objectivité qu’ils méritent. Djibouti n’est pas une pièce sur l’échiquier géopolitique à manipuler à loisir, mais un partenaire clé dans la construction d’un avenir meilleur pour tous.

L’heure est à la vérité et à la responsabilité. Il est impératif que les médias, partout dans le monde, se rappellent de leur devoir d’intégrité et de respect envers tous les peuples et nations. Djibouti mérite cette considération, tout comme chaque pays qui s’efforce de progresser sur la voie du développement et de la paix.

IBRAHIM MIYIR ALI